24 décembre 2016

Bourbon Pecan Bars


Il y a quelques années un ami m'a offert un livre de recettes rassemblées par les bénévoles du Musée de Boston, "the ladies committee ". Le livre est joliment intitulé Boston Tea Parties, sans référence aucune au détestable mouvement politique qui a émergé aux Etats-Unis après l'élection du premier Président noir. Non, il ne s'agit que de gourmandise et bien que je n'aie pas encore essayé toutes les recettes, toutes celles que j'ai essayées étaient délicieuses. Celle-ci en particulier.

 (Attention, les équivalences en grammes sont forcément approximatives)

11/4 cup flour                                                  175g de farine           
1/2 tsp baking powder                                    1/2 cuillère à café de levure
1/2 tsp salt                                                       1 pincée de sel
1 cup chopped toasted pecans                        150g de noix de pecan, grillées à sec et hachées
1/3 cup sugar                                                   60g de sucre
1/2 cup butter                                                  100g de beurre
                                                
3 eggs                                                               3 oeufs
11/4 cup brown sugar                                      240g sucre brun
1/4 cup butter, melted and cooled                   50g beurre fondu et refroidi
3 tbls spoon bourbon                                        3 cuillères à soupe de bourbon
1tsp vanilla                                                       1 cuillère à café de vanille
pinch salt                                                          1 pincée de sel

Mélanger les 6 premiers ingrédients de façon à obtenir une pâte un peu sablée. Mettre cette pâte dans un moule carré, beurré au préalable et presser avec les doigts ou le dos d'une cuillère en insistant sur les coins. Mettre à four moyen  (180°) pour 15 mn environ.

Pendant ce temps battre les oeufs avec le sucre jusqu'à obtenir un mélange mousseux. Ajouter le beurre, le bourbon la vanille et si vous y tenez une pincée de sel. Versez sur la pâte et remettre au four cette fois-ci pour 25mn. L'ensemble gonfle un peu et prend une jolie couleur dorée.

Sortir du four et laisser refroidir avant de couper en petits carrés ni trop petits ni trop grands (16 dans un moule d'une vingtaine de cm de côté.
Voilà ! c'est très, très bon. Pas diététique du tout j'en conviens mais on peut parfois oublier d'être sage.

 Les Bourbon Pecan Bars en train d'être découpés 

PS. Si vous n'avez pas de véritable bourbon du Kentucky sous la main, vous pouvez essayer avec du whisky ....



23 décembre 2016

Manchester by the sea

Le film de Kenneth Lonergan n'est pas vraiment festif, mais c'est un excellent film et ce serait dommage de s'en priver sous prétexte qu'il risque de vous plomber le moral. Moi, ce qui me plombe le moral c'est plutôt un mauvais film. Un bon, jamais ! Aussi tragique soit-il.
Et Manchester by the sea est un film tragique. Façon Sisyphe, quand la pierre à remonter chaque matin est de plus en plus lourde.


Le film ouvre sur quelques images qui permettent immédiatement de localiser le film - une petite ville de Nouvelle Angleterre, au bord de la mer - et d'esquisser les personnages : dans la famille Chandler,  une famille de pêcheurs ordinaires, deux frères qui ont toujours été proches. L'ainé meurt soudain d'une crise cardiaque et le cadet, qui travaillait comme homme à tout faire dans un immeuble de Boston, un homme pour le moins bougon, genre ours mal léché, se voit confier par testament la charge de son neveu, un adolescent pas spécialement accommodant. Le film sert à élucider ce qui s'est passé auparavant et qui explique le comportement de chacun des personnages.

Casey Affleck est un acteur assez rare à l'écran pour être un Lee Chandler tout à fait crédible  et la mise en scène, qui pour un drame psychologique pourrait ne s'appuyer que sur le dialogue utilise intelligemment l'image pour suggérer ce que les mots ne peuvent pas dire.

