23 février 2015

Loin des hommes


Deux hommes face à face dans des paysages immenses et vides. Arides aussi; de la pierraille et de la poussière ! Un univers exclusivement minéral si ce n'était ces deux hommes.
On commence par s'extasier sur la beauté des paysages en se disant que l'Algérie, c'est vraiment très beau (même si l'on découvre au générique que le film a été tourné au Maroc !). Mais la prégnance d'un paysage comme celui-là, ça compte dans un film.
Car c'est dans ce paysage que s'inscrit l'histoire des deux hommes, Daru et Mohammed.  Ils sont tous les deux nés là-bas, l'un dans une famille arabe traditionnelle qui applique la loi du sang, celle qui consiste à tuer celui qui vous a fait du mal. L'autre est né dans une famille espagnole, autant dire française aux yeux des Arabes, mais arabe aux yeux des Français. Lui croit à l'éducation à la justice, à l'humanité.
Autour d'eux il y a les premiers mouvements de ce qui deviendra la guerre d'Algérie : insurrection, répression. Et chacun est sommé de choisir son camp. Nul ne peut s'abstenir.

Loin des hommes est un film qui voudrait en 1h 41 minutes exposer toute la complexité de ce moment de l'histoire qui a vu se déchirer des hommes qui avaient grandi côte à côte. Et il y parvient presque. Au prix de quelques raccourcis sans doute, mais ce qui apparaît clairement à la fin du film c'est que, quelles que soient les conditions c'est à chacun de choisir son chemin. Rien n'est jamais écrit. Mais il faut oser choisir.



22 février 2015

Foxcatcher

Le film est inspiré d'une histoire vraie, mais une histoire passablement tordue.
Au début du XIXe siècle Les Dupont de Nemours ont fait fortune aux Etats-Unis en vendant de la poudre à canon. John Eleuthère Dupont, un de leurs lointains descendants, s'était mis dans la tête, après les jeux Olympiques de Los Angeles,  de subventionner et d'entraîner Mark Schultz, champion de lutte. La lutte n'est pas vraiment mon sport préféré et j'ai trouvé les séances d'entraînement un peu  longues, mais la dérive de cet homme, qui a perdu tout sens des limites - et du ridicule -  parce que sa fortune est sans limite est assez fascinante. Malade il l'était certainement et ce qui étonne c'est de constater que sa fortune, loin de le protéger, accentue au contraire sa déchéance puisque personne ne s'oppose à ses desiderata.
Le film de Bennett Miller est au fond celui d'un moraliste.Ce qui est plutôt réjouissant, comme est réjouissant de savoir que sa fortune n'a pas empêché le vrai John Dupont de purger en prison la peine qui lui a été assignée.



Imitation game

1940 : Alan Turing, mathématicien, cryptologue, est chargé par le gouvernement Britannique de percer le secret de la célèbre machine de cryptage allemande Enigma, réputée inviolable." 


Voilà un film qui, a priori, avait peu de chance de m'intéresser : la guerre, les maths ... pas très glamour tout ça ! Et pourtant le film est passionnant de bout en bout. Une histoire qui se tient - et pour cause puisque c'est une histoire vraie - mais surtout un personnage hors du commun, génial sur le plan intellectuel, mais tellement maladroit dès qu'il s'agit de jouer le jeu social. Il est brut de décoffrage ! Du coup, il met en évidence le ridicule de nos conventions, de nos attentes. Alan Turing est parvenu à décrypter le code Enigma; Morten Tyldum, le réalisateur décrypte lui, les codes de la société. 

En l'occurrence il s'agit aussi, dans ce film, de dénoncer le traitement infligé aux homosexuels en Angleterre jusque dans les années 60 ! Certes, depuis 1861, l'homosexualité n'était plus passible de la peine de mort, mais elle était encore lourdement pénalisée et ne laissait aux condamnés que le choix entre la prison et la castration chimique.

