17 janvier 2012

Stephen Shore

Thanks to a friend whod decided to drive around Texas in 4 days, I discovered a photographer which really appeals to me. He is not a brand new photographer but I just didn't know him.

He seems to have worked first under the influence of Walker Evans and travelled from East to West, from New York to Amarilo, taking photographs on the road : landscapes, small towns, details ... and published in 1982 a book of photographs entitled Uncommon Places.

When you journey through Texas you certainly drive through lots of weird little towns, like Presidio, by the mexican border. It's empy, quiet but...who knows what may happen there...



Thierry Girard, french photographer and great admirer of Stephen Shore, led me to the american photographer.
But Thierry Girard is an excellent photographer himself and his work in black and white is quite interesting as the french guy took a picture of the same place, 10 years later, without knowing the first picture ! Coïncidence !


Plus, Thierry Girard on his blog, makes all kind of commentaries about the pictures he took during his own trip to Texas and elsewhere... Much to read (as soon as I can spare a few hours !)

16 janvier 2012

La foi

"- La foi soulève des montagnes !
- Oui, des montagnes d'absurdités ! "
Je ne sais plus où j'ai trouvé cette citation mais elle me plaît bien...

14 janvier 2012

Les Acacias

Simple coïncidence : le film de Cyril Mennegun, Louise Wimmer se passait en grande partie dans une voiture, refuge ultime d'une femme en état de grande précarité; le film de Pablo Giorgelli, Les Acacias se passe presque exclusivement dans la cabine d'un camion.

Un camionneur chargé d'un trasnport de bois entre le Paraguay et Buenos Aires a accepté de prendre pour passagère une femme, sans savoir qu'elle voyagerait avec un bébé, une petite fille aux yeux comme des boutons de botinne. Le camionneur est du genre bougon, la passagère du genre taiseux, le bébé du genre ... bébé ! Elle dort, elle pleure, elle mange, elle sourit et le camionneur apparemment craque devant cette petite chose. Craque aussi pour la mère, bien entendu ! Mais imperceptiblement, subtilement, malgré lui et comme à reculons. Et il n'en faut pas beaucoup plus pour faire un film tout à fait attachant, bien qu'il ne se passe vraiment pas grand chose dans cette cabine de camion, en tout cas rien de spectaculaire ! Juste l'ébauche d'une relation possible - mais encore hypothétique - entre deux, non trois êtres humains. Car l'élément déclencheur, dans cette histoire d'amour, c'est bien cette drôle de petite fille aux yeux en bouton.

13 janvier 2012

Louise Wimmer


Pas très réjouissant a priori ce premier long métrage de Cyril Mennegun ! En effet, il met en scène une femme de 50 ans, qui, laissée sans ressource après son divorce, n'a d'autre choix que de cumuler les petits boulots et de dormir dans sa voiture. Cette mise en scène de la précarité donnerait plutôt envie de fuir, mais ce qui retient le spectateur c'est la ténacité hargneuse avec laquelle cette femme se bat, résiste, organise sa survie. Non, elle n'est pas aimable comme le lui reproche son employeur, mais peut-on l'être dans une telle situation ?

Entre documentaire et film de fiction, Louise Wimmer constitue un beau portrait de femme, avec ses forces et ses faiblesses mais toujours juste.

12 janvier 2012

Vodka Lemon

Parfois lassée des nouveautés cinématographiques, j'aime bien me consoler avec une valeur sûre sortie en DVD; si possible un des ces films bizarres, improbables que j'affectionne tout particulièrement comme ... Vodka Lemon qui commence par une scène totalement surréaliste : un lit glisse à toute vitesse sur une route enneigée.

Gras
On se croirait dans un vieux film de Polanski, du temps de Deux hommes et une armoire. Mais ce n'est pas du Polanski, c'est du Hiner Saleem, un cinéaste kurde irakien émigré depuis un certain temps en France. Il est le réalisateur de Si tu meurs, je te tue, sorti en 2011 et dont j'ai déjà fait l'éloge.

