14 octobre 2011

Splendeurs coloniales - Joffreville

Entre ce que l'on imagine et ce que l'on voit, l'écart est parfois considérable.

Joffreville ... avant même d'arriver à Madagascar, j'en avais rêvé.
Par son nom, la ville rend hommage à "l'oeuvre de pacification" du Colonel Joffre, arrivé à Diego Suarez en 1998 pour renforcer les fortifications du port, reparti en métropole en 1901 et de retour à Madagascar en 1902, cette fois-ci avec le grade de Général !
Joffreville est située légèrement en altitude, au pied de la montagne d'Ambre et servait de "station de santé" aux militaires en poste à Diego qui fuyaient la chaleur torride de la ville.
Je m'attendais donc à trouver dans ce lieu de villégiature des traces d'architecture coloniale...d'autant qu'un article récent publié dans La Tribune de Diego titré "Le réveil de la belle endormie " me faisait augurer du mieux ...

Las ! Joffreville n'est plus qu'une petite bourgade perdue, traversée d'une double avenue pavée plutôt incongrue pour la région. Le long de l'avenue, les fantômes de quelques villas, rongées par le temps, les intempéries et l'incurie.

Le pluviométrie de la montagne Ambre est très importante, il y pleut quasi quotidiennement et quand nous sommes passés à Joffeville, il pleuvait à verse ! Le manque de lumière et les traces de la pluie ajoutent encore à l'impression de décadence.

Les initiales des anciens propriétaires sont restées gravées sur les battants des portails...
EO sur le portail bleu, IHK sur celui de droite.

La Villa Amidjy, à gauche semble encore habitée. Mais je n'ai pas pu déchiffrer le nom de l'autre villa, pourtant gravé sur la plaque blanche : il est désormais effacé.

Combien de temps ces vestiges d'un monde disparu demeureront-ils ? Qui gardera le souvenir des jeux d'enfants dans la rue, des éclats de voix autour d'une partie de cartes ou de pétanque, de la musique que l'on entend à travers les volets clos, des disputes entre voisins ...

Non décidément, Joffreville la silencieuse n'est plus que l'ombre d'elle-même.

1 commentaire:

Bernard B. a dit…

n'est-ce pas la villa YOUSSOUFY, qui semble devenue un lieu de culte islamiste.
A notre passage, en mai, il faisait beau et chaud.
Quelle désolation de voir tous ces bâtiments à l'abandon ...
NB : le graphisme du "code" ci-dessous est à revoir !