09 juillet 2008

Dans la ville chinoise

Place du Trocadero, à la recherche d'un café... mes pas se sont portés vers le Palais de Chaillot où j'ai découvert une exposition qui venait d'ouvrir, le matin même, sur La Ville Chinoise !
Double chance puisque l'expo associe deux de mes centres d'intérêt majeurs : l'architecture et la Chine.


L'affiche qui juxtapose deux images de la même rue à quelques décennies de distance illustre habilement ce que l'exposition essaye de faire comprendre : la rapidité avec laquelle l'espace urbain s'est transformé en Chine, un espace au départ extrêmement codé, et qui, malgré l'emprise des traditions évolue et prolifère de façon que l'on qualifierait volontiers d'anarchique. Quelques villes emblématiques illustrent le propos : Pekin, Shanghai, Xian, Suzhou, mais surtout Chongquing mise en exergue (clouée au pilori ?) par des articles récents, des photos dans la presse ou le film de Jia Zhang Ke, Still life.

Aussi bizarre que cela puisse paraître, je commence à avoir pour la Chine le même regard que pour les Etats-Unis : à force d' y aller, de lire des livres, des articles, de voir des films j'éprouve à la fois un sentiment de familiarité, peut-être même de connivence et en même temps d'étrangeté.
J'ai beau avoir vécu et travaillé aux Etats-Unis, les avoir traversés en long et en large, du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest, j'ai beau parler couramment l'américain, chaque fois que j'y retourne, je me sens à la fois chez moi et totalement étrangère; je crois tout connaître et découvre chaque fois quelque chose qui m'étonne et me surprend, en bien ou en mal. Car c'est un autre aspect de cette étrange relation : bien qu'amoureuse depuis toujours du mythe américain (concept vague s'il en est mais significatif pour ceux qui se le sont appropriés) j'ai gardé un regard très critique et fais aisément la part de choses. Pas d'admiration inconditionnelle, pas de jugement à l'emporte pièce. C'est pour cela sans doute que l'anti-américanisme que l'on dit "primaire" m'énerve autant. Il est trop souvent le fait de ceux qui ne connaissent pas.
Et bien, je crois que je commence à avoir le même type de relation vis à vis de la Chine : l'impression de commencer à connaître et donc à comprendre et en même temps l'étonnement au sens fort du terme. La fascination parfois autant que la répulsion.
Bizarre....

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