04 avril 2011

Si tu meurs, je te tue

Drôle de titre, mais drôle de film aussi qui oscille en permanence entre tragédie et comédie. Un film à se faire retourner dans sa tombe le cher Boileau, partisan convaincu de l'unité de ton !

Et bien non, Monsieur Boileau ! Vous avez tort ! On peut faire un bon film en ne respectant pas l'unité de ton comme le prouve ce film. Un jeune homme qui meurt ne fait pas un sujet de comédie. J'en conviens. Et pourtant on rit ! On rit non pas de la mort, mais des conséquences que la mort de ce jeune homme entraîne.
La liste des personnages ressemble un peu à l'inventaire de Prévert, soit, dans l'ordre d'apparition à l'écran, un Français un peu paumé qui sort de prison, une propriétaire qui préfère toucher son loyer "en nature" plutôt qu'en espèces sonnantes et trébuchantes, un jeune homme sans ressources apparentes et sans domicile, 7 frères kurdes installés à Paris depuis ... un certain temps, une ravissante et délurée fiancée, un père éploré ... ajoutez encore 2 pistolets et un gros paquet de fric. Mélangez et vous avez ce film aussi étonnant que détonnant.

Plus sérieusement je pourrais dire que c'est l'histoire d'une jeune femme qui se débarrasse de ce qui l'entrave, famille, religion, traditions et poursuit seule son chemin vers la liberté. Le film est donc particulièrement réjouissant pour toute féministe qui se respecte. Il nous rappelle que la liberté n'est jamais acquise, elle se conquiert. Sans violence mais avec détermination.




Deux mots encore !
- Le casting est parfait, les acteurs sont tous excellents, et l'on se réjouit de retrouver, dans le rôle de la jeune fiancée, la très belle et très douée Golshifteh Farahani, une actrice iranienne désormais exilée en France, repérée dans A propos d'Elly d'Asghar Farhadi.
- Le film est réalisé par un cinéaste originaire du Kurdistan irakien, Hiner Saleem dont j'avais déjà eu l'occasion d'apprécier l'imagination loufoque dans Vodka Lemon.


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