Manchester by the Sea est un film sur les liens familiaux, sur les sentiments humains, mais aussi sur les erreurs que l'on peut faire sans même y penser, erreurs de jeunesse dont certains se remettent et d'autres pas. Dans un contexte religieux, on pourrait évoquer la rémission des péchés qui permet de croire que "Dieu ne condamne ni n'enferme jamais qui que ce soit dans les actes qu'il a commis",
mais de toute évidence ni Lee Chandler, le personnage, ni  Kenneth Lonergan, le réalisateur, ne croient à cette possibilité.  Ils obligent pourtant le spectateur, même athée, à se poser la question.


22 décembre 2016

Soirée Western

Deux western programmés sur Arte pour le même soir. Et pas n'importe quels westerns !

L'homme qui n'a pas d'étoile de King Vidor  (1955) et Seuls sont les indomptés de David Miller (1962). Dans les deux films, le même acteur, Kirk Douglas.

En dehors du plaisir que j'ai eu à retrouver ces deux classiques du genre,  leur rapprochement dans la même soirée m'a paru particulièrement judicieux. En effet dans l'un et l'autre film Kirk Douglas, quel que soit son personnage, affirme haut et clair son rejet du fil de fer barbelé, cette invention diabolique qui a mis fin au libre pâturage, à la possibilité pour un cowboy de mener son troupeau où bon lui semble. L'installation des clôtures a, c'est un fait, mis un terme à la conquête de l'Ouest, a mis un terme surtout au mythe d'une Amérique libre de toute contrainte, une Amérique sans foi ni loi !


Il y a dans ces deux films, quelque chose de crépusculaire, la nostalgie d'un monde qui disparaît. A la fin de L'Homme qui n'a pas d'étoile, Kirk Douglas chevauche, solitaire, vers un horizon encore ouvert. Sept ans plus tard, dans Seuls sont les indomptés, il fuit avec son cheval, poursuivi par les représentants de l'ordre et du progrès : dans un monde où les hélicoptères, les avions, les camions sillonnent le paysage le cowboy, l'homme libre, n'a plus sa place. La dernière scène est remarquable qui montre Jack, blessé, mourant peut-être, entouré d'un cercle d'hommes et de femmes, témoins de l'accident, le visage vide de toute émotion.

Film  de genre, film populaire par excellence le western quand il est traité par des grands, en dit beaucoup plus sur l'Amérique qu'on ne l'imagine. Des clichés, certes, sans lesquels un western ne serait plus un western. Mais aussi, l'idéologie d'une Amérique qui a cru s'installer sur une terre vierge, qui a gagné son indépendance en se débarrassant des Anglais et a laissé à chacun le droit de disposer comme il l'entendait de l'immensité du territoire et de ses ressources, sans se soucier de ce qu'elle imposait à autrui.
L'Amérique d'aujourd'hui n'a pas fondamentalement changé; elle accepte toujours très mal le principe d'une gouvernance qui ne soit pas issue du seul individu.  Les "héros" des westerns sont des hommes forts, capables de pourvoir à leurs propres besoins, se contentent de peu et ne demandent rien à la société.  Ni aide sociale ni impôts ! Pour beaucoup d'Américains le meilleur des gouvernements reste celui qui gouverne le moins, selon la formule de H.D. Thoreau. Mais le monde a changé. Les "indomptés" sont désormais des "inadaptés". Jack Burns et son cheval meurent au bord de la route, renversés par un camion qui transporte  ... des sièges de toilette !




21 décembre 2016

Kent Haruf : Nos âmes la nuit


Le roman de Kent Haruf est un roman d'amour hors du commun. Mais Kent Haruf, qui n'a laissé derrière lui que 4 ou 5 romans, est lui-même un romancier hors du commun.

Cet écrivain originaire du Colorado a choisi une fois pour toutes de raconter la vie ordinaire de gens ordinaires avec une minutie qui frôle parfois l'hyperréalisme. D'un roman à l'autre on se familiarise avec les habitants de Holt County, une région rurale au pied des Rocheuses qui sert de cadre à tous ses romans.  Petites gens, petites vies ?  Son registre c'est le plain-chant, défini comme "une musique vocale à l'unisson n' [... ] n' importe quelle air ou mélodie simple et sans ornement." Son écriture s'accorde parfaitement aux histoires qu'il raconte, aux personnages qu'il met en scène,  ce qui est incontestablement le propre d'un bon écrivain.

