30 avril 2010

Ivresse parfumée

Serge Lutens est mon parfumeur préféré. Il crée des parfums uniques, rares, parfois étranges mais toujours identifiables dès le flacon débouché. Des parfums qui font rêver, des parfums comme des réminiscences proustiennes. Ainsi quelques gouttes de A la nuit suffisent à me transporter dans un jardin de Marrakech au soir tombant quand le parfum des jasmins est à son comble.

Mais en ce moment, mon jardin vaut mieux que tous les parfums de Serge Lutens. Entre lilas d'un côté et glycine de l'autre, c'est un enchantement ! Tout en sarclant et désherbant, je m'enivre de senteurs. J'ouvre ma fenêtre et c'est toute la maison qui embaume. Encore quelques jours et ce sera le tour du seringat ...

29 avril 2010

Cafe Lulu

Mexique ? Guatemala ? Je ne sais plus.
Je me souviens seulement que c'était en 1969.

Le point de départ d'un roman ?
Un décor dans un film d'Antonioni ?
Il suffit de laisser partir son imagination....

28 avril 2010

Peanut butter cookies

Un ami, il y a longtemps m'a offert un livre de recettes collectées par les amis du musée de Boston. Recettes de cookies et gâteaux en tous genres, parfaites pour un goûter, un thé ou même un petit déjeuner. Un trésor inépuisable et des recettes souvent inattendues.

Une de mes recettes préférées est celle des Peanut-Butter crinkles.
En version française cela donne :
50g de beurre
100 g de beurre de cacahuète
1/2 tasse de sucre brun (genre cassonade) et une autre 1/2 tasse de sucre blanc. (1/2 tasse = 100g environ ou à peine moins)
1 oeuf
140g de farine + 1 cuillère à café de bicarbonate de soude (en vente dans toutes les bonnes pharmacies) + 1 pincée de sel.

On commence par battre beurre et beurre de cacahuète jusqu'à une consistance crémeuse. Puis on ajoute successivement le sucre et l'oeuf et on bat suffisamment pour que l'ensemble soit non seulement homogène mais léger et mousseux. Rien que du basique !
On ajoute alors la farine avec laquelle on a mélangé le bicarbonate et le sel.
Le reste n'est que routine : avec une cuillère on fait des petits tas sur une plaque recouverte de papier-cuisson; avec une fourchette on aplatit légèrement chaque petit tas, éventuellement on se débrouille pour leur donner une forme vaguement carrée, mais ce n'est pas indispensable.
8 à 10 minutes au four (200° environ).

Il est prudent de laisser refroidir avant de croquer. Placés dans une boite métallique ces cookies se conservent, paraît-il, plusieurs jours... mais tout dépend bien sûr de votre gourmandise !

J'ai essayé quelques variantes, avec du "brandy butter" ou de la "crème de spéculos", mais je reviens toujours à la recette originelle, la meilleure à mon goût.

PS. Bien qu'intitulé Boston Tea Parties, ce livre de recette n'a rien à voir avec les très décadentes tea-parties organisées par le parti républicain pour contrer Obama ! Les peanut-butter crinkles, rassurez-vous, sont très démocrates !

27 avril 2010

Carmen (Nevada)

Je suis revenue à mes anciennes amours : la littérature américaine et de préférence le roman noir. Mais pour pimenter mes lectures, j'ai décidé de constituer une bibliographie en procédant Etat par Etat ! Projet à long terme, aux contours encore bien flous. D'autant que pour certains Etats, les ressources sont pléthoriques, mais pour d'autres .... je crains la pénurie.
Qu'importe du moment que cela me donne l'occasion de ... voyager, de l'Alabama jusqu'à l'Alaska et du Wisconsin jusqu'au Mississipi. Les Etats-Unis en long, en large et en travers, ce n'est pas pour me déplaire.

Carmen (Nevada) d'Alan Watt fait partie de mes bonnes trouvailles.
Carmen est une petite ville du Nevada, à côté de Las Vegas, autant dire sa banlieue. Neil Garvin, un adolescent de 17 ans est quaterback dans l'équipe de football de son lycée et rêve d' être recruté par une bonne université grâce à ses talents sportifs. Une soirée trop arrosée et sa vie dérape. Définitivement ! Au volant de la voiture de son père, une nuit où il a trop bu, il tue un jeune garçon dont il dissimule le cadavre dans le coffre du véhicule. Il constate le lendemain, que le cadavre a disparu.

Le roman tient du polar puisqu'il s'agit de comprendre ce qui s'est passé, mais aussi du roman familial puisque le shérif, qui mène l'enquête n'est autre que le père de Neil et que les relations entre le père et l'enfant ont, depuis la disparition de la mère il y a 14 ans, toujours été difficiles. Neil, l'adolescent est à la fois odieux et touchant.

