06 décembre 2007

My Blueberry Nights

Certains apparemment font la fine bouche devant le dernier opus de Wong Kar-Wai.
Ce n'est pas mon cas et sans bouder mon plaisir, je me suis régalée comme on se régale d'une sucrerie un peu régressive.

D'abord il y a non pas une, mais trois histoires d'amour, qui finissent plutôt mal, il est vrai, mais on découvre grâce au cinéaste qu'une grosse part de tarte à la myrtille console plus sûrement d'un chagrin d'amour que l'alcool ou le jeu.

Ensuite le film est construit comme un road-movie qui mène le personnage principal de New York à Memphis (Tenesse), puis de Memphis à Las Vegas car il s'agit de mettre le maximum de kilomètres entre elle et celui qui l'a quittée. Mais, c'est un road-movie nocture et urbain car, à quelques exceptions près, il n'y ni vastes paysages, ni ciels immenses, ni même de couchers de soleil holywoodien : l'Amérique de Wong Kar-Wai est celle des bars et des caféterias où chacun tente d'oublier sa solitude. La caméra filme les êtres au plus près, souvent en gros plans, voire en très gros plans mais ils sont toujours vus à travers une vitre, un reflet, l'éclat d'un néon qui colore la scène d'une lumière artificielle.



Oui, Wong Kar Wai compose ses images comme des tableaux et l'on pense plus d'une fois à Edward Hopper,


mais pourquoi lui reprocher cette préoccupation esthétique. Le cinéma n'est il pas avant tout un art visuel ?

En fin de compte ce que j'ai surtout aimé dans ce film, c'est peut-être tout simplement le regard que Wong Kar-Wai pose sur l'Amérique, un regard sans complaisance, mais plein de tendresse et sans doute de nostalgie. Car la réalité n'efface pas le mythe, elle se superpose seulement aux images si longtemps fantasmées. Il est très difficile parfois de renoncer à ses rêves.

http://www.myblueberrynights-lefilm.com/

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