Pourtant l'histoire d'amour qu'il raconte dans ce dernier roman, paru quelques mois après sa mort, n'est pas vraiment banale. Une vieille dame, veuve depuis longtemps, invite son voisin, veuf lui aussi, à partager ses nuits et son lit ! Juste pour parler.
Addie et Louis se connaissent depuis longtemps puisqu'ils sont voisins, mais ils ne savaient rien de leur vie intérieure, de leurs attentes et de leurs déceptions, de leurs chagrins et de leurs joies. Ses nuits partagées sont comme une longue conversation  qui leur permet d'échapper à la solitude et apprendre à se connaître vraiment.

Mais dans une petite ville tout se sait et les efforts de l'un et de l'autre pour respecter les convenances  et sauver les apparences ne servent pas à grand'chose.  Avec juste assez d'ironie pour ne pas sombrer dans les platitudes,  et infiniment de tendresse, le romancier met en scène ce couple improbable face aux réactions des voisins, plus tolérants qu'on ne l'imagine, face également aux inquiétudes de leurs enfants respectifs, profondément troublés.

Oser vivre sa vie comme on l'entend, sans se soucier du qu'en dira-t-on.  A 20 ans c'est une évidence A 70 (et plus !) c'est une revendication d'une audace sans commune mesure, mais avant tout une exigence intérieure.

20 décembre 2016

Baccalauréat

Ce n'est pas un film politique, non ! C'est un film sur la famille, sur les ambitions qu'un père peut avoir pour sa fille : réussite scolaire, études à l'étranger.... Et pourtant c'est bien d'un film politique qu'il s'agit puisque le réalisateur, Christian Mungiu remet en question tout le système roumain, un système basé sur l'entraide et la solidarité entre personnes "très serviables". Pas à proprement parler de la corruption, mais des "renvois d'ascenseurs", des réseaux utilisés à bon escients...

Romeo, le père, revenu dans son pays après l'avoir quitté, sait désormais qu'il s'est trompé et qu'il n'y a pas d'espoir que rien ne change jamais. Il s'est jusqu'à présent tenu à l'écart de toute compromission et a donné à sa fille, Eliza, l'exemple d'une grande rigueur morale,  hormis -  quand même (!) -  une double vie sentimentale ! Son seul objectif, permettre à Eliza de s'échapper en allant faire ses études en Angleterre. Mais la jeune-fille a été agressée et sa réussite au baccalauréat est compromise... sauf si, quelque service rendu, quelque accommodement avec le règlement lui permettait malgré tout d'obtenir le précieux document.
Il n'y a ni bons ni mauvais dans ce film, juste des gens sur le bord du fil entre le bien et le mal. Deux concepts que l'on aimerait absolus mais qui ne sont peut-être que très relatifs. Un suspens moral en quelque sorte, très habilement mené par le cinéaste.


19 décembre 2016

Robert Penn Warren : Les Fous du Roi

D'un livre à l'autre il y a parfois des rapprochements inattendus.
Je venais tout juste de finir le roman de Sinclair Lewis, Impossible ici (cf. mon précédent billet) et j'ai enchaîné avec une roman de Robert Penn Warren qui, étrange coïncidence, s'est lui aussi inspiré de Huey Pierce Long, le gouverneur de Louisiane qui s’était porté candidat aux primaires de 1936 avant d’être assassiné en Septembre 1935. La réputation de ce personnage, traité par ses ennemis de populiste et même de fasciste est pour le moins ambiguë et c’est sans doute cette ambiguïté qui a séduit R. P. Warren et qui m’a personnellement intéressée. 

