31 juillet 2012

Prairie school

Où peut on trouver ... ?

... un jardin soigneusement entretenu et des bancs joliment décorés... ?



... un poisson chatoyant tout en récup de verre et de plastique ... ?

 ... des adolescents figés dans le plâtre façon Segal ... ?




... une bibliothèque spacieuse, lumineuse, avec de surcroît, des ordinateurs "dernière génération" à la disposition des lecteurs ...  ?


Le tout ressemble à un inventaire à la Prévert, mais si vous ajoutez, quelques salles de classes et labos, un somptueux gymnase, une agréable cafétéria, des bureaux confortables, des équipements informatiques, techniques ou sportifs dernier cri, vous obtenez ... un établissement scolaire (école primaire, collège et lycée)  où il fait bon vivre et travailler. Ajoutez encore,  et c'est le plus important, 20 élèves par classe maximum, des équipes pédagogiques motivées ...  et vous obtenez un établissement scolaire à rendre jaloux n'importe quel proviseur français. 
Tout cela a bien entendu un coût et il faut être prêt à débourser plus de 11000 euros par année scolaire !

Je ne prétends pas que l'argent résolve tous les problèmes; encore moins que l'éducations soit seulement affaire de gros sous. Prairie school, que j'ai eu l'opportunité de visiter, est une école privée américaine auprès de laquelle aucun établissement français ne peut rivaliser. Soit ! Mais à trop vouloir faire fonctionner les établissements scolaires et même universitaires sur des budgets de misère, on ne sert pas la cause de l'éducation.  

C'est pourquoi je reprends volontiers à mon compte la formule d'Alain Finkielkraut : "Si vous trouvez que l'éducation coûte cher, essayez l'ignorance."

30 juillet 2012

Frank Lloyd Wright

Je ne crois pas que l'homme ait été très sympathique, et les deux romans biographiques que j'ai essayé de lire ne me l'ont pas rendu plus sympathique. Les romans n'étaient sans doute pas très bons et je les ai abandonnés en cours de route : ls tablaient beaucoup plus sur sa vie sentimentale - particulièrement agitée - que sur son métier d'architecte? Or c'est l'architecte qui m'intéresse.




Originaire du Wisconsin, Fank Lloyd Wright a beaucoup construit dans sa région d'origine, ou dans l'Etat voisin, l'Illinois, à Chicago mais aussi à Oak Park où il avait d'ailleurs sa maison et son studio. Mais c'est à Racine, petite ville du Wisconsin que j'ai eu l'occasion de visiter deux oeuvres majeures de l'architecte.

La première visite a été pour le siège de l'entreprise S.C. Johnson, construit en 1936, auquel a été adjointe en 1950 une tour de 50 mètres, une des rares constructions verticales de F.L. Wright. Utilisée comme centre de recherche, la tour a été fermée pour des raisons sanitaires et ne se visite pas.

On entre dans le bâtiment administratif par en-dessous ce qui permet de découvrir les piliers "dendriform" qui servent de socle au bâtiment, à l'extérieur comme à l'intérieur. 




L'intérieur se visite, mais ne se photographie pas. Dommage ! Car l'impression de lumière et d'espace est tout à fait extraordinaire. Tout, bien entendu a été dessiné par F. L. Wright, les bureaux, les fauteuils - y compris les fauteuils à trois pieds à l'équilibre un peu précaire - les luminaires, les ascenseurs.... Les couleurs, le fameux Cherokee Red, les matières ont elles aussi été déterminées par l'architecte. D'où sans doute cette impression d'extrême harmonie. 




 H.F. Johnson, satisfait du travail de son architecte lui a confié dans la foulée la réalisation d'une villa, achevée en 1939. 

La maison est articulée autour d'un dôme central et de quatre ailes, un peu comme les ailes d'un moulin à vent que l'on aurait posées à plat sur une pelouse. Difficile à imaginer ? Rien de tel qu'une vue aérienne pour se faire une idée.
Ou alors une photo de la maquette, avec F.L.W. en personne posant derrière. 


Quatre ailes donc, une pour les parents, une pour les enfants, une pour les amis et une pour les domestiques (on est dans les années 30 quand même !) Et une gigantesque pièce sans cloison mais avec mezzanine, qui fait salon, bureau, bibliothèque, salle-à-manger... autour de deux grandes cheminées. 
Lumière zénithale grâce aux verrières du toit, vue sur le jardin et la nature environnante grâce au grandes baies vitrées... 
Du pur Frank Lloyd Wright.








Architecture "organique" en harmonie avec la nature, sens de l'espace, dominantes horizontales, lumière... Une architecture à la fois belle et fonctionnelle. Comme cette table "rétractable", qui permettait de desservir en cuisine.  




