31 août 2015

Arles 2015

Retrouver Arles, c'est chaque année le même plaisir renouvelé : l'hôtel labyrinthique, le bar où, sous prétexte de petit-déjeuner on écoute les conversations des habitués - des "aficionados" pour la plupart - le cloître Saint-Trophime, éclatant de blancheur depuis qu'il a été restauré et bien d'autres lieux qui nous sont familiers et continuent de nous séduire.
Ce sont aussi ces silhouettes, ces personnages croisés au hasard des rues ...

  
 arlésiens "de souche" ou visiteurs en balade, d'un monument à l'autre,  d'une exposition à l'autre ...

visiteurs passionnés et parfois ... épuisés !



27 août 2015

Mes cailloux du bout du monde






Du Cap Horn jusqu'à Corfou, de l'Oregon jusqu'à Zanzibar ....
Le pingouin lui vient de  ...  Lecce, en Italie !

26 août 2015

En Route pour la gloire

Encore une séance de rattrapage sur le cinéma américain .


Le film de Hal Ashby n'est pas si vieux (2003) mais je l'avais manqué au cinéma. Dommage parce que cette biographie du début de la vie de Woodry Guthrie  (entre Oklahoma et Californie) nous en apprend beaucoup sur le chanteur lui-même et sur l'Amérique des années 30.

Au début des années 30, Woody laisse derrière lui femme et enfant, mais aussi la misère et les nuages de poussière de l'Oklahoma  pour  aller chercher fortune ailleurs et le voici "hobo", sur le toit d'un train, avec des milliers d'autres migrants aussi désargentés que lui. On le voit ensuite dans les camps de cueilleurs de fruit, bousculé par les métayers et les policiers; sans lâcher sa guitare il a vite fait d'improviser  une chanson, qui devient consolation pour ceux qui l'entourent autant que chant de ralliement pour ceux qu'elle incite à rejoindre les syndicats dans l'espoir de faire entendre leur voix.

Ni stress ni paillette, ni contrat mirobolants pour ce chanteur engagé dont le film retrace le parcours en même temps que l' histoire sociale d'une certaine Amérique, celle des laissés pour compte du rêve américain.

Le rapprochement avec les personnages de Steinbeck dans Les Raisins de la colère est évident, comme sont évidentes les références aux pbhotographes de la FSA (Dorothy Lange, Walker Evans etc. ) Qui s'en plaindrait puisque c'est, en grande partie, ce qui fait le charme du film : l'impression d'évoluer en territoire familier.

Rien de très sophistiqué dans les paroles et la musique de Woody Guthrie. A mes oreilles sa voix paraît souvent bien nasillarde. Mais si j'ai plaisir à écouter ses chansons, c'est pour ce qu'elles représentent : l'illusion qu'avec quelques mots et quelques notes, on allait changer le monde. C'est bien ce que suggère l'étiquette collée sur sa guitare, non ? 

24 août 2015

Il était une ville

Je n'ai pas trop l'habitude de m'intéresser aux "rentrées littéraires" et je n'avais jamais entendu parler de Thomas B. Reverdy. Mais la photo sur la manchette du livre  - un vélo au premier plan, à demi-enfoncé dans la neige, une maison murée en arrière plan - m'a immédiatement attirée. Et comme la ville dont il est question, c'est Detroit, voilà comment je me suis retrouvée à lire très exceptionnellement un roman français.

La fascination qu'exerce Detroit, cette ville en complète déliquescence, est étonnante. Comme un aimant elle attire journalistes, photographes, cinéastes, romanciers, peintres sans doute... Je me suis contentée de la la visiter "en touriste" et avoue une certaine tendresse pour cette ville et pour ses habitants. En dehors des zones de guerre, les villes en ruines, surtout une ville de la taille de Detroit, ne sont pas nombreuses. S'y promener est une expérience très particulière puisque cela revient à remonter dans le temps de sa splendeur et confronter en permanence son passé, son présent et son futur. Un futur auquel certains continuent de croire, en dépit des mauvais augures. Bien sûr, la plupart des habitants de Detroit n'ont pas d'autre choix, mais ceux qui ont décidé d'y rester coûte que coûte, sont prêts à relever le défi et inventer d'autres modes de vie, moins consuméristes, plus collectifs.
Detroit apparaît ainsi comme la ville de toutes les hypothèses, de tous les possibles. Un levain pour l'imagination.

