05 mai 2014

Night Moves

Le sujet n'est pas neuf. Il a déjà été traité dans au moins deux romans à ma connaissance : Un bon jour pour mourir de Jim Harrison paru en 1973 et Le Gang de la clef à molette d'Edward Abbey paru deux ans plus tard. Dans les deux cas il s'agit de militants écologistes tendance branquignole, embarqués dans une épopée pour le moins hasardeuse : faire sauter un barrage !

Kelly Reichardt situe son film dans l'Orégon, une région effectivement superbe, qui mérite que l'on se batte pour préserver son environnement. Ce à quoi s'activent un certain nombre de militants de la cause écologique, qu'ils appartiennent ou non au HLF (Hearth Liberation Front). Ces éco-activistes sont pris très au sérieux par le FBI et le système judiciaire qui considèrent qu'ils représentent la principale menace d'attentat sur les biens publics et n'hésitent pas à parler d'éco-terrorisme.

La cinéaste montre la préparation de l'attentat par les trois écologistes - préparation un peu longue ! - suggère l'explosion sans la montrer et suit ses trois personnages après l'attentat. Elle n'approuve ni ne désapprouve leur action, laissant ainsi au spectateur le soin de lever les ambiguïtés de ses écologistes qui travaillent dans une ferme bio et logent dans une yourte (le cliché absolu !) mais circulent dans d'énormes 4X4 et mangent du pain industriel emballé dans un sac en plastique !


Mais qu'importent ces détails si le sujet du film est ailleurs, dans ce sentiment de culpabilité qui taraude les trois individus quand ils prennent conscience du caractère irréversible de leur acte. Difficile de continuer à cultiver ses brocolis ou à masser des dames ventripotentes quand on se sait responsable de la mort  d'un homme. Il y a dans ce film quelque chose du poème de Victor Hugo  "L'oeil était dans sa tombe et regardait Caïn ! 
Voilà pourquoi, en fin de compte ce film a plus retenu mon attention que les deux romans cités au début de ce billet. Mais je devrais peut-être les relire.

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