17 août 2017

Au gré du courant

Encore un film de  Mikio Naruse. Encore un film qui permet de s'initier à la culture japonaise, celle en tout cas du milieu du XXe siècle puisque Au gré du courant est sorti en 1956.

A la suite de Rika, on se glisse dans une maison de geishas, certes d'excellente réputation, mais désormais sur le déclin et au bord de la faillite. Il faut un certain temps pour repérer les différents personnages, pour comprendre leur position dans le microcosme social de la maison, les relations entre elles, leur personnalité. Et, bien que fascinée par les incessants changements de kimono, j'avoue que mon attention a plusieurs fois failli. Une longue mise en place donc,  mais ensuite, dès qu'on a compris où le cinéaste voulait en venir, le film devient passionnant.

En effet, ce que Mikio Maruse met en place c'est la fin d'un monde. La fin d'un Japon traditionnel qu'il saisit dans son double aspect  campagnard et urbain, puisque Rika incarne, face à l'agitation des geishas, le calme, la gentillesse, la courtoisie, la générosité, d'une femme de la campagne, alors même qu'elle a vécu une double tragédie.  Le monde des geishas, bien que fait lui aussi de traditions, est sans cesse agité de crises et d'éclats ; il est soumis en outre à des contraintes financières qui auront bientôt raison de lui. L'un des personnages, la fille de la patronne, a bien compris que la société était en train de changer, que le temps où les femmes ne pouvaient vivre que dans la dépendance des hommes va disparaître. Elle achète une machine à coudre et apprend un métier qui lui permettra d'être autonome. Mon personnage préféré bien entendu !

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