Alan Watt, dont c'est le premier roman, est né en Ecosse, a passé sa jeunesse au Canada et enseigne actuellement à Los Angeles. Son regard sur les habitants de Carmen (Nevada) n'est donc pas tout à fait celui d'un indigène et c'est peut-être ce qui en fait l'acuité.

26 avril 2010

Sourire printanier


On ne s'en lasse pas : après les fleurs de pommier, celle du cognassier !

24 avril 2010

La vieille maison (suite)

La vieille maison dont je vous ai raconté l'histoire il y a un peu plus de deux ans, est toujours debout ! Et, si j'en juge par ce que j'ai vu récemment, je crois même qu'elle est prête pour une nouvelle vie !

Elle a été dépouillée du lierre et des ronces qui encombraient sa façade. Le toit percé a été réparé, avec de la tôle ondulé. Les abords ont été dégagés. Et elle est, sur toirs côtés au moins, couverte d'échafaudages.








Que va-t-elle devenir ?

Je n'en sais toujours rien.
Mais j'ai bien l'intention de me renseigner.
Et ... je vous tiendrai au courant !

21 avril 2010

Le printemps enfin !

Il s'est vraiment fait beaucoup attendre. Mais le voici enfin ! Et le pommier en fleurs promet une belle récolte. Peut-être ...

19 avril 2010

Téhéran

Dès les premières images, on est plongé au coeur de la capitale, dans le chaos de la circulation iranienne !
Un homme portant un bébé dans ses bras se faufile entre les voitures pour mendier. Au péril de sa vie. Le jeune veuf éploré suscite bien sûr la pitié.... mais cet enfant n'est pas le sien. Il a été loué.

Tout est dit ou presque dans cette séquence d'ouverture : à Téhéran, tout n'est que faux-semblant. Et il ne faut surtout pas se fier aux apparences : Ibrahim, faux veuf et faux père mais vrai mendiant est originaire de Kerman, une ville du Sud; il est marié et sa femme est enceinte. L'étudiante qui vole l'enfant loué n'est pas une étudiante mais une prostituée. Le proxénète tient un club de gym et le loueur d'enfants est imprimeur. Les policiers sont de faux policiers et rackettent les soirées privées où l'alcool coule à flot malgré les interdictions. Les mollah sont plus soucieux de la rentabilité des prêts que de générosité.

Dure la vie à Téhéran ! D'autant qu' il ne semble pas y avoir d'issue à la misère des pauves gens : chaque tentative pour émerger se solde par un échec, en dépit de l'entraide et de l'amitié, seules notes positives de ce film.

Tourné dans la clandestinité, ce film, construit comme un polar ... ou un roman de Dickens tient le spectateur en haleine tout en témoignant de l'état de la société iranienne. C'est le film d'une génération privée d'avenir parce que sans espoir.

15 avril 2010

Ajami

Ajami est le titre du film. C'est le nom d'unquartier de Jaffa. Un quartier populaire où cohabitent Israéliens et Palestiniens clandestins, où cohabitent Juifs, Musulmans et Chrétiens ! Pas facile de s'y retrouver entre les différents personnages.

Il y a Omar, le Musulman, qui pour protéger sa famille menacée par une "dette de sang" s'engage à payer une somme énorme dont il ne possède pas le premier sou.
Il y a Malek, un réfugié palestinien, qui travaille clandestinement dans un restaurant pour payer l'opération dont dépend la vie de sa mère.
Il y a Dando le policier juif désespéré par la disparition de son jeune frère et qui essaye en vain de le retrouver pour atténuer le chagrin de sa famille.
Il y a Hadir, la fille du riche patron chrétien d'Omar et de Malek. Elle est amoureuse d'Omar et l'amour est réciproque mais bien entendu interdit puisqu'il est hors de question qu'une chrétienne épouse un musulman.
Il y a Binj enfin, un Arabe israélien amoureux d'une Juive.

Il y a surtout la pauvreté, la violence, la drogue, mais aussi l'amour, l'amitié, le sens de la famille, la loyauté. Il y a la vie d'un quartier où rien n'est facile, où l'espoir d'une vie différente, meilleur peut-être est à tout instant anéantie.

Pourtant, Ajami est l'oeuvre de deux metteurs en scène : Scandar Copti, arabe israélien et Yaron Shani, juif israélien. Leurs deux noms côte à côte sur l'affiche témoigne - malgré le film - d'une alternative à la violence et à la haine. D'un espoir, ténu mais significatif.

