31 décembre 2009

29 décembre 2009

Final ... poétique

LE CAP KYOGA

Au bout du cap, au bout de tout
il y a ce temple shinto encadré par la pluie
lourde solive de châtaignier
dont les veines épuisées
absorbent encore une fois l'averse
travail de charpente comme on n'en fait plus ?
si vous voulez !
beau, pour ceux qui l'on fait, peut-être
le temps de s'essuyer le front
mais pour moi ? brouillon, phraseur, touriste
et si affamé tout de même.

Vieillard à moitié nu
assis sur la dernière marche
qui m'adresse un regard vert
à travers ta tignasse d'étoupe
spectacle intéressant sans doute

baisse les paupières, vieil homme !
toi et tes réponses
vous venez trop tard ou trop tôt
la saison des récoltes est passée
l'espace hivernal et sa peur m'occupent entièrement
c'est à la neige et à l'absence
que je mendie à présent ma chaleur
orties et poussière

cabanes usées par le vent et la mer
jusqu'où - je vous le demande -
faut-il aller traîner encore
ce moi qui voudrait tant grandir.

Nicolas Bouvier

Yango-Hanto
Septembre 1964



L'entrée d'un sanctuaire shinto - qui n'est pas celui du cap Kyoga - avec sa ceinture de corde et ses papiers suspendus qui marquent la frontière entre le pur et l'impur, l'humain et le divin, le temporel et le sacré.

Quant à Nicolas Bouvier, si vous ne le conaissez pas, foncez. Commencez par Chronique japonaise si le Japon vous intéresse, continuez avec L'Usage du monde, et vous ne le lâcherez plus avant d'avoir tout lu, sans oublier les recueils de poèmes.

28 décembre 2009

Mont Fuji

Comment ça, un voyage au Japon sans Mont Fuji ?
Impossible !
D'ailleurs, voyez par vous-même ....






Un peu facile, non ? Les Trente-six vues du Mont Fuji par Hokusai, on connaît !
Mais toi, le Mont Fuji tu l'as vu ?
Et bien oui ! caché derrière les nuages et à la vitesse du Shinkansen, c'est à dire 200, 300km à l'heure ! Entre deux poteaux, deux cheminées d'usine ...


Et c'est même pas moi qui ai fait la photo : c'est lui ! Mais c'est moi qui l'ai vu la première !
Quand même !

27 décembre 2009

Rencontres iconographiques

Dans un musée, un théâtre Kabuki, ou dans la rue...























































Pas terrible la dernière photo (un méchant reflet sur une plaque métallique cabossée), mais cet ouvrier qui s'incline pour s'excuser auprès des passants du dérangement qu'il cause par ses travaux, je trouve ça grand !

26 décembre 2009

Le Japon n'est pas l'Amérique

Il y a au Japon bien des façons de se désaltérer.
Où que vous soyez, vous trouverez toujours un distributeur, devant lequel vous n'aurez que l'embarras du choix.

Non, pas ceux là ! Ceux-là ne servent qu'à recharger vos batteries, ou plutôt celles de vos portables.







Je voulais parler des vrais distributeurs, les distributeurs de boissons, aux couleurs tellement "flashy" ...



... qu'elles ont relégué le bon vieux Coca-cola au rang d'antiquité !


25 décembre 2009

D'un poisson l'autre


J'aurais dû, c'est certain, m'extasier sur les étals des poissonniers au marché de Tsukiji, "le plus grand marché aux poissons du monde ". Et c'est vrai que ces petits poulpes dans leur écrin de glace, ressemblent à des bijoux. Mais je n'ai pas pu ! Trop de sang, vraiment trop de sang.

Alors j'ai préféré les poissons en image, croisés un peu partout sur mon chemin.















Devais-je renoncer aux sushis, aux sahimis pour autant ? Hypocritement je décidai de m'abstenir... pour quelques jours.



Difficile cependant d'oublier les poissons puisqu'ils sont omniprésents dans l'iconographie japonaise ; c'est ainsi que je les ai retrouvés jusque sur les lanternes du parc Ueno où ils avaient pris un petit air de ressemblance avec ceux d'Hiroshige.

24 décembre 2009

Tokyo (suite)


Chaque image a son revers. Le Toyo de mon précédent billet correspond à l'image que les medias donnent de cette mégalopole japonaise. Elle fascine effectivement le voyageur. Mais à côté du Tokyo moderne et frénétique subsistent des quartiers paisibles, faits de petites ruelles, de maisons basses ou d'immeubles très ordinaires. Un Tokyo banal, trop banal peut-être pour le voyageur en quête d'exceptionnel, mais sans doute plus "vrai" .


Ce Tokyo là, tout aussi fascinant demande simplement plus de temps pour être découvert et le temps, vous le savez, c'est hélas ce qui manque le plus au voyageur contemporain.

Celui d'autrefois avait tout loisir, du moins j'imagine, de s'attarder en chemin....


