28 septembre 2015

Lecce

J'avais découvert Lecce à l'occasion d'un stage de formation et j'en avais gardé  un souvenir ébloui. L'accueil des organisateurs y était pour beaucoup, mais la beauté de cette ville, de sa pierre légèrement dorée, m'avait immédiatement conquise.
Mon deuxième séjour dans cette ville n'a fait que confirmer ma première impression.

J'aime bien entendu son effervescence baroque, la profusion de ses palais, de ses églises et l'exubérance de leur ornementation. Mais comme les rues sont très étroites, il est rarement possible de prendre suffisamment de recul pour englober d'un regard l'ensemble d'un bâtiment. Ce qui oblige l'oeil à scruter les façades, à fouiller une frondaison pour y découvrir ...


un bout de chapiteau, une figure sculptée (pas nécessairement religieuse) ...























... un dragon, plutôt mignon, qui regarde passer les foules pendant que son compagnon, Atlas, Sisyphe ou simple quidam, semble porter à lui tout seul le monde sur son dos (à défaut du monde, au moins une des somptueuses corniches de Santa Croce).


Peu soucieuse de l'iconographie religieuse ou mythique, je préfère regarder le travail des sculpteurs avec un regard d'aujourd'hui qui s'émerveille devant la finesse d'un plissé que ne renierait pas Issey Miyake.


Le plissé en question appartient à la femme dont le visage, à y regarder de plus près n'a pas l'air si avenant que cela; mépris? arrogance ? et puis cette cascade de boucles terriblement démodée ... Non décidément ! Je lui préfère la coupe courte, faussement négligée, de cet autre personnage, dont la musculature virile est mise en valeur par la plissé sophistiqué de son jupon. Je crains hélas que quelqu'un ne lui ait passé la corde au cou et qu'il ne finisse pendu haut et court. Pour quel autre méfait que sa beauté ?
























Quant à cette autre créature - royale assurément si j'en crois sa couronne - sa pose alanguie n'est-elle pas l'image même de la lascivité ? Pourtant il me semble apercevoir des ailes à la racine de ses épaules. Un ange lascif ? Qui l'eût cru ?  Quoi qu'il en soit, le pigeon semble fort bien s'accommoder de sa chevelure emmêlée puisqu'il a fait de ces dreadlocks de pierre son repaire favori.



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