Que devient une ville dont tous les enfants ont disparu ?
Un vieux conte allemand, celui du Joueur de flûte de Hamelin, apparaît en filigrane dans le récit sans pour autant le structurer puisque Thomas Reverdy choisit de multiplier les personnages et donc les points de vue.
Un jeune ingénieur français vient d'arriver à Detroit pour y diriger un vague projet automobile; le regard qu'il pose sur la ville est partagé entre l'effroi, l'exaspération et l'attirance. L'inspecteur Brown, flic à l'ancienne qui n'a pas totalement perdu l'espoir de résoudre l'enquête sur la disparition des enfants, se noie dans la paperasse pour essayer de les retrouver. Et quand on l'appelle pour vérifier l'identité d'un gamin que l'on a retrouvé mort au bord d'un terrain vague, il est plus motivé que jamais. Les liens entre les différents personnages, une serveuse de bar, la grand-mère d'un des gamins,  est assez ténu j'en conviens - et les énumérations sans fin dont l'auteur ne semble pouvoir se passer m'ont passablement exaspérée - mais le roman ne cherche pas à passer pour un roman policier, ni même un roman avec une intrigue serrée; c'est plutôt un roman d'atmosphère comme le titre le suggère. Et sur ce plan-là le roman est vraiment réussi. Le froid, la neige, l'obscurité surtout conviennent bien à Detroit, où les seuls lieux où l'on échappe à l'angoisse et à la solitude sont les bars. Un livre à lire bien au chaud chez soi, un verre de bière (ou de whisky ! ) à la main.

23 août 2015

Cimarron (La Ruée vers l'Ouest)

D'accord c'est un vieux film :1960 ! Mais réalisé par Anthony Mann !  Avec Glenn Ford dans le rôle principal, celui de l'homme qui,  le 22 Avril 1889 s'est aligné avec 50000 autres personnes pour gagner le nouveau territoire ouvert à la propriété par le gouvernement américain.
Le fait est historique et fait partie de la mythologie américaine comme Yancey Cravat, héros sans peur mais pas sans reproche que le réalisateur à emprunté au roman d'Edna Ferber publié en 1929.


Ancien jour de carte, ancien bandit, ancien avocat Yancey Cravat est bien décidé à changer de vie. Il s'est marié et se rêve désormais fermier. Mais le voilà, sans l'avoir vraiment voulu éditeur d'un journal et défenseur de la veuve et de l'orphelin, en l'occurrence, des Indiens et des miséreux.

Bien que la période historique soit plutôt bien documentée, le film cherche surtout à faire du personnage principal un héros, porteur des valeurs américaines. Un homme incapable de résister àaux promesses de l'aventure, mais foncièrement bon, généreux, altruiste. Il appartient au spectateur de faire la part du mythe et de la réalité. Le western, lui, s'est toujours placé du côté du mythe et celui-ci n'échappe pas à la règle.

22 août 2015

Umrika

De l'énorme production cinématographique indienne, nous ne voyons qu'une infime partie. Du coup j'ai parfois l'impression qu'entre les films "bollywoodiens" et ceux qui montrent pour mieux les dénoncer les côtés les plus sordides de l'Inde, il n'y a rien ou du moins pas grand chose.
Umrika de Prashant Nair me paraît combler ce vide.


