26 octobre 2008

Sur les murs

Il y a beaucoup de choses écrites ou dessinées sur les murs des villes iraniennes : des slogans publicitaires le plus souvent, peu de graffitis, quelques stencils...

A Kerman, pas un pan de mur qui ne soit couvert de peintures : animaux fabuleux, paysages imaginaires ou au contraire très réalistes ...


... comme cette évocation de la vieille citadelle de Bam, dont il ne reste pas grand chose après le tremblement de terre de 2003.








Parfois l'oeil abusé ne distingue plus le mobilier urbain de sa représentation





A la sortie de la ville, sur plus d'un kilomètre, une immense fresque alterne scènes rustiques...





... et motifs plus abstraits











dont certains pourraient faire penser à du Léger ou du De Chirico ?

mais j'avoue ma préférence pour le trompe l'oeil du chantier !


Sur les grilles ou les murs des mosquées, s'affichent des versets du Coran ( parfois traduits en anglais ! ) : paroles de sagesse, conseils de bonne conduite, mais il arrive que le message soit plus belliqueux !

Sur les murs de l'ex-ambassade américaine à Téhéran, ils sont parfaitement explicites.







La photo n'est pas très lisible, mais sur le mur il est écrit : The only way to defy the wild wolf of Zion and the transgression of the Great Satan (the USA) is sacrifical resistance : the Supreme Leader.



Et les images parlent d'elles mêmes !
Bien que je n'aie pas réussi à prendre la plus parlante ( et la plus consternante !) : la statue de la liberté dont la tête a été remplacée par un crâne de mort.

Ce sont là résidus d'un passé récent, mais sans doute pas oublié. Que pensent les Iraniens qui chaque jour passent devant cet interminable mur ? Sans doute n'y font-ils même plus attention, bien que les peintures, apparemment, soient régulièrement "rafraichies".

La révolution islamique date de 1979.
Depuis, une génération est née, a grandi, est arrivée à l'âge adulte. (70% de la population iranienne a moins de 30 ans !) Quels seront ses choix ? ses possibilités d'action ? Tournera-t-elle le dos à cette histoire tumultueuse et sanglante ?

Cela lui sera sans doute difficile tant le culte du martyr est au coeur de la propagande religieuse et politique. Les morts tragiques d'Ali, de Hussein sont au coeur de la religion chiite et les rues de toutes les villes iraniennes sont remplies d'affiches rendant hommage aux "martyrs " de la guerre Iran/Irak.


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