30 janvier 2011

Spoon

Par un dimanche gris et terne, rien de mieux qu'un "western" pour se changer les idées. Un western à lire au coin du feu. Oui, lire, car bien que majoritairement cinématographique, le genre est aussi littéraire.
Je suis tombé par hasard sur Spoon de Robert Greer. Et m'en suis bien trouvée.

C'est un roman dépaysant, puisque situé au Montana, dans les grandes plaines du Nord. Les Daley élèvent du bétail dans leur ranch; leur fils, TJ, participe aux travaux en attendant d'entrer à l'université. Surgit, venant de nulle part ou presque, un homme au passé trouble, au futur incertain, un métis à la recherche de ses racines, engagé comme journalier et vite intégré à la vie du ranch.

Le roman met en scène une Amérique rurale, celle des cowboys, des grands paysages et des valeurs inaltérables, l'Amérique puritaine dans ce qu'elle a de meilleur. Mais une Amérique menacée par le progrès, la prospection pétrolière, et l'appât du gain, puisqu'une compagnie a décidé d'exploiter les richesses souterraines de la région, gaz et pétrole, quitte à éliminer les actuels propriétaires.

Ce qui se joue dans ce roman, c'est l'éternelle rivalité entre Abel et Caïn, entre le monde rural et le monde industriel, entre les gens de la tradition et ceux du progrès. Jusqu'où iront les prospecteurs ? De quoi sont-ils capables pour obtenir gain de cause ? Dans un pays où chacun possède plusieurs armes à feu, qu'est ce qui peut empêcher les éleveurs de dégainer pour défendre leurs biens ?

Le roman est habilement mené, accroche le lecteur avec des personnages bien trempés, une intrigue ancrée dans la réalité avec juste ce qu'il faut de mystère et de suspens pour donner au lecteur l'envie de tourner les pages.
Un bon roman de week-end qui fait vaguement penser au film de Paul Thomas Anderson, There will be blood, mais vu du côté des éleveurs plutôt que du côté des prospecteurs.

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