Mais ... pendant que l'on changeait assiettes et couverts, le face-à face des convives que ne séparait plus la table n'était-il pas ...  un peu... embarrassant ? 

http://www.galenfrysinger.com/racine_wingspread.htm
http://www.peterbeers.net/interests/flw_rt/flw_roadtrip.htm



24 juillet 2012

Memonites from Indiana

Après le Michigan, une courte incursion en Indiana nous a permis d'en apprendre un peu plus sur l'histoire, les croyances et les modes de vie des Mennomites, mais aussi des Amish et des Hutterites, trois sectes qui font toutes partie de la grande communauté anabaptiste.



Le centre d'information de Shipshewana permet de mieux connaître leur histoire, de repérer ce qui les distingue les uns des autres, d'en savoir plus sur leur foi, leurs croyances, leur mode de vie. 



Les Amish et Mennomites que l'on croise en Indiana mais aussi en Pennsylvanie sont à la fois séduisants, intrigants et ... énervants. 

Je suis souvent séduite par une esthtétique qui répond à une quête de simplicité, d'authenticité et se traduit, entre autres, par des quilts de toute beauté. 

Je suis intriguée par leur capacité à maintenir, au XXIe siècle un mode de vie quasi inchangé depuis trois siècles. Leur refus du progrès, quand il est raisonné, peut sans-doute se comprendre : pourquoi se précipiter toujours vers les nouvelles technologies sans prendre le temps de se demander s'il s'agit véritablement d'une amélioration profitable à tous. Mais quand sur une même route se croisent un buggy tiré par des chevaux et un véhicule normalement motorisé, le contraste est toujours étonnant. 




Voire inquiétant parce que les routes sont parfois étroites et camion contre buggy, ce n'est pas le buggy qui gagne ! 

Mais je me dis surtout que la vie des Amish, moins prêts au compromis que les Mennomites, doit être extrêmement compliquée. Ou pleine d'hypocrisies. Pas de téléphone chez soi, mais à l'extérieur de la maison, oui. Pas de voiture, mais au nom de l'entraide entre voisins, on peut demander à un non-Amish de vous emmener dans son 4x4 pour aller chercher un chargement de bois. Enfin si vous tapez Amish Indiana ou Amish USA, vous serez surpris par le nombre de sites Amish sur Internet. 

Les Amish sont pacifistes et ont un grand sens de l'entraide et de la solidarité. Soit ! Mais je crains qu'ils ne s'enferment eux-mêmes dans le ghetto de leurs certitudes. Ce qui est certain c'est que j'ai quitté cette région d'Indiana, en me demandant qui, dans cette histoire, tolère et qui exclut.  Pas l'âme assez religieuse sans doute pour bien comprendre.  

23 juillet 2012

Michigan urbain

Le Michigan rural a tout pour plaire aux amoureux de la nature : paysages de campagne, forêts immenses.... Mais à côté du Michigan rural il existe un Michigan de petites villes côtières pleines de charme : Petoskey, Traverse City, Leland, Northport, Saugatuck...


Petites villes de bord de mer, soigneusement restaurées, joliment fleuries.




Façades pastel, acidulées comme des bonbons. Un "free wifi" accessible à tous au milieu du parc.


Ici une boulangerie dont les "Danish" à la cannelle et les chaussons à la cerises sont à se damner.
Là une pizzeria dont le patron parle français et se souvient que les Français ne veulent pas de glaçons dans leur eau.
Un bar  très "annnées 50 "décoré à l'effigie des idoles de cinéma, Monroe en tête.


A Saugatuck, un "local technique" dissimulé sous la copie d' Un dimanche après-midi sur l'île de la grande Jatte habilement reproduit donne au jardin public un petit air élégamment pointilliste. 


Chacune de ses petites villes a bien sûr sa bibliothèque, et parfois une de ces librairies où l'on se sent chez soi dès la porte franchie parce qu'il s'y passe toujours quelque chose, une signature, une rencontre, un réunion d'un club de lecture, parce que les libraires sont de vrais lecteurs, capables de vous suggérer de nouvelles lectures, parce que ce fauteuil jaune au sous-sol est en lui-même une invitation à la lecture. 


C'est le genre de petite ville où l'on prend grand soin de ses lecteurs et de ses chiens ! 


Horizon books, Traverse city




Michigan rural

L'intérêt du Michigan est de proposer plusieurs visages de l'Amérique à la fois. A commencer par L'Amérique rurale. Cela donne des paysages verdoyants, agréablement vallonnés.


 Le Michigan est le premier producteur de cerises :  un festival des cerises est organisé chaque première semaine de juillet à Traverse City, mais cette année, en raison d'un gel tardif, la production a été désastreuse. Dommage pour les "cherry pies"
Le long de la route qui mène à Old mission, les vergers alternent avec les vignobles. Certains agriculteurs s'essayent même à la lavande ! (le grand carré à droite, derrière la petite mare)


Toutes les fermes n'ont pas la prestance  de la D.H. Day Farm avec sa gigantesque grange,


 mais, qu'elles soient peintes en blanc ou en rouge, elles ont souvent belles allures ! 


