27 février 2007

Trading post

Dans mon précédent billet, j'évoquais la vie le long des fleuves et des rivières laotiennes; rien qui diffère sensiblement de ce qui se passe ailleurs, au Vietnam ou au Cambodge.
Mais j'aimerais évoquer en quelques photos un endroit bien particulier qui se prête à tous les imaginaires romanesques !

Commençons par la géographie : une courbe du Mékong, une piste terriblement boueuse qui descend jusqu'au bord du fleuve, quelques rochers, un peu de sable. Un lieu qui serait tout à fait banal si ce n'était de l'autre côté du fleuve, la Birmanie et un peu en amont, la Chine.


Des camions bâchés, des bateaux amarrés.
En haut de la pente, des femmes qui attendent ...


Et soudain, en réponse à un signal que nous n'avons pas même perçu, tout se met en branle !











Chacune des femmes, selon sa taille ou son âge s'empare d'un sac - sac de sel ? sac de riz ? sac de ... ? - le charge sur sa tête et dévale la pente.
Il y a celles qui portent un seul sac, les plus jeunes apparemment; celles qui en portent deux.


















Au bas de la pente, les sacs sont soigneusement pesés : 20kg ? 50kg ?
Une deuxième équipe les charge ensuite sur un camion, qui remontera - non sans difficultés - la pente boueuse.

Le système de portage est simple mais efficace : une courroie qui passe à la fois sous la charge et sur le front du porteur. Dommage pour les cervicales !

En revanche, je n'ai toujours pas compris l'intérêt et le sens de ce traffic : pourquoi descendre les sacs vers la berge si c'est pour les remonter ensuite ? pourquoi les peser en bas puisqu'il faudra les remonter ? Et puis, qu' y avait-il exactement dans ces sacs ? le manège s'effectuant en plein jour, difficile de croire à un traffic illicite, bien que l'endroit passe pour être la plaque tournante du trafic de l'opium, de l'héroïne et autres substances ... Difficile aussi, dans ces conditions, d'échapper aux fantasmes aventureux que suscite la simple évocation du Triangle d'or !

Mais non : la réalité est bien moins romanesque.
Ce que j'ai vu, moi ce sont des femmes, et exclusivement des femmes porte-faix !

Il y avait bien quelques hommes.
Mais ils étaient chargés de tâches plus "nobles" (et moins éprouvantes !) comme la pesée. Ou alors ils notaient sur un cahier le nombre de sacs et leur poids respectif. Ou bien encore ils étaient là, et ne faisaient rien ! Comme le monsieur bien rondouillard tranquillement assis, dans le coin supérieur gauche de la photo.
Non, je ne cafte pas !
J'observe. Je constate. Je m'interroge...
Une nette préférence pour le rose, des foulards joliment noués et agrémentés de breloques , des bijoux en argent... une autre façon de vivre sa "féminitude"?

L'endroit s'appelle Xieng Kok. Il est situé à environ 70km de Muang Sing, sur une courbe du Mékong.

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