31 janvier 2016

Biltmore Hotel

Un vieux palace, ou plutôt un palace à l'ancienne, où tout est "luxe, calme, et volupté", une architecture "spectaculaire aux influences italiennes classiques, mauresques et espagnoles" au milieu d'une végétation tropicale luxuriante. Construit en 1926, l'hôtel Biltmore a, si j'en crois mon Cartoguide,  servi d'hôpital pendant la guerre, et jusqu'en 1968 avant d'être restauré en 1987 et de retrouver son ancienne splendeur.


Un lieu aussi mythique vaut forcément une petite visite.
Il pleut des trombes et au bord de la piscine, immense, qui fut un temps la plus grande du monde, une statue mélancolique regarde tomber la pluie.
La salle de sport est vide; les serveurs de la terrasse désertée par les clients, gardent une serviette sur le coude pour le cas où ...


 Pour peu que la pluie continue, le brunch dominical dans le patio est menacé.

Mais nous sommes loin du dimanche et pour le moment un café au bar nous suffira amplement. La serveuse, à l'accent espagnol prononcé est on ne peut plus aimable, mais pour le café, on vous indique la machine et les tasses en carton ! Pour un palace, c'est quand même un peu juste !


30 janvier 2016

Baie des Cochons



C'est une maison ordinaire, située à un pâté de maison au Sud de Calle Ocho. Elle s'affiche pompeusement "Musée de la Baie des Cochons" mais il s'agit plutôt du siège d'une association, d'un lieu de rencontre, d'un mémorial dédié aux vétérans de la Baie des Cochons, cette tentative d'invasion de Cuba par des anti-castristes soutenus par la CIA, sans l'être officiellement par le gouvernement américain.


L'Histoire peut être racontée de mille façons; mais l'écouter racontée par l'un de ceux qui ont participé à cette malheureuse expédition, est forcément passionnant. Parce que l'on comprend vite que, le passage du temps, loin d'édulcorer les passions, n'a fait que les renforcer.  Visiter le musée de la baie des cochons c'est se retrouver au coeur même de l'anti-castrisme. 

 
Mais quelles que soient les positions idéologiques, il est assez émouvant d'entendre un vieux monsieur vous raconter l'aventure de ses 22 ans, celle pour laquelle il était prêt à donner sa vie et qui le laisse, au moment où les Etats-Unis lèvent l'embargo contre Cuba, avec plus de colère que d'amertume ou de résignation.

29 janvier 2016

Little Havana Miami

Il y a, à Miami, des lieux incontournables, comme Miami Beach et son quartier "Art Déco", très mode, très branché et un peu trop bling-bling à mon goût, bien que je ne résiste pas au charme de son architecture et de ses couleurs pastel. 

Tout aussi "cliché",  mais dans un genre différent : Little Havana, où nous nous sommes promenés sous une pluie battante ! Oui, la pluie tombe, même à Miami ! Ce qui n'empêche en rien les joueurs de dominos de se retrouver dans leur parc préféré ! 



Mais attention, il importe de respecter le règlement de bonne conduite affiché au-dessus des joueurs :


Traduction approximative : " Pas de boissons alcoolisées ni de personnes sous l'emprise de l'alcool, cela va de soi. Mais il est aussi interdit : d'être sans chemise, de jeter des ordures sur le sol, de crier, de cracher par-terre. Sont interdites également les paroles obscènes. les tongs et bien entendu les armes blanches et les armes à feu. "


Le long de la Calle Ocho, se succèdent les bars, les restaurants et les inévitables boutiques de cigares où les employés qui font la démonstration du roulage des cigares ont l'autorisation - et qui sait, peut-être même l'obligation de fumer. 

19 janvier 2016

Les Cahiers japonais

Ce n'est pas tout à fait une bande dessinée, pas tout à fait un roman, pas tout à fait un essai non plus. C'est un peu de tout cela à la fois, mais c'est avant tout le livre d'un amoureux du Japon.