Dans Vodka Lemon (qui date de 2004) Hamo, veuf à la belle soixantaine, mais sans ressource aucune, vit dans un petit village enneigé du fin fond de l'Arménie. Il reçoit une lettre de son fils, qui a émigré en France, espère y trouver un chèque, quelques dollars... mais rien. L'enveloppe ne contient rien d'autre qu'une courte lettre. Alors Hamo se décide à vendre le seul bien qui lui reste, une armoire un peu de guingois qu'il transporte sur son dos jusqu'à la route...
Le film n'est fait que de ces petites scènes insolites qui, mises bout à bout racontent une belle histoire d'amour et de générosité malgré le dénuement extrême dans lequel vivent les personnages. Hiner Saleem aurait pu faire un film misérabiliste, tragique, compassionnel; il a choisi l'humour et la dérision.
C'est un rayon de soleil au milieu de la neige, du froid et de la gadoue. Un bel antidote au marasme et à la déprime hivernale.

11 janvier 2012

A dangerous method / Take Shelter

Bon d'accord, ce n'est pas un mauvais film, et puis les acteurs (Vigo Mortensen, Michael Fassbender, Keira Knightley ) sont effectivement excellents.
Mais je ne sais pas si c'est parce qu'il s'agit d'un film "en costumes" - la reconstitution historique aux détails près me semble toujours prendre le pas sur la mise en scène et l'histoire qu'on raconte - ou si c'est à cause de mon manque d'intérêt pour le sujet - la psychanalyse ? la rivalité professionnelle/amoureuse entre Freud et Jung ? - en tout cas le film de David Cronenberg, A dangerous method ne m'a pas vraiment passionnée.

Pas plus d'ailleurs que Take Shelter, le film de Jeff Nichols. Pourtant une histoire de petites gens d'une petite ville perdue dans les grandes plaines du Midwest avait, au départ, tout pour me plaire. Mais Take Shelter finit un peu trop par ressembler à l'étude d'un cas clinique : schizophrénie paranoïde ! La réalité ou la déformation de la réalité par un esprit malade ? Où finit la norme, ou commence la folie ? La seule chose qui permet au spectateur d'échapper à l'ennui, c'est la beauté des ces grands ciels américains, surtout par temps d'orage.

03 janvier 2012

Le Havre

Inscrite au patrimoine de l'humanité depuis 2005, toute reconstruite au carré après la guerre, Le Havre est certainement une ville singulière. Mais dans le film de Kaurismaki, elle est franchement bizarre : elle a l'air d'une ville des années 50, tristounette, mais avec plein de couleurs, presque comme dans les films de Jacques Demy ! Des murs turquoises. Des portes rouges. Des chaises ... jaunes peut-être. Pourtant dehors tout est gris, le ciel, les rues.... parce que la vie des pauvres gens, ce n'est vraiment pas grand chose.


Les films de Kaurismaki parlent tous de ces petites gens, au bord de la misère peut-être, mais certainement pas au ban de l'humanité. Car dans cette ville du Havre où l'on fait la chasse aux immigrés clandestins et même aux enfants, il y a des âmes charitables pour leur venir en aide. Ils vivent à crédit, ne savent pas de quoi seront faits leurs lendemains, mais n'hésitent pas à tendre la main. Sans faire d'histoire. Comme une évidence.


L'histoire est bien une histoire d'aujourd'hui : on y parle de Londres, de l'évacuation de Sangate. Mais l'horloge de Kaurismaki s'est arrêtée sur les années 50 : les personnages semblent évoluer dans une ville à la fois réelle et imaginaire. L'effet est un peu déstabilisant au début mais en fin de compte, le charme du film tient justement à ce précaire équilibre entre deux registres celui de l'actualité économique et politique et celui de la nostalgie; celui du réalisme social et celui de la fantaisie; celui de la tragédie qui toujours menace et celui de la comédie avec "happy end", comme dans les films de Lubitsh ou de Capra. Les dialogues sont très écrits, sonnent subtilement faux; les personnages s'appellent Arletty ou Marcel Marx. Les acteurs ont l'air empruntés, s'expriment avec componction. "As-tu mangé ? demande Marx à l'enfant noir. Et non pas "T'as mangé ? "


Je suppose que l'écriture, le style, le regard de Kaurismaki peuvent irriter. Personnellement j'adore. C'est à la fois subtil et facile, plein de clichés et de finesses. Cela ne ressemble à rien, sauf à un autre film de Kaurismaki !