28 octobre 2010

Truth or consequences, Chloride and Winston

Invraisemblable. Inconcevable. Imprononçable .
Et pourtant c'est la vérité. Il y a bien, sur la I 25, à trois heures de route au Sud de Santa Fe, une petite ville qui s'appelle Truth or Consequences ! Un nom qu'elle a emprunté en 1950 à une émission de radio alors très populaire. Son nom d'origine ? Hot Springs , nettement plus commun ! Et, heureusement, il n'est pas nécessaire de prononcer le nom complet : "T or C" suffit !

De T or C je retiendrai sa Sierra Grande Lodge and Spa, un hôtel à l'ancienne et un personnel aux petits soins pour ses clients. Notre chambre donnait sur un "rock garden", ravissant, mais qui ne donnait pas franchement envie de passer par la fenêtre.
Le deuxième atout de T or C est le peintre et graveur Joe H. Waldrum dont les oeuvres sont exposées à l'hôtel ainsi qu'à la galerie Rio Bravo dont le seul nom suffit a réveiller la mémoire de tout amateur de westerns.



Avant d'arriver à T or C, un détour nous a permis de découvrir Winston et Chloride (!), deux petite villes minières, qui ont connu à la fin du XIXe siècle une décennie de prospérité avant d'être peu à peu abandonnées : le plus étonnant est qu'il subsiste encore quelques bâtiments et que tous les habitants n'aient pas déserté.
Chloride est officiellement classée "ghost town"; à vrai dire il ne reste pas grand chose, quelques baraques plus ou moins retapées pour attirer les touristes. Pour le reste, c'est à l'imagination d'y suppléer ...

Un panneau toutefois attire notre attention : St Cloud mine ! Le nom est suffisamment prometteur pour que nous nous engagions sans hésiter sur une route non pavée, espérant trouver monts et merveilles. Ni or ni argent, mais de la zéolite, dont j'ai surtout retenu qu'elle servait à faire de la litière pour les chats et du substrat pour les bonzaïs !

Winston n'est pas tout à fait une ville fantôme et les habitants réunis autour d'un BBQ, à côté du "General store" étaient de vrais ranchers d'aujourd'hui, plus souvent au volant d'un pick up ou d'un gros camion de transport de bétail que sur le dos d'un cheval. Quelques maisons éparpillées le long de la route, quelques mobile homes pour compléter, une école et ... un vieux bus abandonné au milieu des herbes. Image même de la déliquescence.


Cette Amérique-là n'est pas une Amérique fantôme, loin de là. Ce n'est pas non plus l'Amérique mythique qui a fait rêver tant de générations. C'est une Amérique très ordinaire, pauvre sans doute, pas très éduquée, qui fait 300 ou 400 km dans la journée au volant d'un gros camion pour aller vendre quelques têtes de bétail et autant de km au retour. Trop tard pour acheter du pain au General store qui vient de fermer parce qu'il est 6 heures tout juste. Elle porte Santiags et Stetson, non par coquetterie mais parce que c'est pratique. Ou un vieux T-shirt aux couleurs du drapeau, pas par nationalisme, mais parce que c'est amusant.









Ce n'est ni l'Amérique d'Obama, ni celle des Tea parties, juste une Amérique ordinaire. Ce n'est pas une Amérique urbaine, intellectuelle et sophistiquée, juste une Amérique ordinaire.
Une Amérique qui salue son voisin aussi bien que l'étranger de passage, qui s'arrête au bord de la route pour proposer son aide.
Non, non, vous étiez juste sorti pour prendre une photo !
C'est une Amérique que j'aime bien.

Pour en savoir plus sur Chloride et Winston, deux sites parmi beaucoup d'autres consacrés aux villes fantômes.
http://www.ghosttowns.com/states/nm/chloride.html
http://www.rozylowicz.com/retirement/chloride/chloride.html

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