21 janvier 2013

Donations



C'est un des mots les plus utilisés en Birmanie  où tout semble dépendre de la générosité des donateurs. Sans compter qu'une donation vous permet d'acquérir des "mérites" et que ne ferait-on pas pour progresser sur la voie du Bouddha ?

Le principe de la donation n'est pas spécialement birman, il est plutôt bouddhiste et j'ai eu l'occasion,  au Laos comme en Birmanie, de voir les longues files de moines quitter leur monastère au lever du soleil pour aller quêter leur nourriture auprès des fidèles. Mais ici le système paraît plus complexe.

Parce qu'il ne s'agit pas seulement de quêter son repas, le seul qui sera pris dans la journée. Il s'agit aussi de quêter de l'argent.  Comme les moines ne sont pas supposés manipuler de l'argent, ce sont les novices qui sont chargés de la quête; il leur suffit de sillonner les allées d'un marché pour récolter des liasses importantes (en toutes petites monnaies il est vrai)
A l'entrée des pagodes et des monastères il y a toujours de grands bacs transparents où s'entassent les petites coupures. Les Birmans n'ont pas grand chose mais donnent apparemment sans compter.

Les monastères organisent aussi, une fois l'an, une "fête" qui leur permet de récolter de grandes quantités de riz afin de constituer des réserves pour parer aux manques éventuels.
L'organisation de la quête est parfaitement rodée : à l'appel du nom de leur monastère ou du numéro qui lui a été attribué,  les novices, qui attendaient patiemment leur tour, se lèvent, réajustent leur robe et prennent leur place dans l'interminable file qui monde et descend .

Les bols sont rapidement remplis, une enveloppe pour compléter, quelques sucreries peut-être ...


Les bols une fois remplis seront vidés dans de grands sacs de toile, empilés les uns sur les autres. Les sacs seront ensuite chargés par des laïcs sur les bateau puisque la cérémonie à laquelle nous avons assistée se tenait dans un des monastères du lac Inle.



 Les petits ruisseaux font les grandes rivières dit-on, mais je n'ai aucune idée des sommes ramassées grâce au principe de la donation. Ma seule question concerne leur redistribution.  Quel usage font les monastère de cet argent qui passe de main en main sans que nul ne se soucie de comptabilité. Mais demande-t-on à Dieu un reçu ?

Il est certain que les moines donnent aussi beaucoup. Ils se chargent de l'éducation des plus pauvres, subventionnent les hôpitaux et viennent en aide aux nécessiteux.  Toujours est-il qu'une économie fondée sur la générosité et le mérite religieux plutôt que sur l'impôt paraît bien étrange à nos yeux d'Occidentaux.

20 janvier 2013

Nonnes ? Nonnesses ? Nonettes




Les filles, c'est bien connu, ça aime le rose !  Alors, comme on rase le crâne des petits garçons lorsqu'ils commencent leur noviciat, on rase aussi celui des petites filles quand elles commencent leur noviciat. Mais on les habille de rose !
Nonnes ?  Nonnesses ? Nonnettes ? Peu importe le nom que vous trouverez pour signifier le féminin de moine, elle ne jouent de toute façon pas dans la même catégorie, elles n'ont pas le même statut.  Pourquoi le bouddhisme serait-il plus égalitaire que les autres religions ?
























En tout cas, les petites nonnes, rieuses, espiègles,  que l'on croise dans les rues,  n'ont pas l'air plus malheureuses que cela. 


Le site Dhammadana propose, photos à l'appui, un reportage sur la vie quotidienne de 3 petites nonnes. 

19 janvier 2013

Moinillons

Dans la vie d'une enfant birman, une journée est particulièrement importante; c'est celle de son "shin pyu" c'est-à-dire la cérémonie qui marque son entrée comme novice au monastère. Il y restera une semaine, peut-être deux, rarement plus, mais il aura ainsi acquis beaucoup de "mérites", de même que ses parents (qui auront, ce faisant, dépensé beaucoup d'argent pour la cérémonie ! ) 


La photo ci-dessus n'est que la photo d'une photo aperçue sur les murs d'un restaurant ;  l'article de Mathieu Boisvert mis en référence (il suffit de cliquer sur le mot en bleu) explique en détail la valeur religieuse et sociale du shin pyu pour le jeune novice et sa famille. 

Toujours est-il que partout en Birmanie on croise des dizaines et des centaines de petits moinillons. Enfants curieux au visage souvent grave. 





 


Parfois encombrés de leur robe, et, comme tous les enfants du monde, ne pensant qu'à jouer, rire et s'amuser.
Espiègles et volontiers moqueurs.




18 janvier 2013

Moines birmans



Des moines, il y en a partout en Birmanie et inévitablement ils se retrouvent sur vos photos.


Parce que, il faut bien l'avouer, ils sont très photogéniques. Crânes rasés, robes rouges, ocres, bordeaux... la couleur n'ayant en réalité aucune valeur symbolique; elle ne dépend que des arrivages de tissus et des bains de teinture!

Et le mouvement de ces robes dès qu'ils bougent ou se réajustent. Ces envolées de tissus. Fascinant vraiment ! 

Comme ils ont de surcroît la bonne idée de se déplacer le plus souvent en groupe et qui plus est à la queue-leu-leu, on peste contre l'incapacité des appareils photos à rendre le mouvement.


