21 décembre 2011

21 décembre

D'accord il a neigé sur les montagnes. Mais un 21 décembre, c'est plutôt normal, non ?


Et maintenant, les jours vont rallonger ! Tant mieux !

16 décembre 2011

Tous au Larzac

Cela a été le mot d'ordre des années 70. Cela pourrait être aujourd'hui le mot d'ordre des cinéphiles autant que des nostalgiques de ces années-là. Car le documentaire de Christian Rouaud est vraiment excellent.

J'allais voir le film en traînant un peu les pieds; de l'histoire ancienne tout cela ! Mais je me suis vite rendue compte que cette histoire, en fait, je ne la connaissais pas. Pour la raison simple que je ne vivais pas en France pendant ces années-là.

Or le film reconstitue parfaitement le fil de l'histoire, sans abuser des documents d'archives et en donnant la parole à ceux qui ont "fait" le Larzac. Paysans ordinaires comme ils se définissent eux-mêmes, peu informés de ce qui se passe ailleurs, sans conscience politique particulière mais amoureux de leurs terres et suffisamment ouverts pour accueillir hippies et maoïstes venus leur prêter main forte pour résister contre l'extension du camp militaire, puisque tel était l'enjeu de la lutte.
La première surprise du film est là, dans ce mariage entre la carpe et le lapin, qui, vu d'ailleurs, paraît hautement improbable et a pourtant durablement fonctionné. En dépit des difficultés ! La construction de la grande bergerie par des mains bien intentionnés mais malhabiles parce qu'elles n'avaient jamais touché ni truelle, ni brouette est tout à fait .... "édifiante" !

Mais la bergerie est bien là, toujours là. Elle témoigne de ce qui , un temps, a été possible. Elle témoigne aussi de l'extraordinaire créativité de ceux qui étaient prêts à tout pour garder leurs terres, qui ont dû tout apprendre des luttes sociales, et inventer au fur et à mesure les moyens de leur action. L'imagination au pouvoir ! Vieux slogan soixante-huitard !
Le film bien sûr ne peut que survoler l'histoire du Larzac; c'est au spectateur de reconstituer l'intégralité de l'histoire, d'imaginer les discussions à perte de vue, les réunions qui n'en finissent pas, les nuits entières passées à chicailler sur un mot, à ronéotyper des tracts, les polémiques, les déceptions, les découragements. Mais 9 ans, 9 ans de lutte, entre, d'un côté, une armée et son gouvernement et de l'autre une poignée de paysan aidés de quelques gauchistes libertaires. Vraiment c'est une belle histoire. Et un beau film ! Le pot de fer contre le pot de terre et pour une fois, c'est le pot de terre qui a gagné.

15 décembre 2011

Ainsi-soit-il

Le musée des Beaux-Arts de Lyon présente en ce moment et jusqu'au 2 Janvier, une exposition particulièrement stimulante.

Carte blanche a été donnée à Antoine de Galbert, collectionneur d'art contemporain et fondateur de la galerie parisienne, La Maison rouge.




Antoine de Galbert a choisi d'associer certaines oeuvres de sa collection avec des oeuvres classiques prélevées dans la collection du musée. Tout l'intérêt de l'exposition tient à cette relation entre les oeuvres, qui fonctionne relativement bien parce qu'elle contraint le spectateur à s'interroger sur le sens des oeuvres plus qu'il ne ferait sans ce stimulus.




Comme toute exposition celle-ci traduit le regard de son commissaire, un regard en l'occurrence assez sombre, voire tragique : chair, sang, folie, religion, magie, violence, mort...

L'exposition malgré son intérêt, n'offre aucun apaisement. Mais l'art ne se doit-il pas d'inquiéter ?



En commençant par le haut : Jean-Marc Bustamante, Lumière, 2001; Fleury François Richard, Intérieur du château Bayard, 1809; François Morellet, 10 tubes de néon au hasard n°4 (d'après 15088), 2008.

14 décembre 2011

13 décembre 2011

Olga Peretyatko

Je n'avais pas jusqu'ici de rubrique musicale. Je suis en ce domaine beaucoup trop ignorante.
Mais le concert donné la semaine dernière par la Chambre Philharmonique dirigée par Emmanuel Krivine était, je crois, d'une qualité exceptionnelle.

Au programme, des airs d'opéra sur le thème de la folie avec en particulier l'extraordinaire duo entre la voix humaine et la flûte, extrait de Lucia de Lammermoor. La voix était celle d' Olga Peretyatko dont je ne suis près d'oublier ni le nom, ni le charme, ni le talent.

Si vous avez l'occasion de l'écouter...