Ainsi je suis partie dans la lecture de ce roman avec les quelques lignes de la 4e de couverture :
« Meetings et bains de foule … luttes d’influence … coups bas portés aux adversaires ou aux « amis »… histoires de fesses ou d’argent que l’on déterre à l’heure où le bon peuple s’apprête à voter… Nous sommes dans un Etat du Sud au cours des années trente – la politique américaine, décidément a peu changé. » 
et j’ai cru un moment que j’allais trouver un personnage à la semblance de D.T. Ce qui n’est pas tout à fait le cas. 

En effet, bien que centré au début sur Willie Stark, le personnage politique imaginé sur le modèle de Huey P. Long,  le roman se décale assez vite vers Jack Burden, un journaliste, récemment entré au service du « patron », ainsi qu’il le nomme. Un observateur ? un  complice ? en tout cas quelqu’un qui met ses compétences d’historien, mais aussi de négociateur ainsi que ses relations  personnelles au service de son maître. Et c'est cette allégeance qui me paraît en fin de compte constituer le coeur du roman. En effet Jack Burden, narrateur à la première personne, a derrière lui un passé (familial, amical, amoureux) plutôt compliqué qui explique, sans pour autant le justifier, son comportement. 
Le roman donne parfois l’impression d’être construit comme une série d’histoires emboîtées, une construction qui contribue à créer un effet de profondeur, mais aussi de réel car les êtres humains se définissent effectivement par leur passé, par les relations qu’ils entretiennent avec les autres, par leurs désirs, leur faculté à se projeter dans l’avenir. Bref, ce sont des êtres à plusieurs dimensions, pas de simples silhouettes. 
Le récit se déroule dans un Etat du Sud, sans que cet Etat soit vraiment précisé, mais cela suffit à donner une couleur, une tonalité facilement reconnaissable, ne serait-ce que par le poids du passé. Les événements qui sont survenus lorsque le narrateur était enfant ou adolescent conditionnent son présent comme la guerre civile conditionne encore la mentalité sudiste.
Le romancier évite ainsi le piège du roman à thèse pour mieux s'interroger sur les choix que chacun est amené à faire, des choix qui, pour peu qu'il s'agisse de politique, auront des répercussions non seulement sur les individus,  mais sur la société entière.Et c'est bien cela qui fait peur ....

Sinclair Lewis : Impossible ici


Titre original : It Can’t happen here, 1935

Pourquoi aller dénicher ce pas très bon roman de Sinclair Lewis qui date de 1935 ? Pourquoi de surcroît reprendre la traduction de Raymond Queneau qui malgré la notoriété de son traducteur, sonne souvent faux ? Bref y avait-il urgence à re-publier ce roman ?
Oui sans doute,  parce que lu aujourd’hui ce roman semble par bien des aspects un décalque de ce qui se passe en ce moment même aux Etats-Unis : un homme sorti de nulle part, un populiste capable de raconter à peu près n’importe quoi pour gagner des votes, remporte les élections et devient, contre toute attente Président des Etats-Unis. Une fois au pouvoir il s’empresse d’instaurer un régime qualifié de fasciste par l’auteur, nomme ses proches à des postes de responsabilité parce qu’à défaut d’avoir des compétences ils seront à ses bottes et s’entoure d’une milice dont les exactions n’ont rien à envier à celles de la gestapo ou à celles des gardes rouges de Mao.


Toute ressemblance avec un personnage réel du présent est bien entendu involontaire  de la part de Lewis, qui s’est pourtant vaguement inspiré d’un personnage historique de sinistre réputation, Huey Pierce Long, gouverneur de Louisiane, qui avait l’intention de se porter candidat aux élections présidentielles de 1936 quand il a été assassiné.

Bien que fortuites, les ressemblances entre le contexte politique du roman et la situation actuelle, aux Etats-Unis aussi bien que dans d’autres pays, européens ou plus lointains, expliquent que le livre ait été tiré de l’oubli où il avait sombré. Il se lit donc avec intérêt, malgré ses longueurs, ses détours, ses extravagances.