Igort est le nom de plume d' Igor Tuveri. Igort est italien, sarde plus précisément, mais vit le plus souvent entre Cagliari et Paris. Il a beaucoup publié chez Futuropolis et collabore depuis longtemps avec la maison d'édition japonaise Kodansha. A force d'allers-retours entre l'Europe et le Japon il a fini par s'installer à Tokyo, histoire de se pénétrer mieux de cette culture japonaise qu'il s'efforce de faire découvrir dans ces Cahiers.
Ce sont mille petits détails croqués avec étonnement, ironie parfois, mais toujours avec tendresse. C'est un méli-mélo de références cinématographiques, littéraires, ou picturales, d' anecdotes empruntées à la vie quotidienne, d'évocations historiques. Dessins en noir et blanc, planches couleurs, photos, le style se plie à la diversité des thèmes. Une diversité qui fait de la lecture de ce livre une aventure passionnante, quelque chose comme un voyage au Japon... sans les 11 ou 12 heures de vol !
http://www.igort.com/

17 janvier 2016

Le Pont des Espions

Un film d'espionnage d'une facture très classique mais efficace. Un film historique qui recrée parfaitement l'atmosphère de ce début des années 60, lorsque s'élevait le mur de Berlin.


Le monde d'hier était terrifiant. L'est-il moins, l'est il plus que celui d'aujourd'hui ?
L'histoire de cet avocat de Brooklyn envoyé de l'autre côté du rideau de fer pour négocier l'échange d'un militaire américain tombé en territoire ennemi est assez captivante surtout lorsque de son propre chef il complète sa mission en exigeant la libération d'un étudiant qui s'était retrouvé par hasard au mauvais endroit au mauvais moment. Deux Américains pour un Russe, mais celui ci est un vrai espion.  2 contre 1, numériquement, l'échange n'est pas équitable. Mais humainement les deux Américains ne font pas le poids face à la force tranquille de Rudolph Abel, ou plutôt William Fischer qui avait pour les besoins du KGB usurpé l'identité d'un de ses collègues mort depuis 6 ans !

15 janvier 2016

Agentina

Un joli documentaire de Carlos Saura sur les chants et les danses populaires d'Argentine (sans un seul tango !) Mais un documentaire sans commentaire, si ce n'est le nom de genre de la danse, incrusté en bas de l'écran, c'est un peu frustrant. J'aurais voulu en savoir plus sur chacune de ces danses, sur l'origine de ce folklore.
Reste que le passage où Mercedes Sosa chante Cambia todo est absolument fascinant,  que je ne me lasse pas de l'écouter et que l'attachement du public à la chanteuse et à ses chansons est particulièrement émouvant.



Mais j'ai beaucoup aimé aussi l'hommage rendu à Atahualpa Yupanqui, bien que j'ai oublié laquelle de ces chansons Saura a choisi puisqu'il a suffi d'une seule chanson pour que je me les rappelle toutes. Car je les aime toutes ! Avec peut-être une très petite préférence pour "trabajo quiero trabajo" ...


... bien que j'aime énormément aussi ses "petites questions à propos de Dieu"  qui bien entendu déjeune "à la table des patrons...

Preguntitas sobre de dios 







Un día pregunté yo:
¿Abuelo, dónde esta Dios?
Mi abuelo se puso triste,
y nada me respondió.

Mi abuelo murió en lo campo,
sin rezo ni confesión.
Y lo enterraron los indios
flauta de caña y tambor.

Al tiempo pregunté yo:
¿Padre, donde está Dios?
Mi padre se puso serio
y nada me respondió.

Mi padre murió en la mina
sin doctor ni confeción.
¡Sudor de sangre minera
tiene el oro del patrón!
Y lo enterraron los indios
flauta de caña y tambor.

Mi hermano vive en los montes
y no conoce una flor.
Sudor, malaria, serpiente,
la vida del leñador.

Y que nadie le pregunte
si sabe dónde está Dios:
Por su casa no ha pasado
tan importante señor.

Yo canto cuando estoy libre
Y cuando estoy en presión
Siento la rosa del pueblo
que canta mejor que yo.

Hay una asunto en la tierra
más importante que Dios
y es que nadie escupa sangre
pa' que otro viva mejor.

¿Qué Dios vela por los pobres?
Tal vez sí, y tal vez no.
Pero es seguro que almuerza
en la mesa del patrón.







14 janvier 2016

Quand il fait moche dehors ...

... l'éventaire de ma fleuriste préférée est un vrai réconfort !  De la couleur avant toute chose.Et des parfums !



13 janvier 2016

Le Convoi sauvage

L'image initiale est stupéfiante : un bateau tiré par une convoi de 22 mules dans une région déserte de l'Amérique du Nord.  A la tête du convoi un homme au regard dur, un rôle tenu par le grand John Huston. Quelques images plus tard un homme du convoi, chargé du ravitaillement est attaqué par un ours, laissé pour mort et abandonné par ses compagnons.


