20 août 2016

Arles 2016 : Don McCullin

La guerre et la misère. Et forcément, le  noir et blanc.
Partout où règnent la guerre et la misère, Don McCullin a traîné ses bottes. Mais la guerre et la misère étant les mêmes partout, ses photos ont forcément un air de déjà vu. Et pourtant, quelle force, quelle puissance ! Qui n'est pas sans rappeler la poussée vers le réalisme des écrivains du XIXe siècle.

Les Misérables, 1862 ?
Germinal 1885 ?
Non: Petit matin à West Hartlepool,  Comté de Durham, 1963
 


Les photos de McCullin présentées à Arles ne datent pas d'hier, mais elles ont gardé tout leur pouvoir de suggestion.

Parmi les photos présentées à Arles, plusieurs ont été prises pendant la construction du mur de Berlin et l'on scrute en vain ces visages, plus curieux qu'inquiets, pas vraiment réjouis non plus, sourires un peu coincés...
Allemands de l'Est regardant à l'Ouest ou allemands de l'Ouest regardant à l'Est ?

Réponse 1.
Mais l'on ne saura jamais ce qu'il y avait dans leur tête à ce moment là. Et ensuite ? Que sont-ils devenus ? Certains d'entre eux sont peut-être morts en essayant de passer de l'autre côté du mur. D'autres, - le gamin à droite ? - sont peut-être devenus des dignitaires de la RDA. Ou cinéastes?  Spéculations sans fin sur une photo.
Au delà de son esthétisme j'aime qu'une photo me donne l'amorce d'une histoire.  L'amorce seulement.


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