Il m’a cependant laissée perplexe.  Il s’agit bien sûr d’un roman, pas d’un essai politique et Lewis ne s’attarde pas à expliquer les mécanismes qui ont permis à Windrip de gagner les élections. Il se préoccupe en revanche de montrer les effets pernicieux d’un système régi par le bon vouloir de quelques uns : limogeages aussi injustifiés que les nominations, intimidations, recours à la violence (emprisonnements arbitraires, tortures, parodies de procès, exécutions…la panoplie habituelle des régimes autoritaires !) . Il s’agit de faire peur, de montrer la bête immonde et l’auteur y parvient assez bien.
Mais il parvient mieux encore à montrer l’apathie, l’indifférence de ceux qui d’une façon ou d’une autre s’accommodent de la situation alors même qu’ils la refusent intellectuellement. Doremus Jessup, rédacteur en chef du Daily Informer, le journal de la petite ville du Vermont où est situé le roman - « C’était une ville doucettement sommeillante, une ville tranquille et traditionaliste où l’on croyait encore aux fêtes nationales […]. » - s’inquiète, mais n’entre que très tardivement en résistance parce qu’il se laisse distraire par la vue de ces « collines du Vermont qui avaient servi de cadre à la majeure partie de sa vie. »   Les habitudes, le confort, les traditions sont autant d’œillères qui empêchent de voir que la démocratie peut être menacée. A l’affirmation faussement rassurante du titre It Can’t Happen Here j’aurais préféré une interrogation ? Impossible ici ?

L’auteur de Main Street excelle à décrire l’Amérique des petites villes,  des petites gens des petits esprits. Il n’a cessé de dénoncer le conformisme, l’étroitesse d’esprit, la médiocrité de ses concitoyens qu’il pourfend de ses sarcasmes et accable de son mépris.  On ne peut lui reprocher de détester les égoïsmes, les compromissions, les ventres mous . Mais ses personnages sont des fantoches construits pour servir sa démonstration.  La cause est certainement juste et mérite d’être défendue, mais la littérature en pâtit un peu.

18 décembre 2016

Mendiants au chocolat

Ils sont si faciles à faire ces Mendiants qu'il n'est presque pas besoin d'en donner la recette.
- Préparer une provision de "mendiants", au choix : noix, noix de pécan, noisettes, amandes, pistaches, pignons... raisins secs, orangettes ou citronettes, cranberries, gingembre confit ...
- Prendre une tablette de chocolat  - le Nestlé dessert dans son emballage en papier kraft par exemple. Le faire fondre selon la méthode appropriée: bain-marie (5mn ?) ou micro onde (la recette est à l'intérieur de l'emballage : chocolat coupé en morceaux, 4 cuillère à soupe d'eau, 1minute 30  au micro onde). Variante, remplacer l'eau par l'alcool de votre choix ?
- Tourner vigoureusement pour obtenir une pâte parfaitement lisse (parfois mais pas toujours j'ajoute une noisette de beurre pour rendre le chocolat plus brillant ? )


- Disposer sur une plaque à four (ou un plateau) recouverte d'une feuille de papier cuisson, de petits tas de chocolat. Disposer sur chacun de ces ronds, à votre gré, les "mendiants" préparés. C'est affaire de goût et de couleur. Les enfants, même petits s'acquittent très bien de cette tâche, avant de se lécher les doigts ... et de lécher le bol ! 

- Laisser refroidir et durcir avant de les mettre dans une boîte en métal pour les conserver. Gourmandise aidant je n'ai jamais conservé de mendiants au-delà  de quelques jours...

P.S. Le nom de ces irrésistibles friandises vient de la couleur des robes portés par les moines mendiants du Moyen-Age.

17 décembre 2016

Encore Garouste

Après avoir vu l'exposition de Garouste à Mons, je n'ai eu de cesse de me procurer le livre au si joli titre qu'il a rédigé avec l'aide de Judith Perrignon : L'Intranquille. Journal d'un fil, d'un peintre, d'un fou. 