En dépit de sa fin tragique, le film n'a rien de pesant; c'est une machine qui fonctionne parfaitement bien, servie par un dialogue ciselé et tout à fait jouissif. Et même s'il a fallu tordre un peu le cou à la vérité historique pour introduire le personnage de Joan Clarke, tenu par Keira Knightley, je ne m'en plains pas : ravissante ET intelligente ! Un personnage rare au cinéma.


18 février 2015

Birdman

Amours chiennes, 21 Grammes, Biutiful ... autant de films d'Inarritu qui m'avaient passionnée. J'allais donc de confiance voir son dernier film mais n'ai pas réussi à l'apprécier pleinement. Sans doute parce que l'histoire de cet acteur, cette gloire passée,  qui s'était fait un nom et une réputation en incarnant un super héros et tente maintenant de refaire surface au théâtre ne m'a pas vraiment touchée. Les affres de l'acteur avant son entrée en scène, les ego surdimensionnés, les angoisses pathétiques... avoir été et n'être plus ... rien de bien neuf si ce n'est quelques scènes assez drôles, quelques images inattendues. Mais la déception reste là.


14 février 2015

Japanese Contemporary Ceramics and their Sources


Quelques unes des très belles céramiques exposées en ce moment au musée de San Antonio





Coca-Cola truck


Quand je pense aux hectolitres de Coca dans ce camion ... dire que je n'en ai même pas bu une seule cannette ! 

13 février 2015

Texas, the Lone Star State

Elle est partout, cette étoile solitaire. Sur le drapeau du Texas, sur les murs des maisons, sur des boîtes aux lettres, sur des assiettes et même sur les chaises de la salle de petit-déjeuner de cet hôtel quelconque au bord de la route.
Une vieille dame de 79 ans, une vraie sang-mêlée, Commanche par sa mère, sino-mexicaine par son père y faisait le service.  Une de ces personnes âgées qui continuent de travailler bien après leur retraite, par nécessité plus que par choix.
Une étoile sur le dossier des chaises, pour me souvenir de cette vieille dame qui m'a raconté (une partie) de son histoire. 



11 février 2015

Marfa (Texas)

Une seule image pour Marfa, cette ville improbable à l'Ouest du Texas ?
C'est chose impossible.
Il en faudrait une d'abord pour dire la longueur de la route pour parvenir jusque là : 3 heures depuis El Paso, l'aéroport le plus proche,  ou 6 heures depuis San Antonio !  Pour nous plutôt 8 heures, mais on s'est souvent arrêté en route.
Il en faudrait une autre pour dire l'immensité du paysage autour de Marfa. 
Une autre encore pour dire les deux rues qui se croisent à angle droit, des rues immensément larges ... et vides ! 
Ensuite seulement on pourrait montrer la ville; la ville comme un décor de cinéma, ses bâtiments autrefois glorieux, ses stations services désaffectées et transformées pour la plupart en galeries d'art. 
Car depuis que Donal Judd s'y est installé, depuis que la fondation Chinati s'active pour faire connaître son oeuvre et celle de quelques arstistes  qui travaillent dans le même esprit, Marfa et devenu LA ville de l'art contemporain. Contemporain tendance minimaliste. 


Mais le plus intéressant peut-être est de voir se croiser dans les rues de Marfa, cow-boys Stetson sur le crâne et Santiags aux pieds, et "hipsters" californiens ou new-yorkais, chemise de bucheron et bonnet de laine.  A chacun ses codes vestimentaires.  Bien qu'en réalité la population la plus importante soit celle des "chicanos" qui passent de l'anglais à l'espagnol avec une facilité déconcertante.  Eux n'ont pas vraiment de code vestimentaire !

