17 juillet 2009

Strasbourg

J'aime bien Strasbourg. Surtout en été quand les terrasses sont pleines de gens de toutes nationalités. On s'y sent en Europe, plus qu'ailleurs.

Mais je n'ai pas eu beaucoup de temps à consacrer à Strasbourg. Juste quelques heures pour son musée d'art moderne et contemporain, un beau bâtiment lumineux, dont le toit est surmonté d'un étrange et très beau cheval, oeuvre de Mimmo Paladino, un artiste italien, rattaché par les critiques, au mouvement trans-avant-garde qui dans les années 80 réagit contre les principes de l'art conceptuel.

C'est vrai que son cheval, sans être vraiment réaliste, n'est pas trop conceptuel ! C'est un cheval masqué, un cheval à tête d'oiseau, sorti d'un vieux récit mythique.

La collection permanente du musée de Strasbourg est intéressante mais en l'occurrence, ce sont les deux expositions temporaires qui m'ont passionnée.

Silences d'abord, sous-titrée Un propos de Marin Karmitz
Un labyrinthe blanc dans lequel on se perd aisément. Au détour d'un couloir, une ouverture... on se trouve soudain confrontée aux Enfants à leurs banc d'écoliers, évocation de La Classe morte produite en 1975 par Tadeuz Kantor, ce génial metteur en scène polonais, .
Et puis il y a les oeuvres toujours fascinantes, toujours perturbantes de Christian Boltanski, de Juan Munoz, l'igloo de verre de Mario Merz, la forêt de Giacometti... Et je suis restée longtemps devant l'installation vidéo de Chris Marker dont je n'ai jamais oublié La Jetée.
La réunion, ou plutôt la succession des oeuvres éveille la curiosité, amuse, effraie, révolte, ennuie, séduit, attire. A chacun son parcours dans le dédale proposé par Marin Karmiz. A chacun son Minotaure ?
Si vous n'avez pas l'occasion d'aller à Strasbourg, une petite visite sur le site de l'expo s'impose.

La seconde exposition Chromomix, des pigments aux pixels, la couleur dans l'art, est particulièrement ludique et tout à fait réjouissante. En mettant l'accent sur l'utilisation de la couleur par les peintres, en en particulier du jaune, les commissaires de l'exposition nous obligent à regarder les tableaux différemment. Ainsi je ne m'étais jamais rendu compte que l'éclat et la transparence des verres de Stosskopf provenaient de minuscules touches de jaune pur, à peine perceptibles à l'oeil.



Non tous les jaunes ne sont pas aussi subtils que ceux de Stosskopf !

Mais il ne me déplaît pas d'être parfois bousculée et si une exposition ne renouvelle pas notre façon de voir, elle n'a pas grand intérêt .

J'avoue qu'à Strasbourg, je me suis bien amusée avec les couleurs !

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