Le sous-titre annonce les trois directions que prend cette autobiographie.  
L'enfance d'abord, au sortir de la guerre  (Garouste est né en 1946 ), une enfance difficile auprès d'une mère effacée et d'un père aimant à sa façon, mais autoritaire, violent et surtout antisémite proclamé. Le pensionnat permet à Garouste d'échapper un peu à l'ambiance délétère du foyer, mais pas n'efface pas les traces de la douleur.
Dans les années 80, après des "débuts" comme décorateur de théâtre ou de boîte de nuit, il fait peu à peu son entrée dans le monde de l'art, où il peine à trouver sa place tant l'art est devenu conceptuel alors que ses tableaux à lui sont
--> figuratifs, mais surtout colorés, denses, profonds, hallucinés peut-être, habités en tout cas. 
Le livre dit enfin sa maladie, sa  difficulté à trouver un équilibre entre des poussées délirantes qui nécessitent une hospitalisation d’urgence et des périodes dépressives.  De ses combats permanents avec ses démons, Gérard Garouste parle sans fanfaronnade ni jérémiade, mais avec autant de lucidité que d’honnêteté. Et c’est pourquoi le livre est aussi passionnant : il permet de comprendre un peu mieux le processus de création de ses tableaux, qui restent souvent comme des énigmes à déchiffrer.

15 décembre 2016

Graphisme japonais


Quatre lieux principaux pour le graphisme japonais pendant ce Mois du graphisme qui se prolonge jusqu'au 29 Janvier à  : le tout nouveau Centre du Graphisme d'Echirolles, le Musée Geo Charles, les Moulins de Villancourt et la Bibliothèque Khateb Yacine.
 

とても面白いです

C'est très intéressant



よくとてもきれいです!


Et c'est souvent très beau!

14 décembre 2016

Sully


Comme pour La Fille de Brest, l'histoire est archi-connue : le janvier 2009, des oiseaux percutent un avion d'US Airways dont les deux moteurs tombent en panne. Le pilote parvient néanmoins à poser son avion sur l'Hudson, un des deux fleuves qui longe Manhattan. La totalité des personnes à bord sont sauvées.
Pourquoi, puisqu'on connaît l'histoire, aller voir le film ?  Justement parce que c'est un film et pas un reportage de plus. Et que ce film est signé Clint Eastwood dont on connaît la nostalgie pour une certaine Amérique, celle des vrais héros. Or Sully (le commandant Sullenberg) fait partie de ces hommes dont l'action héroïque est un moment contestée par ceux  - en l'occurrence les assureurs - qui se soucient plus de rentabilité, et de procédures que de courage et d'altruisme. Et comme Clint Eastwood est un cinéaste efficace, la démonstration est éclatante : tant qu'il y aura des hommes comme le commandant Sullenberger, l'Amérique n'aura pas besoin d'histrion pour lui faire croire qu'elle doit retrouver sa grandeur perdue.


13 décembre 2016

Nuages Flottants


Un "back street" certes mais un "back street" japonais ! C'est à dire filmé, photographié avec une remarquable douceur.
L'histoire de ces deux amants - il est marié, elle ne l'est pas - qui se découvrent, s'aiment, se quittent, se retrouvent, se séparent... n'a rien d'original mais comme elle se déroule dans le Japon de l'immédiat après-guerre, c'est aussi, d'une certaine façon, une histoire du Japon que Mikiu Naruse met en scène.
C'est beau, un peu languissant. Exaspérant aussi pour toute féministe qui se respecte ! Mais, bon, le film date de 1955 !

12 décembre 2016

La Fille de Brest

Dans la vraie vie, une femme de conscience, une femme courageuse au service d'une histoire édifiante qui devrait servir de modèle : celle de ce médecin brestois, Hélène Frachon, qui a dénoncé la nocivité d'un médicament, le Mediator, mis en place par les laboratoires Servier. L'histoire est désormais connue de tous.
Hélas ! Sans doute consciente de l'enjeu, puisqu'il s'agit de mettre en valeur le travail des lanceurs d'alerte, la réalisatrice, Emmanuelle Bercot, en a vraiment trop fait. Pour toucher le public, il fallait effectivement dramatiser l'histoire,  et en souligner l'urgence, mais certaines scènes - je pense en particulier à l'autopsie -  n'apportent rien ou pas grand chose à l'histoire. Sidse Babett Knudsen, l'actrice choisie pour incarner Helène Frachon surjoue constamment et les autres acteurs ne paraissent guère plus crédibles dans leur rôle. Un documentaire aurait peut-être été ennuyeux mais la fiction n'est qu'à demi convaincante. Alors même que le sujet est d'une importance extrême.

