05 décembre 2009

Kokedera

De tous les jardins visités au Japon, Kokedera, le jardin des mousses est mon préféré. Un coup de coeur immédiat, indépendamment de toute considération culturelle ou ... botanique !


Pourtant, ce jardin il faut le mériter !
Il faut longtemps à l'avance, demander l'autorisation de le visiter en envoyant une carte postale timbrée pour la réponse ! Ce qui rend forcément la démarche très difficile pour les étrangers. A moins d'avoir sur place un gentil logeur qui accepte de jouer les intermédiaires !
Il faut ensuite calculer soigneusement son itinéraire : métro, bus, train... puisque le jardin est situé en dehors de Kyoto.
Il faut, à l'heure juste se présenter au portail, montrer son carton d'invitation, s'acquitter du droit d'entrée beaucoup plus important que pour n'importe quel autre jardin.
Il faut ensuite rejoindre la grande salle du sanctuaire, se glisser, avec difficulté, entre deux rangées étroites, se caser tant bien que mal devant une petite table basse - vraiment très basse - sur laquelle est disposé un texte que l'on vous demande de recopier. Pinceau et pierre à encre vous sont fournis. C'est à la fois touchant et parfaitement ridicule. Reproduire les kanjis ne vous permet pas d'en comprendre le sens et aucune traduction ne vous est fournie, mais vous comprenez qu'il s'agit d'une prière, d'une supplique quelconque. Une clochette interrompt la séance de calligraphie; petit cérémonial religieux et chanté au terme duquel on vous demande d'inscrire sur le document, que vous déposerez ensuite au pied de l'autel, votre nom et adresse ainsi que votre voeu le plus cher .

A quoi riment ces simagrées ?

Tout bonnement à limiter le nombre de visiteurs. Les mousses sont fragiles et, pour protéger le jardin, il a été décidé, dans un premier temps, de ne plus accepter de visiteurs; puis de les contingenter.

La cérémonie religieuse, doublée par la séance de calligraphie permet en outre d'établir un sas entre le monde extérieur et le jardin, de mettre les visiteurs "en condition".

Oublieux du tumulte de la ville, apaisé, serein, le voyageur.....

D'accord, là j'en fais un peu trop, mais il avait plu la veille, le soleil était réapparu le matin même et lorsque nous sommes enfin entrés dans le jardin, la lumière était superbe !







































D'abord le regard s'enchante des jeux de lumière, des jeux de couleurs, glisse à travers les arbres, à la recherche du ciel, d'une perspective, s'abîme dans les reflets de la pièce d'eau. Et fatalement s'émerveille de la diversité des mousses qui couvrent le moindre centimètre de terrain, grimpent le long des troncs.


Variété des couleurs et des matières. On ne "touche" qu'avec les yeux, mais il n'est pas difficile d'imaginer le soyeux, le velouté, l'infini douceur des mousses, celles-là mêmes que dans les jardins français, on maudit et on élimine.




















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