Ou que l'on aille donc, on croise des moines. Dans les temples et les monastères cela va de soi. Dans la rue, les bus, les bateaux. Parfois à moto. Mais on les croise aussi bien au restaurant ... ce qui est déjà plus inattendu puisqu'ils sont supposés ne rien avaler passé le milieu de la journée. Il n'était pas encore midi, je suppose. 









On les voit parfois, les mains jointes, la tête légèrement inclinée, les paupières closes... Une marque de respect devant une statue de bouddha, avant d'entrer dans un temple. 



Mais l'appareil photo est rapidement sorti de la poche ou de la besace. L'APN, ou le téléphone portable.  Car rien dans les règles monastiques n'interdit au moine de se tenir à l'écart de la technologie. D'autant qu'il n'est parfois moine que pour quelques mois, ou quelques semaines. 


Il est vrai que comprendre le statut et la fonction des moines en Birmanie est tâche ardue. 

17 janvier 2013

Monastères lacustres

Certains monastères du lac Inle,  malgré leur quintuple toit, n'ont rien de somptueux, ni par leurs matériaux, ni par leur structure ou leur ornementation. Ce sont des monastères tout à fait ordinaires. 


Oui mais, ils sont construits sur pilotis. Et ce côté lacustre en fait tout le charme.


16 janvier 2013

Guipure métallique





Tous les monastères de Birmanie ne sont pas en teck. Mais les frises décoratives ont toujours la même allure. Celles-ci sont en métal ajouré. Un travail réalisé à la main par un artisan, sur les lieux mêmes où elles seront ensuite posées.



15 janvier 2013

Myoe Daung Kyaung, Bagan




Le monastère Myoe Daung n'est pas le lieu le plus fréquenté de Bagan et c'est tant mieux : on peut prendre son temps,  s'y attarder, tourner autour ...



pour essayer de trouver le meilleur angle, pour, malgré le contre-jour, saisir dans l'objectif l'ensemble autant que le détail. Tâche impossible.



Alors on s'assoie sur une vieille poutre, on reste là à ne rien faire; on regarde des enfants qui jouent. Une ronde, une comptine, l'air est connu mais les paroles ne le sont pas. Ils rient, ils sont gracieux. 
Un moment de légèreté. 





Assis par terre un enfant au crâne rasé : sur la terrasse, un moine au crâne rasé. 
A quoi jouent les enfants ? A quoi jouent les moines ? 




14 janvier 2013

Le teck birman

La Birmanie est un pays producteur de teck. "Ce pays détient plus de 80 % des réserves de teck au monde qui sont entièrement contrôlées par le régime en place."  (Libération) Exploitation intensive, abattage sauvage, pillage ... le tableau n'a rien de réjouissant.

Mais sur place, ce que l'on voit, c'est l'usage qui est fait de ce bois imputrescible. 

Une guérite pour abriter les jarres à eau mises à disposition des passants assoiffés, comme ici, à l'entrée d'un temple...

Des frises délicatement sculptées pour orner les chapiteaux des monastères, les plus modestes comme les plus somptueux... 















La couleur du bois varie avec le temps et finit toujours par prendre de jolies teintes grises. 






Le plus étonnant est peut-être de voir ce bois, travaillé si délicatement, associé à de vulgaires tôles ondulées, parfois peintes en rose il est vrai, comme dans l'ancien palais royal de Mandalay, le Shwenandaw Kyaung, autrefois recouvert de feuilles d'or dont les intempéries l'ont - heureusement - débarrassé.




11 janvier 2013

Rouge et or


 

 J'aurais pu faire de la pagode Mahamuni, aux portes Mandalay, ma pagode préférée : l'élégance de ses arcades, le raffinement de ses décorations, la finesse de ses frises ...














mais en Birmanie comme ailleurs le monde est coupé en deux : du bouddha doré seuls les hommes ont le droit de s'approcher; les femmes sont tenues à l'écart.




07 janvier 2013

Encore des pagodes ?

Oui, mais celles-là sont différentes. Elles ne sont pas dorées, mais blanches. Complètement blanches.

La première se trouve à côté du monastère de Shwe Yan Pyay, au Nord du lac Inle.  Avec sa voûte arrondie et comme alvéolée, elle a presque l'air d'avoir été construite par Claude Nicolas Ledoux.



J'ai bien aimé aussi la blancheur immaculée  - avec juste une pointe de dorée quand même ! - du Kuthodaw, sur la route de Mandalay. Le Kuthodaw est un ensemble parfaitement aligné de 729 pagodons. Dans chacun d'eux, une stèle portant, gravée dans le marbre, une partie de la version définitive du canon bouddhique, le Tripitaka. Aller de stèle en stèle c'est comme aller de page en page dans ce livre de pierre. 















La plus étonnante des pagodes blanches toutefois est la pagode Hsinbyume,  près de Mandalay elle aussi, mais située de l'autre côté de l'Irrawaddy, à Mingun. Ses sept terrasses, en forme de vagues, sont supposées représenter le mont Nehru.
Des vagues ? Une montagne ? 
Une  appétissante meringue plutôt ! 



Sur tant de blancheur, quelques silhouettes colorées pour fixer le regard.