14 mars 2011

Winter's bone


Il faut s'y faire, les bons films sont rarement gais et Winter's bone est particulièrement sombre, voire désespéré.
C'est un film inspiré d'un roman de Woodrell, qui met en scène une famille de "petits blancs" de la région des Ozarks, une région reculée et très peu urbanisée des Etats-Unis, à la frontière du Nebraska et du Missouri.
"Petits blancs" est une expression politiquement correcte. Là-bas on n'hésite par à parler de "white trash", (littéralement "déchet blanc") une expression qui fait mal. Elle désigne des gens de milieux défavorisés, illettrés le plus souvent, sans grandes ressources si ce n'est celles fournies par les services sociaux ou des trafics d'un genre douteux. Alcoolisme et violence complètent le tableau. Ce sont les laissés pour compte de l'Amérique.
Debra Granik, qui n'en est qu'à son deuxième long métrage, met en scène une jeune fille de 17 ans qui, à la suite de l'emprisonnement de son père pour trafic de drogues, a pris en charge, sa mère malade, ainsi que son jeune frère de 10 ans et sa petite soeur de 6 ans. A vrai dire, il s'agit plus de survie que de vie et lorsque le père, pour sortir de prison met en gage la maison dans laquelle ils habitent, tout ne peut aller que de mal en pis. Le scénario est celui d'une longue et inexorable chute sans véritable espoir d'amélioration, si ce n'est par la grâce d'un "happy end" sans doute exigée par la maison de production.
" I am oversimplifying, but we see someone tumbling down, they hit bottom, and then they rise up again and find redemption. " reconnaît la cinéaste. Mais qu'importe la fin qui n'est là que pour soulager le spectateur, l'intérêt du film tient à son aspect quasi documentaire - l'ennui en moins - à la peinture d'un milieu qui n'a rien à voir avec le rêve américain dont il est plutôt l'envers.
Une fiction ? A peine, et c'est pour cela que ce film m'a beaucoup plu.
Sans compter que Jennifer Lawrence, la jeune actrice qui tient le rôle principal, est absolument "bluffante !"

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