11 avril 2010

Achille et la tortue

Le film est un peu déroutant, mais n'est-ce pas là le propre de tous les films de Kitano ?
L'intrigue se résume d'une phrase puisqu'il s'agit de suivre la trajectoire, à la fois pathétique et grotesque d'un artiste, qui en dépit de ses efforts, ne parviendra jamais à être ni riche ni célèbre.
Un biopic façon Van Gogh ?
Pas du tout, car Van Gogh avait du génie. Machisu n'est qu'un tâcheron appliqué qui a grandi dans l'illusion de son talent. Au lieu de creuser son propre sillon, il ne cesse de s'aventurer sur les pistes que lui conseillent galeristes et autres professionnels de l'art, toujours en retard d'une tendance, toujours à côté de la plaque.
Kitano en profite pour faire, à sa manière, l'histoire de l'art occidental au XXe siècle. L'oeuvre d'art est devenu un produit ; l'art n'est plus l'affaire des artistes mais celle des "faiseurs". Le constat serait pessimiste si le cinéaste n'avait pris le parti d'en rire et de faire rire le spectateur. Les procédés sont parfois énormes, voire un peu lourds, mais dans cette histoire, chacun en prend pour son grade : artistes, collectionneurs, galeristes.... A chacun de reconnaître, à travers cette galerie de personnages, sa cible préférée.

07 avril 2010

Le Trône du Paon

Encore un roman indien. Encore un de ces romans qui me fait dire que les écrivains indiens contemporains ont la force et l'envergure de nos écrivains de XIXe siècle, Hugo ou Zola en tête.

Le roman de Sujit Saraf commence le jour de l'assassinat d'Indira Gandhi et retrace 25 ans de vie politique en Inde, mais une vie politique vue à travers les habitants d'un quartier populaire de Dehli : Chandni Chowk. On peut sans doute ne voir que le pittoresque de ce quartier, les mille petits métiers, les mille petites façons de survivre ou de s'enrichir. Mais on suit surtout avec intérêt les mésaventures de Gopal Pandey, petit marchand de thé, que les manipulations des uns et des autres vont propulser dans la vie politique. A travers ses lunettes rayées, Gopal, pauve et analphabète n'a pourtant qu'une vision très restreinte du monde.

L'écrivain en revanche porte un regard lucide, critique et finalement assez féroce sur la vie politique indienne et plus généralement sur la société de son pays, dont il ne cherche à édulcorer ni les turpitudes, ni les injustices, ni la violence. Il s'en explique dans une interview que vous trouverez sur le site de son éditeur français.

"Un point commun entre tous vos personnages : une vie sans espoir, teintée d'intolérance, de cupidité et d'ambition. Est-ce le reflet de votre vision de l'Inde ?
Placez dix personnes en situation d'attendre un bus de 15 places et chacun, sagement, patiente jusqu'à l'arrivée du bus. Si, en réalité, il n'y a plus que 6 places libres, je vous laisse deviner la bousculade ! De la même manière, doublez la population française tout en réduisant de moitié ses ressources et vous verrez... Je pense que plus l'Inde deviendra prospère - ce qui adviendra tôt ou tard, plus le tempérament des Indiens s'adoucira : ce n'est pas une question d'éducation mais de richesse - un point de vue amoral qui prévaut dans Le Trône du paon. Mes ''gentils'' n'y sont pas moins désagréables que les méchants. Tous sont le produit de leur condition sociale. Tous sont des êtres humains ordinaires, qui font ce qu'ils peuvent, étant données les circonstances."
Pour ma part j'ai été surtout frappé par la permanence des haines religieuses. Catherine Clément dans le premier chapitre de L'Inde des Indiens (Liana Levi) évoque un pays mosaïque pour souligner la diversité des langues, des religions, des ethnies, des cultures. Sans doute a-t-elle raison, elle qui a vécu 12 ans en Inde. Mais en lisant Sujit Saraf, on pense plutôt à une mosaïque éclatée sans mastic ni enduit pour assurer l'adhérence des fragments et former un motif harmonieux.

Quoi qu'il en soit, plonger dans les 800 pages du Trône du paon est une aventure passionnante. Sujit Saraf a du souffle, de l'imagination, des qualités que l'on voudrait trouver plus souvent dans la littérature française contemporaine, qui à côté, paraît bien anémique.

03 avril 2010

Bollywood


Pas de meilleure antidote à la noirceur des films occidentaux que les films de Bollywood.

Prenez un titre au hasard et vous voici avec deux, trois heures de rêveries sucrées devant vous : histoires à l'eau de rose dans des décors somptueux, costumes très colorés, musiques sirupeuses, chorégraphies peu inventives certes mais tellement dynamiques.

Il faut bien sûr s'habituer aux changements de décors et de costumes que souvent rien ne justifie
dans le scénario. Les images ne sont pas raccord ? Quelle importance ! Il ne s'agit pas de faire vrai, il s'agit de divertir et toutes les extravagances sont permises. Les péripéties s'accumulent, l'histoire se construit de rebondissements en rebondissements, les acteurs pétillent d'énergie et de bonne humeur. Pas de second degré, juste un plaisir immédiat.
Et alors ? Pourquoi bouderais-je mon plaisir ?