 
 
Certains sans doute s'amuseront des rivalités entre es chercheurs brestois,  et les comités scientifiques parisiens suffisants, condescendants, imbus de leur prétendue supériorité; il est question dans ces débats entre les uns et les autres, de sécurité médicamenteuse, mais aussi de conflits d'intérêts, de plans de carrière, d'ambitions ... Les laboratoires Servier sont certainement coupables mais l'AFSAPS ne sort pas vraiment grandie de cette histoire. Et la réforme de l'Agence Nationale pour la Sécurité du Médicament n'est pas une des moindres conséquences bénéfiques de l'affaire du Mediator.

11 décembre 2016

Swagger


Ils ont 13, 14 ans. Un peu plus, un peu moins. Plus tout à fait des enfants, mais pas encore des adultes. Des rêves plein la tête. Des souvenirs parfois, des traumatismes sans doute. Ils parlent face à la caméra. De tout. De rien. De Mickey ou de Barack Obama. Ils sont sérieux, graves parfois. Ils partent dans des délires, se moquent, pleurent, prennent des fous-rires.
Ils n'ont qu'un point commun : ils habitent tous à Aulnay et fréquentent le même collège.

Swagger n'est pas un film sur la banlieue. Ce n'est pas un film de sociologue, appuyé sur des faits et des statistiques, à partir d'un échantillon représentatif.  Pas non plus un film militant pro ou anti banlieue. C'est un film de rencontres où la caméra isole tour à tour chaque gamin et se place bien en face de lui pour mieux écouter ce qu'il a à dire. Et si ce qu'il a à dire ne correspond pas aux clichés que l'on a tous dans la tête dès qu'il s'agit de "banlieue", c'est tant mieux. Parce que ce film s'intéresse à des individus, pas à des concepts.
Inutile donc de chercher un discours idéologique. Le film d'Olivier Babinet donne à voir et à entendre quelques gamins d'aujourd'hui qui, c'est vrai, vivent dans la banlieue parisienne et sont un peu plus colorés que la moyenne des Français. Mais le réalisateur pourrait demain poser sa caméra ailleurs, au milieu d'autres adolescents, dans un autre collège de la banlieue parisienne,  et pourquoi pas en province, dans un petit collège rural.... Juste pour satisfaire mon insatiable curiosité.

10 décembre 2016

Captain Fantastic

Alors même que les dernières études comparatives sur l'enseignement dans le monde placent la France en bien médiocre position - et soulignent surtout que l'école ne fait qu'accroître l'écart social au lieu de le réduire ! - il n'est pas inintéressant d'aller voir le film de Matt Ross qui pose en effet un certain nombre de bonnes questions. 

L'ennui c'est que le film ne fait pas du tout dans la nuance et que la confrontation entre l'éducation traditionnelle et celle que ce père exceptionnel  (Viggo Mortensen quand même ! ) a choisi de donner à ses enfants est pour le moins caricaturale : pourquoi le scénariste a-t-il cru bon d'ajouter aux grand principes libertaires qui favorisent le développement intellectuel autant que l'autonomie et font effectivement de ces enfants des êtres intelligents,  réfléchis et pourvus d'esprit critique, un entraînement de survie en milieu hostile aux allures très militaires. Mens sana in corpore sano ? C'est pousser le bouchon un peu loin et le film du coup reste sur le côté de la farce - originale certes - mais peu crédible.  Peut-être fallait-il effectivement jouer l'outrance pour provoquer la réflexion du spectateur, mais j'en doute.