12 décembre 2011

Les Bisons de Broken Heart

Je viens de lire un bouquin tout à fait passionnant parce que tout à fait dépaysant. Pourtant ce n'était pas gagné : une histoire de bisons dans le Dakota du Sud .... à priori, et malgré mon grand amour pour l'Amérique, ce n'était pas un sujet susceptible de beaucoup m'intéresser. Et pourtant !

Il faut dire que l'écrivain a l'art et la manière de passionner son lecteur pour le sujet qui lui tient le plus à coeur, le territoire sur lequel il s'est installé et où il essaye tant bien que mal d'élever des bisons tout en protégeant ces terres "sauvages" des grandes plaines. Car O'Brien est non seulement écrivain et rancher, il est aussi fauconnier, biologiste et bien entendu écologiste.

Les Bisons de Broken Heart est un livre pour tous les amoureux de la nature et des grands espaces, un livre pour ceux que fascinent les grands mythes américains, celui des pionniers assurant leur survie et celle de leur famille dans des conditions effroyables, celui de "l'homme aux prises avec les forces de la nature qu'il finit toujours par maîtriser", bien qu'O'Brien s'inscrive en faux contre ce mythe, car l'homme blanc en fin de compte n'a pas maîtrisé grand chose, il a en revanche beaucoup ravagé, beaucoup massacré.

Écologiste pur et dur, entrepreneur aux prises avec des difficultés matérielles - du genre établir des kilomètres de clôture susceptible de retenir une charge de bisons ! ou négocier un emprunt de plus auprès de sa banque alors que les dettes précédentes n'ont pas encore été remboursée - O' Brien est aussi, quoi qu'il s'en défende, un homme soucieux de ses congénères. Les conditions climatiques et la démesure de la nature imposent à chacun de ne dépendre de personne, mais, en cas de coup dur, les voisins sont toujours prêts à répondre à l'appel . Il y a les bisons, oui, mais il y a aussi les hommes. La peine du rancher dont le fils s'est suicidé nous émeut plus encore que la mort du petit bison.

Si en fermant le livre, il vous prend soudain envie de partir vers le Dakota du Sud n'hésitez pas ! Vous avez déjà fait la moitié du chemin !

04 décembre 2011

Automne

L'automne, le bel automne aux feuilles d'or, c'était il y a bientôt un mois. Déjà !

02 décembre 2011

Spleen


Je ne sais pas au juste pourquoi j'aime bien cette image, mais c'est ainsi.
Un bouquet qui se fane lentement, un poème de Baudelaire peut-être ...

Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées,

Où gît tout un fouillis de modes surannées

Où les pastels plaintifs et les pâmes Boucher,

Seuls, respirent l'odeur d'un flacon débouché.


LXXVI. _ Spleen

25 novembre 2011

14 Novembre 2011


Ce 14 Novembre, le ciel était beau, mais triste à Carqueiranne.

07 novembre 2011

Le cercle littéraire des amateurs de pelures de pommes de terre


Quand ce livre est sorti dans sa traduction française, en 2009, je me suis promis de le lire, parce qu'un titre pareil !!!

Il m'est enfin tombé sous la main cet été, et je me suis régalée. Non pas de tourte aux épluchures de pommes de terre (bien que la recette soit dans le livre), mais bien du roman lui-même.

Un roman épistolaire, par les temps qui courent, c'est déjà un défi. Mais on se prend assez vite au jeu et on découvre une histoire délicieuse entre une romancière en mal de sujet (et en mal d'amour ! ) et une groupe d'habitants de Guernesey qui vont, peu à peu, combler tous ses manques.
C'est drôle, tendre, frivole, et parfois terriblement dramatique puisqu'il s'agit d'évoquer l'occupation de l'île par les Allemands. Léger et grave tout à la fois. Très anglais donc.

L'auteur Mary Ann Shaffer est morte avant d'avoir pu profiter du succès de son livre. C'est bien dommage car elle avait peut-être beaucoup d'autres romans aussi distrayants à écrire.

03 novembre 2011

La Source des femmes

Evidemment ! "ils" font la fine bouche; "ils" c'est à dire les critiques de cinéma !
Ecoutez-les plutôt :

"des conventions pesantes", "un conte métaphorique, décoratif et laborieux" (Nel Obs), "un film rance et désespérément caricatural"(Critikat). Les uns dénoncent "la surenchère touristique des décors, la rutilance folklorique des numéros chantés" (Les Inrock), les autres "la grandiloquence naïve de ce projet, et la faible pertinence de son intrigue" (Le Monde). Le film ne serait qu'une "succession de chromos mise au service d'un récit faiblard "(Le Monde encore qui n'en finit pas d'assassiner ce film.

