21 novembre 2016

L'art de l'accrochage

Accrocher les tableaux sur les murs d'un musée, demande beaucoup d'intelligence. Je reconnais avoir été particulièrement séduite par la disposition des oeuvres -  qu'elles soient picturales ou sculpturales - dans le musée de Roubaix. A chaque oeuvre son emplacement idéal et si elle peut de surcroit faire écho à une autre oeuvre placée à proximité, le visiteur est conquis.



 Ainsi, la Symphonie d'été de Roger Chapelain-Midy -  un tableau qui date de 1936, bien avant que le peintre ne participe à la décoration du Paquebot France - demande un peu de recul pour en apprécier l'atmosphère colorée entre ombre et lumière. Comme une fresque sur un mur.



En revanche l'Assassinat de Marat par Jean-Joseph Weerts se satisfait d'une salle plus petite, dont l'isolement relatif permet à chacun d'observer de près les détails et, qui sait, de méditer sur les aléas de l'histoire révolutionnaire.



Du buste sculpté au tableau, une même incitation à réfléchir sur le passage du temps....



Au bord du bassin ont été disposées côte à côte deux statues monumentales, perruques, redingotes, chaussures à talon, l'image même de la bourgeoisie triomphante. Il s'agit en l'occurrence de Haendel et de Lully !

A côté d'eux, ces deux travailleurs debout, que le catalogue du musée commente ainsi : "Malmenés dans leur chair, ils nous font toucher du doigt combien la vie peut s'avérer inégale".


L'accrochage du musée de Roubaix répond à bien d'autres critères que la seule recherche esthétique. Il s'emploie à faire parler les oeuvres et à faire réagir le spectateur. 

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