10 janvier 2015

Timbuktu

Le film d'Abderrahmane Sissako fait partie de ces films largement encensés par la critique aussi bien que par le grand public, pour de mauvaises raisons. C'est en effet leur propos que l'on apprécie plus que leur qualité cinématographique. 
Et j'avoue, que malgré l'intérêt du sujet - l'instauration d'un pouvoir islamiste  dans une ville africaine qui ressemble à Tombouctou - je me suis passablement ennuyée à la projection de Timbuktu. Sans doute parce que le propos est trop ouvertement démonstratif. Mais j'ai trouvé aussi qu'à force de multiplier les exemples, le film perdait en cohérence et en force.

En fin de compte je me retrouve toujours piégée par des films comme Timbuktu ou Eau argentée : impossible de les critiquer sans passer pour un mal pensant ! N'en déplaise aux uns et aux autres je trouve que le film d'Abderrahmane Sissako est un film plein de bonnes intentions, mais mal fichu, et celui d'Ossamma Mohammed un témoignage affligeant mais pernicieux.

Et j'en reviens à ce qui est devenu pour moi un leitmotiv. Je n'ai rien contre le cinéma que l'on qualifie d'engagé parce qu'il prétend porter un message. A condition de ne pas évaluer le film en fonction de son seul message. En outre, pour qui vise l'efficacité, ne convient-il pas de s'interroger sur le destinataire du message ?  A quoi bon réaliser un film qui ne s'adresse qu'à un public déjà convaincu, à savoir le petit quota d'intellectuels-bien-pensants qui font le succès de ces films. Ce n'est pas eux qu'il faut convaincre, ce sont les autres ! Plaire et instruire. Je rêve de films"grand public" accessibles à tous qui, mine de rien, amènerait les spectateurs à s'interroger. Juste s'interroger.




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