Le film commence par mettre en scène une petite communauté rurale, très isolée, très misérable, mais très soudée dont l'un des membres part pour l'Amérique, le pays dont tout le monde rêve.  Les lettres qui doivent témoigner de la bonne fortune de ce fils prodigue tardent à arriver et quand elles arrivent enfin elles sont lues à voix haute pour tout le village.  Mais lorsque le petit frère part à son tour, bien décidé à retrouver celui dont on a entre temps perdu la trace, c'est l'Inde urbaine qui est alors mise en scène, beaucoup plus dure, beaucoup plus violente. L'adolescent, accompagné de son meilleur ami, découvre alors une tout autre réalité que celle qu'il avait imaginée.
Il ne faudrait pas grand chose pour que le film tombe dans le sordide, mais la noirceur des faits est compensée par l'humanité des personnages et les liens profonds qui les unissent. L'amitié, l'affection d'un père, d'un frère, la solidarité des villageois ne parviennent pas tout à fait à faire oublier la corruption, la misère et le crime. Mais presque !

21 août 2015

Summer


Un peu trop de loopings et de cascades aériennes dans ce film ; un peu trop d'images à la David Hamilton avec des jeunes filles en fleur dans des prairies de graminées sur fond de soleil couchant?
C'est vrai.
Mais la réalisatrice, Alanté Kavaïté, parvient malgré tout à rendre quasiment palpable le mal-être de cette adolescente mal dans sa peau, en la mettant face à son double, extraverti et lumineux : autant la première, Sagaïlé, est réservée, silencieuse, tourmentée, autant Austé, la seconde,  est une fille épanouie, sans complexe, et surtout bien décidée à profiter de tout ce que la vie peut lui apporter.
Plus que l'histoire saphique,  c'est ce double portrait de l'adolescence que j'ai retenu et que j'ai aimé; et en fin de compte, ce sont peut-être les maladresses même du film qui le rendent si touchant.

20 août 2015

Comme un avion

On m'en avait fait l'éloge. Alors j'ai surmonté mon préjugé contre les films français et j'ai été voir Comme un avion. La séance n'a fait hélas, que renforcer mon préjugé.

Un film au rythme paresseux qui, à vouloir trop embrasser, étreint très mal son sujet : cela commence par une caricature des fanas de matos pour des aventures à la petite semaine, doublée par une relation de couple vacillante; le tout traité de façon assez lourdingue. Le kayak enfin sur l'eau, le film change non pas de rythme, toujours aussi traînant, et "révèle" ce qui pourrait être son vrai sujet : une échappée vaguement libertaire mais l'aventure d'un soir - plutôt mignonne il est vrai grâce à Agnès Jaoui - et les festivités qui suivent arrivent trop tard pour rattraper le film.


Désolée, mais quand sortira la prochaine "comédie à la française" je m'abstiendrai !

15 août 2015

Les Nuits blanches du facteur

 

Rien de tel qu'un bon film pour se remettre des quelques médiocres vus auparavant.  C'est le cas du film de Konchalovski, sorti il y a un mois : Les Nuit Blanches du Facteur.  Cela commence par un dépaysement total puisque le réalisateur nous transporte sur les rives du lac Kenozero à plus de 15 heures de route au Nord de Moscou. Paysages verdoyants, intouchés comme au matin du premier jour.


La  beauté de ces paysages d'eau, de forêt y est  époustouflante et la qualité de la photographie à elle seule justifie le film. 


Mais l'histoire aussi est de celles que j'apprécie. Elle tourne essentiellement autour du facteur, qui d'un bout du lac à l'autre transporte le courrier et, comme il est de règle dans des régions aussi isolées que celle-là, rend toutes sortes de petits services aux uns et aux autres. Ainsi, par son intermédiaire on fait la connaissance de tous les habitants, on découvre un pan de leur histoire, les vieilles querelles mais aussi la solidarité, les expédients auxquels chacun a recours pour tromper la misère. Les nuits blanches du facteur ce sont en fait celles de tout un village. Déceptions amoureuse et mystérieux chat gris compris.

 

13 août 2015

While we're young

Drôle ? Pas drôle ? Difficile de décisder.