Ce n'est que le début du film et l'on se doute un peu que l'homme en question non seulement ne va pas mourir mais cherchera à se venger de ceux qui l'ont abandonné. Reste l'essentiel : comment survivra-t-il, comment parviendra-t-il à retrouver leurs traces, comment un homme aussi démuni parvient à exister dans une nature aussi sauvage.

Le thème est classique, c'est la manière de le traiter qui en fait tout l'intérêt. Le film dont je parle est celui de Richard C. Sarafian. Il date de 1971 et il est grandiose. A condition bien sûr d'accepter les conventions de l'époque pour la représentation des Indiens !

http://ilaose.blogspot.fr/2013/02/le-convoi-sauvage-man-in-wilderness.html

D'ici un mois, devrait sortir en France un film dont on parle déjà beaucoup dans les médias puisqu'il a été réalisé par Inarritu et que le rôle principal est tenu par Leonardo Di Caprio. J'attendrai le film avec curiosité car il est adapté d'un roman de Michael Punke, intitulé, comme le film Le Revenant, un roman qui a été publié en 2002, soit plus de 40 ans après le film de Sarafian. L'histoire est celle d'un convoi de trappeur, d'un homme attaqué par un ours,puis abandonné par ses compagnons...

Adaptation ? "remake" ?  plagiat ?  Mais après tout s'il s'agit au départ d'une histoire vraie,  alors chacun peut bien la raconter comme il l'entend ! A condition quand même de rendre à César ...


12 janvier 2016

Driver

Driver, le film de Walter Hill,  sorti en 1978, est le film qui a inspiré celui de Nicolas Wending Refn pour Drive. Pas de blouson argent avec dragon dans le dos pour celui-ci mais des cascades époustouflantes. Si époustouflantes qu'on a l'impression que le scénario n'existe que pour mettre en scène ces cascades. J'avoue m'être un peu perdue dans l'intrigue, surtout à la fin et ne sais plus très bien qui a finalement arnaqué qui et qui a récupéré le magot. Peut-être Isabelle Adjani qui tient là un rôle de femme fatale et mystérieuse, mais très cool, loin des rôles hystériques qu'elle a si souvent multipliés en France.


Des cascades et des voitures fracassées. Des "belles américaines" comme il y en avait encore dans les années 70. En bonus, toutes les explications sur la réalisation des cascades. Mais si on m'explique que la scène a été tournée au ralenti et en marche arrière pour créer l'illusion que la voiture s'écrase à pleine vitesse contre un camion .... ça gâche définitivement mon film. Même plus peur !
Le DVD donc, mais sans les bonus !

02 janvier 2016

Au delà des montagnes

Un film de Jia Zhang Ke ça ne se rate pas. J'ai donc été voir Au delà des montagnes avec, entre autres, le souvenir de Still Life ou de Sin City.

Le regard que porte le cinéaste sur la Chine d'aujourd'hui est toujours aussi juste, aussi pertinent, aussi convaincant. Presque trop parce que son discours devient alors très démonstratif.
Au début du film, Tao, une jeune fille malicieuse hésite entre deux prétendants, l'un, modeste et sérieux, travaille dans une mine de charbon; l'autre, plus clinquant est déjà propriétaire d'une station service. La Chine laborieuse contre la Chine capitaliste; le raccourci est efficace mais un peu caricatural.

Jia Zhang Ke s'autorise ensuite une ellipse de 20 ans pour reprendre ses personnages au mitan de leur vie. De Lianzi, le mineur, on ne saura pas grand chose si ce n'est qu'il poursuit une vie laborieuse et qu'il est rattrapé par la maladie. Tao et Zang ont divorcé; leur fils vit avec son père, richissime mais exilé en Australie; élevé comme un enfant de parvenu, il a perdu tout contact avec la Chine, jusqu'à ne plus parler sas langue maternelle. Ce sont de toute évidence les conséquences de l'évolution de la Chine sur la deuxième génération qui préoccupent le réalisateur : comment peut-on à ce point s'éloigner de sa culture, de ses racines ?

Au delà des montagnes est certes un film intéressant, mais comme peut-l'être une démonstrations mathématique. Film à thèse plus que film simplement engagé. Pourtant les personnages nous touchent. Comme me touche l'idée que d'un choix initial dépend tout un destin.