10 février 2015

Alpine (Texas) : Judy's coffe shop

Drôle de nom pour cette petite ville entre Marathon et Marfa. Rien de vraiment alpin dans son environnement. Juste un "coffee shop", un de ces endroits chaleureux qui remplit toutes les fonctions culturelles et sociales d'une petite ville. Le décor est fait de bric et de broc, les chaises souvent dépareillées, au mur quelques tableaux d'un artiste local, on remplit soi-même sa tasse de café et le "refill" est gratuit ! Une certaine idée de l'Amérique.
Et bien qu'une pancarte (un peu vieillie) indique "Hippies, use backdoor", chacun est bienvenu au
Judy's Bread and Breakfast


09 février 2015

Dans le jardin d'Eve




 Eve's garden, dans la petite ville de Marathon -  celle-là même où Wim Wenders a tourné Paris,Texas - est le plus charmant Bed&Breakfast que l'on puisse imaginer, et certainement le plus coloré. Entièrement livré à la créativité de Kate qui, dans ce bout de pays aride et désertique a transformé son patio en jardin tropical.

Alors, une seule photo, vraiment ce n'est pas possible. En voici une deuxième : la première pour le bâtiment photographié par une petit matin de brouillard, la deuxième pour l'extravagant jardin...


Et même une troisième, pour le délicieux petit-déjeuner pris en compagnie de Kate, la propriétaire.



Je ne risque pas d'oublier cette adresse !  Tellement inattendue dans ce coin perdu au fin fond du Texas.
Mais j'avoue que je ne suis par près d'oublier non plus le dîner pris au restaurant de l'hôtel Gage, juste à côté !

08 février 2015

Encore plus à l'Ouest

Dans le jardin de cactus du Juge Roy Bean, dernier représentant de la loi à l'Ouest du Pecos.


07 février 2015

Toujours plus à l'Ouest

A l'entrée de Del Rio une "cantina" mexicaine : murs colorés, toiles cirées sur les tables, tortillas et sauces faites maison. Pour un peu on se serait cru de l'autre côté de la frontière ! A deux pas à peine.


06 février 2015

Going West

Quand on parle de BBQ au Texas on ne plaisante pas ! En témoigne cette colonne de "smokers" à côté de la boucheriz Dziuk's à Castroville. 
Premier arrêt sur la route qui doit me mener jusque dans l'Ouest du Texas.


04 février 2015

Honky Tonk

Un Honky Tonk est difficile à définir ... D'un Honky Tonk on pourrait dire que c'est un bar à péquenauds en prenant pour prétexte que l'on y joue de la musique country. Mais c'est beaucoup mieux que cela. C'est d'abord un bar, où l'on boit essentiellement de la bière, un décor sommaire et assez obscure, un orchestre "live" qui joue effectivement de la musique country, quelques tables, pas beaucoup, pour ne pas encombrer la piste de danse. Car dans un Honky Tonk on vient pour boire, pour écouter de la musique et pour danser !


J'ai passé une excellente soirée au White Horse. La chanteuse s'appelait Emilie Clepper. Sa musique était proche de celle des Cajuns. Et il y avait sur la piste d'excellents danseurs.

http://www.thewhitehorseaustin.com/
https://myspace.com/emilieclepper

03 février 2015

Beauté latina

Aperçue à la terrasse d'un de ces petits cafés-salons de thé qui font tout le charme d'Austin.  On y proposait de surcroit kouign amanns  bretons et cannelés bordelais ! Etonnant non ?
 


02 février 2015

Les maisons d'Austin

Austin est une ville en mouvement. Ce qu'un tour dans le quartier où j'habite suffit amplement à montrer.  C'est un quartier résidentiel où l'on trouve de vieilles maisons un peu délabrées qui datent du début ou du milieu du XXe siècle. Certaines on été très joliment restaurées; d'autres ont été rasées pour faire place à une villa tout à fait moderne. 
C'est finalement la diversité architecturale qui fait le charme de ce quartier. 
Et sans doute la diversité de ses habitants. 
Un équilibre peut-être précaire, sans doute provisoire, mais pour le moment très agréable.