12 décembre 2011

Les Bisons de Broken Heart

Je viens de lire un bouquin tout à fait passionnant parce que tout à fait dépaysant. Pourtant ce n'était pas gagné : une histoire de bisons dans le Dakota du Sud .... à priori, et malgré mon grand amour pour l'Amérique, ce n'était pas un sujet susceptible de beaucoup m'intéresser. Et pourtant !

Il faut dire que l'écrivain a l'art et la manière de passionner son lecteur pour le sujet qui lui tient le plus à coeur, le territoire sur lequel il s'est installé et où il essaye tant bien que mal d'élever des bisons tout en protégeant ces terres "sauvages" des grandes plaines. Car O'Brien est non seulement écrivain et rancher, il est aussi fauconnier, biologiste et bien entendu écologiste.

Les Bisons de Broken Heart est un livre pour tous les amoureux de la nature et des grands espaces, un livre pour ceux que fascinent les grands mythes américains, celui des pionniers assurant leur survie et celle de leur famille dans des conditions effroyables, celui de "l'homme aux prises avec les forces de la nature qu'il finit toujours par maîtriser", bien qu'O'Brien s'inscrive en faux contre ce mythe, car l'homme blanc en fin de compte n'a pas maîtrisé grand chose, il a en revanche beaucoup ravagé, beaucoup massacré.

Écologiste pur et dur, entrepreneur aux prises avec des difficultés matérielles - du genre établir des kilomètres de clôture susceptible de retenir une charge de bisons ! ou négocier un emprunt de plus auprès de sa banque alors que les dettes précédentes n'ont pas encore été remboursée - O' Brien est aussi, quoi qu'il s'en défende, un homme soucieux de ses congénères. Les conditions climatiques et la démesure de la nature imposent à chacun de ne dépendre de personne, mais, en cas de coup dur, les voisins sont toujours prêts à répondre à l'appel . Il y a les bisons, oui, mais il y a aussi les hommes. La peine du rancher dont le fils s'est suicidé nous émeut plus encore que la mort du petit bison.

Si en fermant le livre, il vous prend soudain envie de partir vers le Dakota du Sud n'hésitez pas ! Vous avez déjà fait la moitié du chemin !

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