04 décembre 2009

Jardins japonais

Le Koraku-en à Okayama, le Kenroku-en à Kanazawa, le Kairaku-en à Mito sont supposés être les plus beaux jardins du Japon. Je veux bien, mais il faudrait qu'on m'explique. Pourquoi ceux-ci plutôt que ceux-là ? Sur quels critères ont-ils été choisis ?
Je n'ai pas visité celui de Mito. Mais j'ai visité les deux autres. Celui d'Okayama m'a beaucoup plus; j'ai détesté celui de Kanazawa. Je suppose que les conditions dans lesquelles on visite un jardin, l'heure et l'humeur, comptent pour beaucoup.

Mais pourquoi n'ai-je pas aimé le jardin de Kanazawa ? C'est un jardin très ancien, achevé à la fin du XVIIIe siècle et ouvert au public depuis 1874 ! Les arbres y sont donc très vieux et la foule s'agglutine devant les plus anciens, toujours debout bien que pluricentenaires ! Loin de partager l'admiration générale, je n'ai vu pour ma part que des arbres monstrueux déformés, soutenus par des attelles, des béquilles, protégés par des bâches; des troncs décharnés, des moignons tendus vers le ciel....

Acharnement thérapeutique dans le jardin des invalides !

Oui, mais voilà ... Je n'avais pas compris que dans un pays qui a institué un jour pour célébrer ses anciens, et manifester son respect aux personnes âgées - 敬老の日 (KeiRô No Hi), le troisième lundi de Septembre -, dans un pays où la longévité est considérée comme une vertu, il est naturel de venir s'extasier devant les prodiges accomplis par les jardiniers pour prolonger la durée de vie d'un arbre.

Première leçon pour ma pomme ! Pour apprécier pleinement un jardin japonais, il faut tenir compte des critères propres à la culture japonaise. Et si le jardin de Kanazawa est considéré comme l'un des trois plus beaux du jardin, c'est tout simplement parce qu'il cumule les six critères d'excellence : il est à la fois spacieux et intime, il combine artifice et ancienneté, présence de l'eau et perspectives.


Si, par manque de culture, je n'ai pas su reconnaître dans les prothèses qui soutenaient les vénérables doyens, le double critère d'ancienneté et d'artifice, j'ai apprécié à leur juste valeur les quatre autres critères, plus proches sans doute des critères occidentaux.




















Si je retourne un jour à Kanazawa, je me demande toutefois quelle saison je choisirai :

Le printemps pour les cerisiers en fleurs ?









L'été, pour la très belle coulée d'iris ?











Ou peut-être l'hiver ...











J'ai trouvé ces trois photos sur le site de la préfecture d' Ishikawa. Les pages consacrées au Kenroku-en sont très incitatives; on y trouve même un plan détaillé du jardin où sont indiqués, d'un carré rouge les points de vue les plus beaux; ce qui permet une agréable visite virtuelle, en préparation d'un prochain voyage (ou en souvenir du précédent)

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