Mais Tokyo, alors n'était pas Tokyo !

Tokyo

Tokyo est peut-être la capitale du Japon mais Tokyo n'est pas le Japon, pas plus que New-York n'est l'Amérique ou Berlin l'Allemagne ! Ce sont des mondes à part, des villes-mondes.
On les déteste, on les exècre ou on les adore; pour ma part je les trouve passionnantes. Et ne me lasse pas de les arpenter, de jour comme de nuit.

Tokyo est une ville de démesure et le soir de mon arrivée, j'ai commencé par paniquer, tant elle me paraissait impossible à apprivoiser. Vite une carte; repérer les principaux quartiers, les axes de circulation... Rien de plus facile en réalité que de se déplacer d'un bout à l'autre de Tokyo; en train, en métro mais surtout à pied ; on y use ses chaussures, et l' on n'a pas assez de ses deux yeux pour tout voir, tout noter.

Car Tokyo est une ville qui donne à voir et ... à rêver !


... en particulier pour celui qui aime les villes autant que l'architecture.





















Il n'est pas impossible d'ailleurs qu'il y retrouve des silhouettes déjà vues ailleurs ...

à New York ...





... ou à Paris





Des formes incongrues viennent parfois rompre la verticalité des buildings.



















Pour ma part, les formes les plus simples, les plus épurées, les matériaux les plus lisses, les plus lumineux ont ma préférence. Comme l'immeuble Chanel par exemple.


A Tokyo, faut-il le rappeler, c'est la rivalité entre les différentes enseignes de luxe qui a transformé des avenues comme Omote-sando ou des quartiers comme Ginza en vitrines de l'architecture contemporaine.



















Qui s'en plaindrait ? Ni les "shopping addicts", ni les amateurs d'architecture.


Tokyo il est vrai, ne se définit pas seulement par ses marques de luxe et ses architectes prestigieux. Mais c'est une ville marchande. Et c'est le commerce qui lui donne son rythme et ses couleurs.






















Quand les ombres s'allongent sur les façades des buildings ...





Quand les néons peu à peu remplacent la lumière du jour...



... la ville semble disparaître derrière ses enseignes.


23 décembre 2009

Mitsu tomoe



Le symbole dont je parlais dans mon dernier billet, le revoici sur trois supports différents. Mais il s'agit bien des trois mêmes virgules, entremêlées de façon à s'inscrire dans un cercle.
Que signifie-t-il ?
Trois éléments séparés dans un seul cercle, trois en un... la réponse est sans doute à trouver dans la symboliques des chiffres : les trois trésors du bouddhisme ? le ciel, la terre et ... l'humanité ?

Mes recherches ne sont guères concluantes car il semblerait que le sens véritable de ce symbole ce soit perdu depuis longtemps. Ce qui laisse la porte ouverte à toutes les interprétations (y compris lacaniennes ! )

Ce qui m'amuse néanmoins c'est de savoir que ce symbole, découvert sur des éléments architecturaux très anciens, que l'on voit un peu partout sur des tuiles, des poutres, des portes, dans l'enceinte des temples, se retrouve aujourd'hui dans les logos des entreprises ou dans les mangas.

Si vous en connaissez le sens, n'hésitez pas...

Nikko

Je mets les bouchées doubles car j'aimerais bien terminer ce récit de voyage qui n'a que trop duré avant ... l'année prochaine. Tentée pour cela de supprimer quelques étape.
Mais comment ne pas parler des temples de Nikko ? Bijoux baroques dans leur écrin automnal.

Le portail d'abord, rouge sang, se détache sur le feuillage encore vert.












Mais avez vous remarqué, les deux éléphants hilares à chaque angle du portail ?

Premier détail incongru. Il y en aura d'autres !
Car les temples de Nikko, ultra décorés, ressemblent autant à des isbas russes qu'à des sanctuaires shintoïstes.

Tiens, revoilà nos éléphants, toujours hilares, toujours aussi dorés !



Le détail de l'ornementation est d'une richesse, d'une variété et d'une fantaisie extraordinaire.
Et je sais maintenant où les couturiers japonais prennent leur inspiration.

Les motifs floraux de Kenzo Takada ?

Les merveilleux plissés ...

d'Issey Miyake ?

Parmi tous les ornements, les ferrures, véritables bijoux, ont particulièrement retenu mon attention, en raison des motifs en reliefs qui, selon l'angle de vision et la lumière, apparaissaient tour à tour concaves ou convexes.


Nikko un lieu enchanteur, qui n'a pas grand chose à voir avec l'esthétique "zen" à laquelle on réduit trop souvent le japon. Mais un joyeux équilibre entre couleurs, matières et formes.

Un peu à l'écart, un autre temple, plus sobre, plus délicat, plus raffiné présente au sommet d'un toits, un étrange symbole ...


une sorte de spirale dont j'aimerais bien connaître le sens !