20 mars 2014

Braddock America

Braddock, petite ville de Pennsylvanie, à quelques kilomètres de Pittsburgh. Une ville autrefois hautement industrielle puisque c'est là qu'Andrew Carnegie, y a installé ses aciéries. En 1873.

Mais ça, c'est le passé. Le présent de la ville, celui que nous montre Jean-Loïc Portron dans un documentaire intitulé Braddock America, c'est celui d'une ville qui est passée de plus de 20000 habitants dans les années 20, à moins de 2000 actuellement. Car depuis les années 70, et l'effondrement de l'industrie métallurgique aux Etats-Unis, la ville n'a fait que s'enfoncer.

Detroit et l'industrie automobile,  Braddock et l'industrie métallurgique, le résultat est le même :  usines désaffectées, maisons abandonnées que la ville n'a même plus les moyens de raser.
Braddock America alterne images d'archive, en noir et blanc, images de la ville aujourd'hui, interviews d'anciens ouvriers, de syndicalistes, d'élus ... le constat est amer, et sans doute incomplet, mais édifiant. 

Seulement voilà : j'étais seule dans la salle. Et c'est bien là le problème. A qui s'adressent ces documentaires, au demeurant bien faits et intéressants ? Certainement pas au grand public, au habitués des films d'action hollywoodiens, ni même à ceux qui, se trouvant dans des situations analogues pourraient en tirer quelques éléments pour mieux se défendre, pas aux élus et aux politiques non plus qui ont "mieux à faire".  Restent quelques militants de la cause ouvrière ou associative, quelques intellectuels de gauche... ça ne fait pas beaucoup de monde.  Et prêcher les convaincus n'a pas beaucoup d'intérêt. Dommmage.

J'ai toujours l'impression en allant voir ce genre de films, que la cause qu'ils soutiennent serait bien mieux défendue dans un film de fiction, qui s'adresserait à un plus grand nombre de gens.
En décembre 2013 est sorti aux Etats-Unis un film tiré d'un roman de Thomas Bell :  Out of the furnace. qui évoque les conditions de vie à Braddock.  La version française, titrée Les brasiers de la colère était prévue pour ... Janvier. Je n'ai pas lu le roman, du moins pas encore, mais si j'en ai l'occasion, j'irai voir le film en espérant cette fois, n'être pas seule dans la salle.



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