17 mars 2014

Marseille

 Marseille n'en finit pas de s'embellir, et en dépit des conditions de circulation qui sont, il faut bien l'avouer, particulièrement pénibles, c'est une ville que j'aime de plus en plus. 
Bien sûr, il y a la mer et les voiliers que l'on voit croiser à l'entrée du port,  il y a la Corniche et les Calanques. 
Mais en devenant Capitale européenne de la culture en 2013 et en multipliant ses espaces culturels, la ville a incontestablement gagné des atouts . 

Ainsi le musée Regards de Provence qui s'est installé dans une ancienne station sanitaire, entre le Mucem et la cathédrale Sainte-Marie-Majeure est un lieu à ne pas manquer.


Il présentait en février deux espositions différentes, la première consacrée aux Femmes en Provence et en Méditerrannée, l'une de ces expositions qui accorde un quota aux femmes en fonction de leur sexe plus que de leur talent, ce qui a le don de m'exaspérer.  Je ne me suis donc pas attardée. 

L'autre exposition mettait en regard un tableau et un texte, un poème le plus souvent. Comme cette sculpture d'Etienne Viard associée à l'extrait du Journal intime d'un arbre de Didier Van Cauvwelaert.




"... Je suis tombé au lever du jour.
La tristesse que j'allais causer à mon propriétaire s'est mêlée à tous les signaux de détresse que je percevais autour de moi. 
Insectes, oiseaux, champignons, tous avaient perdu mon repère. 
Je m'accrochais à l'espoir qu'on allait peut-être me sauver, comme le catalpa derrière le garage qui s'est couché lors de la tempête de 1999. 
On l'avait redressé avec un treuil, et depuis il survivait de son mieux, maintenu par trois cables ornés de chiffons. 
Mais à travers les yeux du facteur, j'ai bien vu que mes branches charpentières s'étaient brisées dans la chute. 
Déraciné, décapité, j'avais en tout cas épargné mes congénères, les voisins, la tonnelle où courait la glycine. 
Je ne laisserais pas de mauvais souvenir..."
 


En dehors des expositions, le bâtiment, superbement et intelligemment restauré, a toute une histoire, présentée dans un film de 45 mn absolument passionnant. On y parle de la dernière grande peste de Marseille, celle de 1720, des mesures sanitaires prises alors entreprises, de la construction des lazarets et, lointaine conséquence de cette histoire, de la construction de la station sanitaire en 1947 pour contrôler l'état de santé des voyageurs qui débarquaient dans le port de Marseille.
La station sanitaire, construite par les architectes Champollion,  Egger et Pouillon s'est rapidement retrouvée sans fonction; abandonnée en 1971 puis squattée et en partie incendiée, elle vient d'être restaurée et même si le bâtiment a changé de fonction, le musée garde dans ses murs, la trace de son histoire.
 (Psssst : L'article de Wikipedia sur la peste de 1720 à Marseille se lit comme un roman ! )
 

A mon prochain passage à Marseille, je retournerai certainement dans ce Musée. De préférence un 28 Mai, histoire de vérifier qu'« un cierge ou flambeau de cire blanche, du poids de quatre livres, orné de l'écusson de la ville " est toujours brûlé ce jour là pour respecter le voeu de Monseigneur de Belsunce !

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