22 janvier 2010

Encore


Partir ailleurs, loin de la neige et du froid


Chercher la lumière et les couleurs !

20 janvier 2010

Haïti

" [...]
Nous n'avons plus de bouche pour parler
nous portons les malheurs du monde
et les oiseaux ont fui notre odeur de cadavre
Le jour n'a plus sa transparence et ressemble à la nuit
Tous les fruits ont coulé nous les avons montrés du doigt
Qui ose rire dans le noir

[...]

O mon Pays si triste est la saison
qu'il est venu le temps de se parler par signes "

Extrait de Mon pays que voici, un long poème d'Anthony Phelps, poète haïtien, en exil au Canada.

14 janvier 2010

Nivéales




Les photos ne sont pas de moi; elles sont d'un ami.
Copyright G.V.

09 janvier 2010

Invitation

For a five o' clok tea ?


Le plus étrange étant que la photo n'est pas en noir et blanc !

06 janvier 2010

The Proposition

Je croyais avoir vu ce qu'il y a de plus glauque en matière de cinéma avec certains films coréens, comme les films de Park Chan Wook. Je me trompais. Il y a pire !

The Proposition est un film anglo-australien de John Hillcoat, un western australien m'avait-on dit.
Western si l'on veut puisqu'il y a de grands paysages, des hommes à cheval, des pistolets.
Western encore puisqu'il s'agit, en apparence, de passer de l'état sauvage à l'état civilisé.

L'ennui c'est que très vite on se demande où est passée la civilisation, en effet ni les rosiers cultivés au milieu du bush, ni le rituel du five o' clock tea ne suffisent à la définir. Pas plus que la loi quand elle s'impose par la force brutale, quand l'exécution précède le jugement.
Dans ce film, il n'y a en fin de compte pas un personnage pour sauver l'autre et l'on se surprend à se demander non pas qui est le plus civilisé, des frêres Burns, ou du Colonel Stanley mais qui sont les moins dégénérés ! Lady Stanley, si mièvre entre ses roses et ses porcelaines n'est pas la douce créature que l'on croit mais une féroce Erynie qui, par esprit de vengeance, exige la flagellation d'un gamin légèrement demeuré. La vue du sang lui donne des haut-le coeur ? Trop tard, madame, il fallait y penser avant !

Non décidément, la civilisation ne s'impose pas. C'est un long, très long processus, jamais achevé. Et la barbarie toujours nous menace.

04 janvier 2010

Eloge de l'ombre

Etrange bouquin vraiment. Je connaissais sa réputation, plutôt élogieuse, avant même de le lire, et savais que certains font de ce livre, un livre "culte" indispensable à qui s'intéresse au Japon.

Je l'ai lu avec enthousiasme d'abord, puis une certaine réserve, pour rester finalement perplexe.
Eloge de l'ombre, comme son titre le suggère est un essai sur l'esthétique comparée de la lumière et de l'ombre par Tanizaki. L'essai date de 1933 et ceci explique peut-être cela.

Dans les premières pages Tanizaki se présente comme un esthète, soucieux de construire une maison qui puisse satisfaire et son sens du confort et son goût pour ... l'ombre.
Certaines pages sont assez convaincantes, ainsi les pages sur les "yokan", petites patisseries japonaises...

"Leur surface trouble, semi-translucide comme un jade, cette impression qu'ils donnent d'absorber jusque dans la masse la lumière du soleil, de renfermer une clarté indécise comme un songe, cet accord profond de teintes, cette complexité, vous ne les retrouverez dans aucun gâteau occidental. "




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les pages sur les laques :


"Le bol de laque [...] lorsque vous le découvrez, vous donne jusqu'à ce que vous le portiez à la bouche, le plaisir de contempler, dans ses profondeurs obscures, un liquide dont la couleur se distingue à peine de celle du contenant et qui stagne, silencieux, dans le fond. Impossible de discerner la nature de ce qui se trouve dans les ténèbres du bol, mais votre main perçoit une légère oscillation fluide, une légère exsudation qui recouvre les bords du bol, vous apprend qu'une vapeur s'en dégage, et le parfum que véhicule cette vapeur vous offre un subtil avant-goût de la saveur du liquide, avant même que vous en emplissiez votre bouche. Quelle jouissance dans cet instant, combien différente de ce que l'on éprouve devant une soupe présentée dans une assiette plate et blanchâtre de style occidental. Il est à peine exagéré d'affirmer qu'elle est de nature mystique, avec même un petit goût zennique."

ou les pages sur le papier :

"Les rayons lumineux semblent rebondir à la surface du papier d'Occident, alors que celle du hôsho ou du papier de Chine, pareille à la surface duveteuse de la première neige, les absorbe mollement. De plus, agréables au touchers, nos papiers se plient et se froissent sans bruit. Le contact en est doux et légèrement humide, comme d'une feuille d'arbre. "

La minutie et la sensualité de la description font irrésistiblement penser à Proust et l'on a l'impression de trouver dans Eloge de l'ombre des clefs pour mieux comprendre l'esthétique japonaise. L'architecture de Tadao Ando, par exemple, se comprend mieux à la lecture du livre de Tanizaki, sa capacité à capter la lumière naturelle au plus obscur d'un couloir, d'un escalier; de ménager une étroite fente dans un mur de béton pour y laisser jouer les variations du jour...

Oui mais voilà. Relisez les passages que je viens de citer. L'éloge ne va jamais sans la comparaison et la comparaison est toujours à l'avantage ... du Japon ! Le yokan contre la patisserie occidentale, la laque contre la porcelaine occidentale, le hôsho contre le papier d'Occident. Plus l'on avance dans la lecture du livre, plus la méfiance, pour ne pas dire l'hostilité de Tanizaki vis à vis de l'Occident s'affirme et s'affiche.

Je suis la première à douter des valeurs sur lesquelles se fonde l'Occident. Je suis persuadée que chaque culture a ses tares et que la culture occidentale n'est ni meilleure ni pire qu'une autre. Mais je m'inquiète toujours d'une critique systématique qui mène droit au nationalisme.

Je conçois bien que l'ouverture (forcée!) du Japon à l'Occident ait constitué un véritable traumatisme pour les Japonais. Je conçois bien que Tanizaki s'inquiéte de l'occidentalisation (à marche forcée ? ) du Japon au début du XXe siècle, et qu'il déplore la perte de valeurs essentielles à ses yeux. Mais quelque chose dans ce texte me gène. Conscient d'ailleurs d'avoir été un peu trop "corrosif", Tanizaki s'efforce en fin de volume, de faire passer ses propos pour ceux d'un vieillard sentencieux, "toujours enclin à croire que jadis, à tous égards, était préférable à naguère."

Soit, mais le doute subsiste. J'aurais préféré lire un éloge de l'ombre qui ne soit pas aussi un assassinat de la lumière.

01 janvier 2010

Une année pleine de lumière

Une lanterne, deux lanternes, trois lanternes... des milliers de lanternes !
Choisissez celle que vous préférez ...
Prenez en une, prenez en deux, prenez les toutes !
Et que plus lumineuse soit l'année qui vient !