16 août 2017

Memories of Murder

Le film de Bong Joon-ho date de 2003, mais il n'a pas pris un pli : noir comme un polar coréen, il mêle cependant tous les genres et maintient un équilibre remarquable entre des scènes dramatiques, macabres, voire fantastiques,  et d'autres franchement bouffonnes qui relèvent de la comédie sarcastique.


Le sujet est relativement banal pour un polar ; au fond de la campagne coréenne, des policiers sont chargés d'enquêter sur une série de meurtre tous exécutés de la même façon. Les flics chargés de l'enquête sont, comme de coutume, deux : un balourd, peu regardant sur les méthodes d'interrogation, qui prétend se fier à son intuition et un enquêteur venu de Séoul, adepte des méthodes scientifiques et du contrôle de soi. Mais d'ici la fin de l'enquête les deux flics auront tout le temps d'évoluer et d'abandonner leurs préjugés.
L'intrigue est serrée, on ne sait jamais où va nous mener le prochain rebondissement et le réalisateur sait jouer comme personne avec les attentes du spectateurs qu'il ne cesse de prendre à revers. Bong Joon-ho, qui n'en était alors qu'à son deuxième film et a montré par la suite qu'il pouvait passer avec aisance d'un genre à un autre, excelle ici à construire un polar qui a marqué un tournant dans l'histoire du film policier et a inspiré d'autres cinéastes, en particulier espagnols. Je pense  à Alberto Rodriguez qui en reprenant  dans Isla Minima la scène d'ouverture du cinéaste coréen, semble lui rendre hommage.
Ce que ces deux cinéastes ont en commun, me semble-t-il, c'est leur capacité à créer une atmosphère, un climat à la fois mental et visuel. Et j'avoue que cette photo du tunnel, avec les deux figures à contre-jour et la courbe des rails qui sortent de l'obscurité et font le lien entre les personnages et le spectateur, à l'autre  bout du tunnel me restera en mémoire pour un  bon moment !









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