13 avril 2016

森山大道 à la Fondation Cartier


On entre dans le labyrinthe photographique de Daido Moriyama, comme happé par la couleur. Ce qui, pour un photographe connu pour avoir surtout travaillé sur le noir et blanc, est assez curieux.


 

Les photos sont associées par deux, comme des dominos, mais aussi par trois, quatre ou six, ce qui implique une interrogation sur la raison de l'assemblage.


La raison est parfois aussi évidente qu'une association de couleurs, ou de formes...


... bien que les sujets traités soient parfois radicalement différents et n'évoquent rien d'autre que "la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie" selon la formule chère à Lautréamon.


Surréalistes les photos de Daido Moriyama ? Sans doute un peu. Mais on retrouve d'une photo à l'autre, des motifs, des thèmes, des obsessions -  arrondis des tuyauteries, grillages et résilles, entrelacements des branches ou des fils électriques...

 

Daido Moriyama aime errer au hasard des rues, c'est un flâneur des villes qui porte son regard là où les autres ne le portent pas, sur les détails curieux plus que sur les grandes réussites architecturales, sur les scories urbaines plus que sur les joyaux de la civilisation.


Dans la salle à côté, sont présentées par vagues de quatre, en grand format vertical d'autres photos en noir et blanc, peut-être plus dans sa manière habituelle. Avec des noirs très noirs. 
En couleur ou en noir et blanc le regard de Daido Moriyama sur la ville nous incite à ouvrir les yeux sur notre environnement et sans doute à changer notre regard sur la ville.

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