07 juin 2006

Les Mauvaises gens



En commémorant la victoire du front populaire en 1936, et les avantages sociaux obtenus dans la foulée (la semaine de 40 heures, la représentation syndicale, les premiers congés payés ...) on ne peut s'empêcher de penser aux efforts et aux sacrifices consentis par ceux qui se sont engagés dans cette bataille et celles qui ont suivi. C'est pourquoi le livre d'Etienne Davodeau, intitulé Les Mauvaises gens et sous-titré Une histoire de militants me paraît si intéressant.
Il raconte l'histoire d'un couple de militants dans les Mauges, une région rurale, catholique et ouvrière aux confins de l'Anjou et de la Vendée. Au travail dès l'âge de 14 ans, engagés d'abord à la J.O.C. (jeunesse ouvrière chrétienne), puis à la CFDT, les parents du narrateur n'ont jamais cessé de militer. A traves cette bande dessinée, Etienne Davodeau retrace l'itinéraire de ses parents depuis l'immédiate après-guerre jusqu'à l'arrivée au pouvoir des socialistes en 1981. L'histoire de ses parents donc mais aussi l'histoire de la France pendant les années que l'on qualifie maintenant de 30 glorieuses et qui ne l'ont peut-être été que parce que des gens comme Maurice et Marie-jo n'ont jamais cessé de croire qu'ils pouvaient agir non seulement poiur améliorer leur propre vie mais aussi celle des autres. La façon de procéder, rappelle un peu celle d'Art Spiegelman dans Maus. Un peu seulement : pas de grande tragédie, pas de transformation animalière mais la recherche d'un ton pour dire la vie de ces "petites" gens, entre témoignage objectif, regard critique, questionnement affecteux. Une neutralité bienveillante ? En tout cas le récit est à la fois instructif et attachant.
Et si le sujet vous intéresse, vous pouvez enchaîner avec Les derniers jours de la classe ouvrière d'Aurélie Filippetti!

ETIENNE DAVODEAU, Les Mauvaises gens, Delcourt, 2005
AURÉLIE FILIPPETTI, Les Derniers jours de la classe ouvrière, Livre de poche, 2003

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