26 juillet 2017

Une femme fantastique


Fantastique, cette femme l'est à bien des égards. L'homme qu'elle aime, avec qui elle devait partir en voyage, vient de mourir : rupture d'anévrisme !  Alors qu'elle se précipite pour l'emmener à l'hôpital, il tombe, il se blesse à la tête, est couvert de bleus et la voilà au premières heures de son deuil, suspectée de meurtre. Mais là n'est pas l'essentiel car il ne s'agit pas d'un film policier. Les soupçons qui pèsent sur elle ne sont rien par rapport à l'hostilité de la famille de son compagnon, son ex-femme, son fils... une famille odieuse malgré les apparences, qui n'aura de cesse de la dépouiller de tout ce qui faisait sa vie, y compris du droit d'assister aux funérailles.

La raison d'une telle hostilité ? Marina, qui s'accroche à son prénom comme à une bouée, est une femme entre deux genres. Une femme qui a fait de son identité un combat de toute une vie. Une femme qui n'a connu que des obstacles et qui, alors même qu'elle touche au but, voit toute son existence remise en question.

Marina est une femme à qui la vie ne fait pas de cadeaux, mais c'est une battante. Et c'est la raison pour laquelle j'aime beaucoup la scène, totalement onirique, où elle est montrée debout face au vent, en pleine bourrasque.  Une image que pourraient illustrer les derniers vers de Valéry dans le Cimetière marin : "Le vent se lève, il faut tenter de vivre."

Le film de Sebastián Lelio est un film engagé, un beau film tout simplement.


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