01 mars 2013

Upton Sinclair, The Jungle

C'est un vieux livre puisqu'il a été publié en 1906, mais c'est un livre "d'une actualité brûlante", à lire maintenant, immédiatement !
Après une enquête de plusieurs mois, Upton Sinclair, publie The Jungle, d'abord en feuilleton  dans Appeal to reason, l'hebdomadaire socialiste du Middle-West, puis en livre.

The Jungle est un livre à thèse qui ne craint pas l'outrance et dont les derniers chapitres virent à la propagande pure et simple. Mais avant d'en arriver là, Upton Sinclair a suivi le destin d'un personnage, Jurgis, tout juste immigré de Lithuanie avec plusieurs membres de sa famille dont sa fiancée. Jurgis est un gaillard costaud et qui ne pense qu'à travailler plus pour faire vivre les siens; vu son gabarit, il se fait rapidement embaucher aux abattoirs de Chicago.

La description que fait Upton Sinclair des abattoirs tient des meilleurs pages de Zola autant que de l'Enfer de Dante. Difficile d'imaginer pire conditions de travail et surtout pire conditions d'hygiène. L'abattage des bêtes, le découpage des carcasse,  la  préparation et le conditionnement de la viande de boucherie, le saumurage, la récupération de la moindre "particule de manière organique" pour toutes sortes d'usages,  la fabrication des engrais... Certaines pages sont glaçantes, d'autres tout simplement horrifiantes. D'autres encore semblent empruntées à la presse d'aujourd'hui.

" On était dans un pays où certains se réjouissaient de découvrir des bêtes tuberculeuses dans les troupeaux, parce que cette maladie les faisait engraisser plus vite? Où d'autres rachetaient tout le beurre rance conservé dans les épiceries du continent américain, le débarrassaient de sa mauvaise odeur en "l' oxygénant" par un  système d'air comprimé, avant de le vendre en mottes dans les grandes villes ! Un ou deux ans auparavant, on abattait encore des chevaux à Packingtown, officiellement pour faire des engrais; mais, après une longue campagne de presse, le public avait fini par comprendre, qu'en réalité, ces quadrupèdes finissaient en conserve. "

Et vous n'échapperez pas à la recette du pâté de jambon ! "préparé à base de rognures de viande de boeuf fumé trop petites pour être tranchées mécaniquement, de tripes colorées chimiquement pour leur ôter leur blancheur, de rognures de jambon et de corned beef, de pommes de terre non épluchées et enfin, de bouts d'oesophages durs et cartilagineux que l'on récupérait une fois qu'on avait coupé les langues de boeuf. On broyait tous ces ingrédients et on assaisonnait cet étonnant mélange de diverses épices pour lui donner du goût."

Bon appétit !


Il y a en fait deux façons de lire ce livre.
Façon cynique (et érudite) : Nihil novi sub sole !
Façon optimiste : L'industrie alimentaire est certes épouvantable, mais c'était pire autrefois !
Pour ma part, je pense sérieusement à devenir végétarienne ! 

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