04 février 2011

Angèle et Tony

Je ne vais pas en faire une habitude, mais le rapprochement entre deux livres, deux films - rapprochement fortuit dans mon calendrier - est parfois extrêmement révélateur.

D'un côté, Somewhere, le film de Sofia Coppola : gros budget, jolies filles, hôtels de luxe, belles voitures (une Ferrari ... noire ? ) etc...
De l'autre, Angèle et Tony : la pluie, un vélo (volé !), des bateaux de pêche, les étals de poisson d'un petit port normand.


















Les affiches parlent d'elles-même : d'un côté des personnages alanguis et oisifs; de l'autre des personnages debout, qui vont de l'avant

Somewhere, s'efforce de nous faire partager le malaise de gens pour qui l'argent n'est pas un problème mais qui n'ont rien d'autre à affronter que le vide abyssal de leur existence. Comment suggérer l'ennui sans ennuyer le spectateur ? Comment montrer le vide et ne pas lasser le spectateur ? L'intention était louable, le pari difficile et quasi perdu d'avance. Il est sans doute intéressant pour un réalisateur de creuser le même thème, mais trois films sur le syndrome de la "pauvre petite fille riche", c 'est peut-être suffisant, quelles qu'en soient les variantes.

Angèle et Tony, nous fait découvrir deux personnages en prise avec les nécessités immédiates de l'existence. Obtenir un contrat de travail, des bulletins de salaire, un logement ; retrouver sa place dans la société après avoir payé sa dette pour des erreurs passées ; renouer avec sa famille, aimer peut-être. Les personnages du film d'Alix Delaporte sont de "vrais gens", ancrés dans une réalité sociale rarement montrée au cinéma. La caméra serre les personnages au plus près, histoire d'impliquer le spectateur dans leur vie quotidienne mais sans se perdre dans des détails inutiles. Montage efficace, casting parfait. Pas une seconde d'ennui. La vie d'une poissonnière est certes moins "glamour" que celle d'une star de cinéma, mais elle est aussi nettement moins ennuyeuse !


Sofia Coppola en est au moins à son 4ème long métrage; les portes des studios hollywoodiens lui sont ouvertes depuis longtemps et son nom est dans tous les magazines.
Alix Delaporte n'est est qu'à son premier long métrage, mais dans ce premier film que de promesses !

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