Bref, La Source des femmes n'a pas l'heur de plaire à ces messieurs ! Et on croit comprendre pourquoi. Certes je n'irai pas, au nom du féminisme, crier au chef d'oeuvre, mais ce film mérite mieux que des critiques condescendantes.


Le film disent-ils, a le tort de viser à l'universel au lieu de s'ancrer dans une réalité précise. Curieux reproche vraiment. Il s'agit d'un apologue, d'une fable ! Pas d'un essai, ni d'un documentaire ! Reproche-t-on à Rabelais d'utiliser des géants pour dénoncer les maux de son époque, à Voltaire de faire vivre à ses personnages des aventures plus rocambolesques les unes que les autres pour leur apprendre à cultiver leur jardin ?
Des hommes, des femmes dans un village sans eau ni électricité : la situation me paraît bien assez réelle pour qu'il ne soit pas nécessaire d'ajouter ni une date ni un nom de lieu. Et surtout pas une référence politique.


Le film, en plus d'être féministe, serait simpliste, manichéen, caricatural ... Ah! Ah! C'est peut-être là que le bât blesse. Manichéen parce que féministe; simpliste parce que féministe; caricatural parce que féministe.
Et bien oui, il faut que le film le soit pour faire passer le message auprès de ceux qui ne veulent ni voir, ni entendre, ni comprendre. Bizarrement, ce sont surtout les personnages masculins qui, aux yeux des critiques, paraissent caricaturaux. Mais ils ne le sont peut-être pas tant que cela. Je ne suis ni arabe ni musulmane, je n'ai pas à aller chercher de l'eau dans un seau, tout en haut d'une colline, sous un soleil de plomb pendant que mon mari sirote son thé, assis avec ses copains à la terrasse d'un café. Mais la situation n'est pas bien difficile à transposer.
Ce que j'ai vu, moi, dans ce film, ce sont des femmes qui se battent pour qu'une canalisation amène enfin l'eau au village, avec les seuls moyens à leur disposition. Et encore ! Peut-on dire qu'elles disposent librement de leur corps, alors qu'elles sont battues comme plâtre et violées ? Conjugalement certes, mais violées quand même ! Toujours est-il qu'elles finissent par obtenir gain de cause : une canalisation amène désormais l'eau au village. Une révolution ? Même pas puisque la répartition des rôles ne change pas : ce sont toujours les femmes qui viennent chercher l'eau et transportent les seaux ... sous les yeux des hommes, toujours occupés à siroter leur thé, tranquillement assis à la terrasse du café avec leurs copains !
La rage !


Le film, dit-on encore, abuse du folklore facile, multiplie les chromos dans un décor pour touristes. (Ah! les touristes, je devrais bien en dire deux mots aussi, car dans le genre gogos ...).
Oui, le village est "pittoresque", oui les femmes sont "photogéniques", oui les images, les couleurs font référence au Bain turc d'Ingre et aux Femmes d'Alger de Delacroix, oui on chante et on danse dans ce film. Et alors ? Il est plaisant à voir.
Pourquoi un film "engagé" devrait-il être ennuyeux. Pourquoi devrait-il renoncer à divertir et à séduire. Depuis quand faudrait il instruire sans plaire ? En Inde le cinéma est un divertissement populaire, que l'on va voir en famille. Du bruit, de la couleur, des rires, des larmes, le cinéma de Bollywood n'est jamais en reste d'une extravagance, mais n'hésite pas à parler de castes, d'injustices sociales, de mariages forcés... A quoi bon faire des films qui ne seront vus que par une petite élite d'intellectuels, de cinéphiles. Le cinéma était à ses débuts un art populaire. Il peut, comme la littérature, comme l'art en général contribuer à faire changer les mentalités, mais à condition de ne pas se trahir et de rester accessible à tous.

Et voilà ce qui me navre. Dans la salle où j'ai vu La Source des femmes, il n'y avait que des femmes, même pas arabes, même pas musulmanes.

01 novembre 2011

La Nuit la plus longue

James Lee Burke. J'en ai déjà parlé à plusieurs reprises puisque c'est l'un de écrivains américains que je préfère. Mais La Nuit la plus longue est un roman un peu à part.

On y retrouve certes les même personnages, David Robicheaux et ses angoisses existentielles, sa petite ville de New Iberia en Louisiane, la maison au bord du bayou, son ami Clete Purcell, toujours entre deux alcools. Sa fille Alafair a grandi, elle écrit maintenant des romans... comme dans la vraie vie, la fille de Burke !