09 décembre 2016

L'Arbois




Un rapide passage en Arbois, juste  le temps d'admirer les couleurs de la vigne en automne...


Et de rendre hommage au grand homme du lieu, puisque c'est à Arbois que Louis Pasteur a passé son enfance.



08 décembre 2016

Dijon

Le Musée des Beaux Arts de Dijon, installé dans le somptueux Palais des Ducs et Etats de Bourgogne  est en restauration, depuis quelques années déjà et ne rouvrira ses portes qu'en 2019. En attendant, seules les salles du Moyen-Age et de la Renaissance sont accessibles au public. 
J'ai malgré tout repéré quelques jolis portraits de femme. 


 Un joli et très pudique minois de vierge à l'enfant.


Une beauté médiévale presque aussi pudique mais singulièrement coiffée.


Et pour finir,  une maîtresse femme dont je ne saurais dire si elle est placide ou sereine .

07 décembre 2016

Le Jardin Jean-Marie Pelt


Dans les serres du jardin botanique de Nancy, l'embarras du choix.






06 décembre 2016

Le Musée de Nancy (suite)

Dans le sous-sol du Musée, à côté de la muraille datant de la fondation de la ville, est exposée une extraordinaire collection de verreries.




Le musée de Nancy

L'entrée du Musée des Beaux-Arts de Nancy est situé sur la place Stanislas. C'est un très beau bâtiment du XVIIIe siècle, qui a été entièrement rénové et auquel on a ajouté une aile résolument moderne. Quelque chose peut-être de Mondrian ?



Parmi les tableaux que je garde en mémoire il y a une Diseuse de bonne aventure attribuée à David Teniers II, dont je n'ai prélevé qu'un fragment  : la diseuse de bonne aventure  - qui a tout l'air d'un vieil indien face au bourgeois ventru et chapeauté de rouge - n'occupe en fait qu'une bien petite place dans le tableau. Les personnages ont l'air d'être vus depuis l'intérieur d'une grotte dont l'ouverture forme comme un grand oculus si bien qu'on finit par se demander quel est en réalité, le véritable sujet du tableau ? Mais ...  n'est ce pas le petit pan de tissus rose pâle qui plus que tout attire le regard ?  




Je me suis attardée devant un autre tableau, un Rubens intitulé La Transfiguration, pour, une fois encore, n'en sélectionner qu'un fragment : ce couple éploré soutenant un enfant malade, épileptique peut-être. C'est à n'en pas douter une peinture religieuse, une supplication, l'attente d'un impossible miracle.Un tableau dans lequel on ne reconnaît pas vraiment la patte de Rubens.


Parmi les suppliants qui accompagnent l'enfant, cette femme à la chevelure artistiquement tressée, vêtue de soie et généreusement décolletée. Un vrai "Rubens", elle ! 
Il me plaît que dans ses tableaux, Rubens se soit parfois aussi peu soucié de vérité historique et ses dames, même ses Saintes on souvent l'air de ce qu'elles sont, de riches bourgeoises du XVIIe siècle.




05 décembre 2016

Nancy : la place Stanislas

La Place Stanislas, la plus belle place du monde...
Difficile en effet de ne pas remarquer les grands portails dorés qui marquent les entrées de la place.


 Difficile également ne ne pas repérer le Grand Hôtel Royal dont les chambres sur cour tout au fond du couloir restent abordables malgré l'apparat du hall d'accueil et des grands salons de l'étage.


 Quant à la place elle-même, difficile d'en prendre la mesure car en cette fin d'octobre, elle était particulièrement ... encombrée !


Encombrée par une manifestation bio-horticole un peu surprenante dans ce cadre très urbain. Pour l'effet architectural c'est effectivement  raté ! Pour l'effet potager en revanche, c'est plutôt réussi.


Citrouilles et potimarrons ont beau se dissimuler derrière un rang de cardons et de fenouils, ils ne passent pas tout à fait inaperçus.


Pas plus que les arrosoirs  qui jouent les "Grandes Eaux de Versailles " ! Une idée pour mon jardin ? Avec un seul arrosoir peut-être.