Ce qui est pourrait être drôle dans le film et l'est parfois, c'est la confrontation entre les deux couples de New Yorkais qui viennent de se rencontrer : l'un la quarantaine, une certaine aisance financière et sociale mais un documentaire en préparation depuis 10 ans, autant dire en rade et des doutes existentiels : pas d'enfant. L'autre, pas d'enfant non plus, mais la petite trentaine hyper branchée et beaucoup d'ambition, surtout de la part du mâle, incarné par Adam Driver nouvelle coqueluche hollywodienne .
Mais pour rester dans le registre comique et éviter l'écueil de la nostalgie devant le temps qui passe, le réalisateur, Noah Baumbach force un peu la note des deux côtés ; certaines séquences (les bébés, le chaman) sont franchement ridicules.


Le thème de la confrontation des âges, et la difficulté de vieillir est un thème éternel, le traiter à la façon de Woddy Allen, pourquoi pas, mais était-ce nécessaire d'y ajouter une réflexion sur la valeur des documentaires, l'éthique des cinéastes et l'ambition qui justifie tous les moyens pour arriver à ses fins. On finit par se perdre dans les intentions du réalisateur qui n'a pas l'air de très bien savoir quel est son sujet et par quel bout le prendre.

Un film décevant donc. Mais il y en a eu de pire cet été (Les Mille et une nuits dont je n'ai même pas réussi à voir la première partie jusqu' au bout et Je suis mort mais j'ai des amis que j'ai quitté au bout d'une 1/2 h.


10 août 2015

Wanda

Vieux film des années 70, Wanda est revenu cet été sur les écrans.
Evidemment l'image fait un peu son âge, les couleurs saturées ont l'air de couler comme le maquillage du personnage principal. Wanda est son nom, une femme ordinaire qui soudain n'en peut plus de sa vie de femme mariée à un mineur, de sa vie miséreuse et sans perspective. Elle s'en va, réflexe très américain, sans même savoir où, emprunte un peu d'argent et s'arrête au premier bar venu, prête à suivre n'importe quel inconnu, y compris le pire.
Wanda est un film un peu étrange, filmé sans grand moyen, filmé maladroitement. Mais c'est surtout le personnage de Wanda qui fascine et repousse à la fois : trop nunuche, trop stupide, trop inconséquente et surtout trop soumise. Une proie désignée pour tous les prédateurs.


Le portrait frôle souvent la caricature certes, mais Wanda n'est je crois qu'une femme de son époque, une femme sans aucune estime d'elle-même parce que toujours rabaissée par les uns et les autres. Une femme d'avant le féminisme sans doute.
Déprimant le film ? Pas vraiment puisqu'il permet de mesurer le chemin parcouru. 1970 c'était hier, "but you have come a long way baby ! ". And there is more to go !


03 août 2015

Hill of Freedom

Le film n'est pas très long, un indéniable atout. Car il n'y a pas matièreà épiloguer sur l'errance de ce jeune japonais revenu à Séoul dans l'espoir d'y retrouver une femme tendrement aimée. Simple prétexte pour faire le portrait d'un quartier de Séoul, de ses habitants, ses cafés, ses maisons d'hôte ? Sans doute.
Une lettre qui échappe des mains et dont les feuillets sont ramassés en désordre semble donner la clef du film : en effet, de ce moment-là, la suite des séquences devient aléatoire; reste pour le spectateur à recomposer l'ordre chronologique dans sa tête.  De quoi occuper les 66 minutes du film sans trop s'ennuyer.

01 août 2015

Frédéric Benrath


Le musée Hébert, c'est un jardin très romantique. C'est aussi l'ancienne maison du peintre Hébert, gloire locale dont je ne fais pas grand cas bien que sa maison m'impressionne beaucoup.  Mais dans les dépendances  De l'Autre Côté, une galerie expose deux fois par an, les oeuvres d'un peintre contemporain. Cet été, c'est le tour de Frédéric Benrath dont les oeuvres sont suffisamment abstraites pour laisser place à l'imaginaire. Tout ce que j'aime.