08 février 2017

Corniche Kennedy

Plus modeste peut-être que Moonlight mais travaillant au fond sur les mêmes thèmes celui du déterminisme social, le film de Dominique Cabrera n'est pas inintéressant.
L'histoire de Suzanne dont le coeur et le corps balancent entre Marco et Medhi n'est pas sans rappeler - un peu - celle de Jules et Jim. Et c'est peut-être ce qu'il y a de plus juste dans le film. Parce que l'essentiel passe alors par les regards plus que par les mots.
Le jeu entre les classes sociales manque en revanche de subtilité, les marqueurs sociaux - bien qu'en partie abolis par la nudité des corps puisque jeunes gens et jeunes filles sont la plupart du temps en maillots  - sont un peu trop appuyés; à chacun son habitat, son langage, ses références musicales ... Ces jeunes gens venus des quartiers pauvres de Marseille pour plonger du haut de la Corniche, représentent sans doute la liberté aux yeux de la jeune bourgeoise, mais le film s'attache à montrer combien cette liberté est illusoire. Et c'est sans doute la partie la plus faible du film : autant la réalisatrice filme superbement la lumière, les corps dans l'eau,  le côté solaire de l'histoire, autant le film devient pesant dès qu'il s'agit de mettre en scène l'intrigue policière et la part d'ombre des personnages. Dommage.


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