11 octobre 2016

Aquarius

Ah l'immobilier ! le rêve de certains, le cauchemar de beaucoup. Le cinéma s'est emparé du sujet et semble s'en tirer plutôt bien : Brooklyn Village (2016),  Chuecatown (2007), De Battre mon coeur s'est arrêté (2005) sans oublier l'excellent documentaire In Jackson Heights (2016) et la série TV Show me a hero. Que ce soit en Espagne, en France ou aux Etats-Unis le principe est le même :  la gentrification de certains quartiers entraîne la disparition d'une population qui jusqu'alors s'accommodait de logements un peu vieillots mais abordables.

Kleber Mendonça Filhao, le réalisateur d'Aquarius construit son film autour d'une vieille dame - pas particulièrement pauvre - qui résiste aux pressions des promoteurs immobiliers : sur l'emplacement de son immeuble ils ont l'intention de construire une tour dont les nombreux logements seront infiniment plus rentables.
La pas-si-vieille dame, au port de tête magnifique -  Sonia Braga  - incarne une belle figure de résistance aux appétits immobiliers, certes, mais elle incarne beaucoup plus que cela. Car très intelligemment le film ne se focalise pas que sur les menaces  et les intimidations :  il met en scène une vie entière de résistance aux drames ordinaires de la vie : le vieillissement, la maladie, la mort. Les drames de la vie mais aussi ses joies, ne serait-ce que celle d'un bain dans les vagues tumultueuses.


Le film peut parfois donner l'impression d'une dispersion vers des thèmes annexes; je crois pourtant que c'est la multiplicité des approches qui est au coeur même du film : les tumultes de la vie, dont la question immobilière ne constitue qu'une des péripéties. Et sans doute pas la plus importante.

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