01 mai 2016

When the levees broke

Hier un documentaire  en salle, de 3h10. Aujourd'hui un documentaire en DVD de 4 heures (voir un peu plus si on ajoute les bonus !)  Chronophage les documentaires ?  Oui un peu, mais When the levees broke de Spike Lee est suffisamment passionnant pour qu'on prenne le temps de le visionner, ne serait-ce qu'en plusieurs fois.

When the levees broke est une vieille chanson que l'on doit à  Kansas Joe McCoy et Memphis Minnie. Elle a été écrite après la grande inondation de 1927, et reprise en 1971par Led Zeppelin

"I works on the levee, mama both night and day, I works so hard, to keep the water away"

Mais l'on sait bien que cela n'a servi à rien.

When the levees broke : A Requiem in four acts est le titre que Spike Lee a choisi de donner à son film, sorti en 2006
Ce film est à la foirs un requiem,  ET un réquisitoire. Car en alternant images d'archives prises pendant l'ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle Orléans et une grande partie de la côte Sud des Etats-Unis en 2005, et images tournées sur place après la catastrophe, en alternant témoignages des victimes et interviews des responsables politiques de la ville et de l'Etat, le réalisateur maintient un juste équilibre entre émotion, empathie et explications, voire accusations. Car la catastrophe n'est pas un châtiment tombé du ciel pour détruire Babylone.  Non, en réalité la Nouvelle Orléans a moins souffert de l'ouragan que de l'incurie qui a mené à l'effondrement des digues sensées protéger la ville, et aux inondations que les medias ont amplement documentées. Spike Lee est un homme engagé qui n'hésite pas à souligner le manque de réactivité des responsables, englués dans des rivalités politiques ridicules, des tergiversations sans fin au moment de la prise de décision, chacun -  maire de la ville, gouverneur de l'Etat, agences fédérales - se réfugiant derrière les limites de leur statut.

Les images de la Nouvelle Orléans noyée sous des eaux putrides, les gens hagards dans l'attente d'un impossible secours, les foules laissées à l'abandon dans le Superdome ou le Convention Center, bien sûr on les a vues, bien sûr on les connaît. Dix ans plus tard, on les revoit avec le même sentiment d'effroi mais aussi de rage. Car la Nature, ce 28 août 2005 s'est révélée moins cruelle que les hommes. Et l'on continue de se demander comment L'Amérique, qui se vante d'être intervenue en moins de 48 à l'autre bout du monde pour venir en aide aux victimes du tsunami en 2004,  a été incapable de porter secours à ses propres citoyens sur son territoire.

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