17 mars 2013

El Sicario

La Maison rouge, boulevard de la Bastille. Sous influences, le titre de la nouvelle expo annonce des oeuvres réalisées par des artistes dont les facultés créatives sont modifiées par les effets del'alcool, de la drogue etc. Je n'en attendais pas grand chose, beaucoup de gribouillis quoi qu'on en dise.

Et puis, entre deux murs cette vidéo devant laquelle je reste scotchée jusqu'au bout : El Sicario.
Gianfranco Rosi, l'auteur de ce documentaire a enregistré le témoignage d'un sicaire repenti, ancien membre d'un cartel mexicain. Le dispositif est simple, voire rudimentaire. Une chambre d'hôtel, celle-même où le "sicaire" avoue avoir torturé un homme trois jours durant. Il est assis, visage voilé, et raconte par le détail son propre parcours et le fonctionnement du cartel, son organigramme, les codes, les règles à respecter.

Cela pourrait être terriblement ennuyeux mais ça ne l'est pas pour deux raison :  
- Le discours est clair, net, précis, détaillé, sans atermoiements, sans complaisance non plus. On écoute sidéré. 
- Le tueur a dans les mains un carnet et l'utilise régulièrement pour dessiner un plan, noter des chiffres, souligner un détail. 
Le dispositif, à la fois sonore et visuel,  est d'autant plus efficace qu'il refuse tout effet de camera facile, toute mélo-dramatisation. 

Après ce long arrêt devant la vidéo, le reste de l'exposition paraît soudain  bien fade. 

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