09 septembre 2011

Frazen

J'en suis venu à bout, mais non sans peine. Et le livre une fois refermé, j'en suis encore à me demander pourquoi ce livre a fait la une de Libé (et pas seulement de Libé !).

" Si Libération a fait sa une du 16 août sur Freedom, c’est qu’il s’agit d’un immense roman, un livre puissant, capable de nous transporter à son rythme à travers une bonne partie des Etats-Unis, tout au long de trois décennies et un peu plus."

On suit effectivement pendant plus de 30 ans, un certain nombre de personnages censés être représentatifs de l'Amérique : jeunes étudiants d'abord puis parents débordés par leur progéniture, mais plus encore par leurs émotions, leurs désirs sexuels, leurs frustrations, leur incapacité à savoir vraiment ce qu'ils veulent ou à savoir ce qu'ils veulent vraiment. Bref, beaucoup de psychologie à la petite semaine (jusqu'à parfois me croire dans une série genre "Desperate housewives", un peu de politique (facile de taper sur Bush et la guerre d'Irak), de sociologie pour faire sérieux sans oublier une bonne dose d'activisme écolo. Voilà pour les ingrédients. Comestibles a priori. Mais l'auteur n'a pas trouvé la bonne recette, la bonne combinaison car je me suis beaucoup ennuyée et j'ai failli laissé tomber dix fois. L'impression d'un gros fourre-tout. Un peu comme les restaurants qui annoncent "all you can eat" sur leur vitrine ! L'indigestion avant même d'avoir passé commande...

Je suis peut-être de mauvaise foi : j'en conviens, je n'aime pas les gros romans, surtout quand ils s'efforcent de tout expliquer en détail, précisément et minutieusement, comme si le lecteur était incapable de palier les manques, d'établir des connexions, d'imaginer... Voilà, c'est cela. J'aime qu'un auteur laisse un peu de place à l'imagination de son lecteur, qu'il le laisse respirer. A force de vouloir tout lui dire, on finit par l'étouffer. Et j'ai bien failli périr étouffée par les 718 pages de Monsieur Frazen.

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