Les ponts couverts sont assez rares il est vrai, mais font toujours leur petit effet... cinématographique ? 


Et puis, que serait l'Amérique rurale sans ses "General stores".  Celui-ci a le mérite (?) d'avoir été fréquenté par Hemingway. Du coup il ressemble plus à une brocante (tourist trap ? ) qu'à un magasin général. Mais le patron est sympathique et les sandwichs y sont délicieux. 



22 juillet 2012

Michigan Lakeshore

Leland Harbour

Avec ses phares, ses péninsules, et ses villages de pêcheur, il est difficile de ne pas se croire au bord de la mer quand on longe les rives du lac Michigan. D'autant que l'eau y est parfois aussi bleue et aussi claire que dans une mer tropicale ! 



La couleur de l'eau, l'immensité du paysage tout invite à la contemplation.  
Que l'on se trouve au ras de l'eau  ... 


 ou tout au sommet de la grande dune (61 mètre en pente raide!)


que l'on soit vieux rider en virée avec ses copains ... ou gamin rêveur au bord du lac.


Sleeping Bear Dunes National Lakeshore

21 juillet 2012

Les phares du lac Michigan

Le lac Michigan ne ressemble pas du tout à l'idée qu'on se fait d'un lac.
Il suffit de regarder la carte fournie par le site des "Lighthouse friends"et de compter le nombre de phares pour se dire qu'il s'agit d'une mer intérieure, beaucoup plus que d'un lac.

J'en ai compté 52 pour le seul lac Michigan, 52 auxquels il faudrait ajouter ceux du détroit de Mackinac, du passage Manitou, de Door County....

Bien sûr nous ne les avons pas tous visités, mais quand même, j'en ai photographié quelques-uns ! D'un côté du lac et de l'autre.


Windpoint Lighthouse Racine (Wis)
















A vrai dire, autant que le phare, la maison du gardien me fascine car je sais que, depuis que les phares sont automatisés, on peut y louer une chambre pour la nuit, ou mieux encore effectuer une semaine de garde (et d'entretien !). Un rêve de vacances comme un autre ...   
                                                     Grand Traverse Lighthouse (Mi)
                                                                                                            

A droite : Old Mission Point lighthouse (Mi)


A gauche : 
Je ne me souviens plus...







Difficile de se souvenir de tous les noms de phares tant il y en a ! 
Celui de Point Iroquois, sur le lac Supérieur, ressemble, de loin, à beaucoup d'autres : toit rouge, murs blancs...


Mais à l'intérieur, la maison du gardien (et de sa famille) a été reconstituée, telle qu'elle était dans les années 50 ! 



La table du petit déjeuner est déjà prête : danish ? pancakes ? 
Mais dépêchez-vous : il y a encore beaucoup d'autres phares à visiter...

et d'escaliers à monter !




20 juillet 2012

Michigan Upper Peninsula


L'Upper Peninsula  est ce territoire, tout au Nord du Michigan, qui sert de passerelle entre le Wisconsin et le Canada.

Sa rive Sud constitue la côte Nord du lac Supérieure et sa rive Nord, la côte Sud du lac Michigan.

Une fois là-bas, l'impression est celle d'un territoire du bout du monde.  Surtout si la journée commence dans la brume et qu'il devient impossible de distinguer où s'arrête la mer et où commence le ciel.



Pas de vent ce jour-là pour chasser la brume à Whitefish point.

La lanterne du phare se distinguait à peine dans le brouillard.
Lugubre et insistante, la corne de brume mugissait à intervalles réguliers, point de repère sonore dans cet univers cotonneux : les conditions idéales pour visiter The Shipwreck Museum, le musée des naufrages pour lequel nous avions fait tout ce trajet.

Un musée sans prétention, comme la plupart des musées maritimes, mais riche en informations de toutes sortes.
"La vie de marin est une vie rude et parfois semée de réels dangers." La citation est approximative et l'auteur incertain : Loti ? Hugo ? Elle s'impose quand on apprend que plus de 500 naufrages ont été répertoriés dans la région. Le dernier en date étant celui du Edmund Fitzgerald en 1975 dont l'ultime voyage est raconté heure par heure. Les corps des 29 marins qui ont péri dans le naufrage sont encore au fond de l'eau.

Quand nous sortons du musée, la brume s'est levée. Un peu. Le phare maintient sa garde. Une garde désormais automatique, qui se passe de toute présence humaine. Je garde en mémoire le poème affiché dans une vitrine du musée :

The Lightkeeper Wonders ...


The light I have tended for 40 years
Is now to be run by a set of gears.
The Keeper said, And it isn't nice
To be put ashore by a mere device.
Now, fair or foul the winds that blow
Or smooth or rough the sea below,
It is all the same. The ships at night
Will run to an atomatic light.


Edgar Guest (1939)