07 décembre 2009

Jardins secs

Un voyage c'est toujours un ensemble de découvertes, de bonnes surprises et quelques déceptions.
Ma plus gosse déception, c'est au Ryoan-ji que je la dois !
Je me réjouissais de voir enfin ce fameux jardin composé de quinze pierres sur une étendue de sable soigneusement ratissé . Hélas ! le temple était en restauration ! Une estrade avait été aménagée pour que l'on puisse néanmoins y accéder; mais, même en faisant abstraction des bâches, échafaudages et autres impedimenta, la perspective était définitivement gâchée par l'estrade en question qui, avançant au dessus du jardin, ne permettait pas le recul nécessaire à sa contemplation. Dommage vraiment.

Heureusement, à Kyoto les temples ne manquent pas ! Et j'ai pu me familiariser avec ce concept étrange pour nous Occidentaux, d'un jardin sans plantes (ou presque), d'un jardin où l'on ne pénètre pas mais que l'on contemple depuis une terrasse.



Pourquoi ces jardins sont-ils si fascinants ?

Dans le cas du Ryoan-ji, c'est peut-être parce que l'on ne sait rien ou presque des intentions de son créateur et qu'il reste une énigme, propre à stimuler l'imagination.

Le jardin du Kodaï-ji, lui ne comporte pas de pierres, juste du sable.
Il n'a rien d'autre à offrir qu'un espace vide et blanc.

Comme un soupir dans une partition de musique.

Une respiration.








Devant le jardin de sable du Pavillon d'argent, le Ginkaku-ji - encore un temple en restauration ! - ni sentiment de vide (bien trop de monde de toute façon !), ni impression d'espace; plutôt un sentiment d'admiration devant l'adresse et l'infinie patience des moines-jardiniers : ce cône, compact et lisse ? grains de sable patiemment amassés, tassés, empilés. Un peu de vent, un peu de pluie, tout est à recommencer, inlassablement.

L'homme, la nature, la maîtrise de la nature par l'homme ou ... l'illusion de la maîtrise. Tout ça... Devant un jardin de sable on irait presque jusqu'à philosopher !


A Koya-san ...
Le Mont Koya, situé grossièrement au sud d'Osaka, est un haut-lieu de pélerinage bouddhiste puisqu'il comprend presque une centaine de temples.

Le Kongobu-Ji est le plus grand des temples de Koyasan, le plus important aussi puisqu'il est le siège principal de la secte Shingon.
Les peintures, sur les parois coulissantes des différentes salles sont superbes, mais on n'a pas le droit de les photographier. Tant pis !



Une passerelle le long des bâtiments permet de découvrir peu à peu le jardin; la disposition des pierres est supposée représenter deux dragons, protecteurs des lieux.











Mais qui se soucie de dragons ?
Le seul mot qui vient à l'esprit est celui d'harmonie.
Complémentarité parfaite des deux univers, végétal et minéral.


Le lieu bizarrement, n'attire par les foules.
Tant mieux !


Silence, quiétude. L'esprit s'apaise. Plus de questions, d'interrogations...
Le début du zen ?


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