Mais le roman de James Burke est différent des précédents. Il est écrit avec la rage au ventre. Car depuis, Katrina est passé sur la Nouvelle Orléans. L'intrigue (un viol - un meurtre - une vengeance peut-être ), bien que parfaitement ficelée est presque secondaire. Parce que l'essentiel est ailleurs. L'essentiel est dans la description d'une catastrophe annoncée et surtout dans la description des jours et des semaines qui ont suivi Katrina : l'absence de secours immédiats, les dévastations, les tergiversations politique, la corruption, la lâcheté, la violence, le racisme, le retour à l'état sauvage. Lorsque l'Etat et la loi cessent de fonctionner, plus rien ne s'oppose au Mal.

Les mots de Burke vont au delà des images que l'on a pu voir à la télévision ou dans les journaux parce que la catastrophe est ici vécue de l'intérieur, racontée par des personnages lucides, conscients que le monde d'avant, pourri et corrompu, a disparu sous les eaux pour faire place à un monde plus pourri encore.
Dire que La Nuit la plus longue est un roman noir est un euphémisme; c'est un roman tout droit sorti des ténèbres. Un grand roman !

31 octobre 2011

Enfances malgaches (Suite)


Les portraits d'enfants, c'est toujours un peu facile.


















Du moins en apparence, parce que la plupart du temps, il faut les saisir au vol, dans leur élan.


Allure décidée, démarche rapide, le long d'une route, d'une plage, sur le quai d'un port, ils avancent. Debout, bien droits.

De tous ces enfants croisés sur mon chemin deux resteront plus longtemps que les autres dans ma mémoire.

D'abord la petite fille, assise bien droite sur un tabouret du marché. Sa mère avait entrepris de tresser ses cheveux; mais sur des cheveux fins et crépus, c'est une épreuve longue et douloureuse. Les larmes coulaient l'une après l'autre sur les joues de la petite fille, sans pour autant déformer ses traits.
Si courageuse la petite fille.

Quant au petit "binoclard", il n'avait aucun besoin de ces vieilles lunettes qui n'étaient ni à sa vue ni même à sa taille. (Comme d'ailleurs les savates dépareillées à ses pieds ! ) Il les avait sans doute trouvées par hasard et les portait à son cou comme une breloque, sans en connaître l'usage.

Il a fallu force mimiques et démonstrations pour qu'il parvienne enfin à les mettre sur son nez, le temps de la photo. Un jeu qui semble l'avoir amusé autant que moi !




Mais je n'oublierai pas non plus l'enfant couvert de plaies purulentes, croisé dans un village de pêcheur. D'autant que je ne saurai jamais si la pommade désinfectante que j'ai laissée à sa mère a eu le moindre effet.

Enfances malgaches

Des enfants, il y en a beaucoup à Madagascar.

Avec un taux de natalité qui frise les 42% et une moyenne de 5 ou 6 enfants par femme, cela n'a rien d'étonnant.


















Ils ne sont pas particulièrement farouches, mais posent sur vous un regard grave, presque intimidant.























Un vieux pneu,
un peu de boue rouge,
un tronc d'arbre en guise de plongeoir...
pas vraiment besoin de jouets pour s'amuser.















Et puis, bien sûr, il y a la mer !


30 octobre 2011

Marre du bleu ?

Bleu le ciel, bleue la mer... certains crieront à l'overdose.
Pas moi !

Mais pour compenser, voici quelques couchers de soleil, très flamboyants !
Trop flamboyants ! Pourtant, juré promis, je n'ai mis aucun filtre.


Voici surtout quelques levers de soleil, presque aussi flamboyants, mais tellement plus subtils !



Il est vrai que les levers de soleil, ça se mérite : entre 4h15 et 4h30 tout est joué !






Du coup c'est un plaisir un peu égoïste.



Le ciel, la mer, le bateau ... et moi !



Et quand le ciel se reflète dans la mer... il ne reste plus qu'à plonger !



29 octobre 2011

Mouillages

Parmi les plaisirs de la croisière, il y a, bien sûr, les mouillages.

Depuis le bateau, on aperçoit les contours de l'île, on devine quelques barques, quelques maisons.

Une fois à terre, on retrouve la végétation : arbres du voyageurs, bananiers, palmiers de toute sortes.
















En canot, on s'aventure dans la mangrove, en profitant de la marée haute. A marée basse, il n'y aura plus assez d'eau.















On traverse un village de pêcheurs.
Les femmes s'affairent autour des cases.
Un chien aboie.



Des hommes réparent un toi de palme.













Quelques adolescents se sont regroupés sur un banc; l'un d'eux joue de la guitare.

Plus loin un père rase les cheveux de son fils ...
Des enfants jouent ..








La vie est là, simple et tranquille. Pauvre et tranquille.