19 novembre 2015

Joe Hill




C'est un vieux film (1971), réalisé par un cinéaste suédois (Bo Wideberg) à propos d'un syndicaliste américain, celui qui lui donne son titre, Joe Hill,  que Joan Baez a si bien chanté, à Woodstock et ailleurs.

C'est un vieux film qui sort aujourd'hui dans une version restaurée.
Pourquoi aujourd'hui ?
Joe Hill a été exécuté le 19 Novembre 1915. Il y a cent ans. Il n'avait que 36 ans !

36 ans ce n'est pas beaucoup surtout quand une vie d'immigrant, de hobo, de syndicaliste, de chanteur s'achève devant un peloton d'exécution à la suite d'un procès pour meurtre dont on reconnaît qu'il a été bâclé. Mais 36 ans c'est assez pour quitter la Suède, débarquer à New-York découvrir la misère infinie des immigrants, assez pour traverser l'Amérique sur le toit d'un train, pour constater qu'ici comme ailleurs la vie est toujours difficile pour les plus pauvres, pour rencontrer des gars du premier grand syndicat unitaire américain, le IWW (Industrial Workers of the World), pour participer à quelques grèves et se faire rouer de coups; c'est assez pour écrire des chansons sur un bout de papier,  assez pour rire, assez pour aimer. 36 ans, une vie et puis la mort, mais  "Il faut plus que des fusils pour tuer un homme."

[...] The copper bosses killed you, Joe
They shot you, Joe, says I
Takes more than guns to kill a man
Says Joe, I didn't die
Says Joe, I didn't die

And standing there as big as life
And smiling with his eyes
Joe says, What they forgot to kill
Went on to organize
Went on to organize [...]

Le film dit tout ça, et le dit fort bien, avec des images fortes, comme celle de cette bourgeoise en chapeau qui traverse, les yeux baissés un quartier de miséreux ; ou encore celle de la remontée du corps d'un enfant à la suite d'une explosion dans une mine. Il y a des séquences infiniment dramatiques, il y en a d'autres pleines d'humour ou d'ironie au moins. Et même si les dernières scènes, celles de l'exécution, sont difficiles à regarder, elles sont inoubliables.
 
My will is easy to decide,
For there is nothing to divide,
My kin don't need to fuss and moan-
"Moss does not cling to a rolling stone."
My body? Ah, If I could choose,
I would to ashes it reduce,
And let the merry breezes blow
My dust to where some flowers grow.
Perhaps some fading flower then
Would come to life and bloom again.
This is my last and final will,
Good luck to all of you, Joe Hill



Et pour en savoir plus sur Joe Hill, IWW organizer and songwriter, le site crée pour le centenaire de sa mort :
 http://joehill100.com


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