02 septembre 2017

Retracing our steps Fukushima exclusion zone 2011 - 2016

C'était le titre d'une des expositions présentées aux Rencontres d'Arles.

Des villes fantômes j'en ai visité quelques unes, et des friches industrielles j'en ai pas mal photographié aussi, fascinée, comme beaucoup, par le passage du temps sur ce que l'homme a construit et par la force de la nature qui finit toujours par reprendre ses droits.

Mais les photos de Guillaume Bression et Carlos Ayesta c'est autre chose. Parce qu'à Fukushima il s'agit de ce que la nature a détruit, mais plus encore de ce que l'incurie et sans doute la vénalité de l'Homme a provoqué, dans une société - la nôtre  - qui ne se soucie que de profits, pire que de profits à courts termes. Tchernobyl, Fukushima et après ? Où sera le prochain site ?

L'exposition d'Arles est bien sûr terminée, mais on peut toujours se reporter au site en tous points remarquable des deux photographes .
Chaque photo de la série Revenir sur nos pas est accompagnée d'un court témoignage, celui de la personne qui a accepté de revenir sur les lieux où elle habitait, où elle travaillait. Quelques phrases seulement, mais qui d'une catastrophe nationale font une tragédie personnelle. Sans pathos.
Le "making of " du reportage vaut à lui seul un passage sur le site.  A vrai dire chacune des séries de photos proposées est tout à fait passionnante, et édifiante !


https://www.fukushima-nogozone.com/porfolio

Et si le site ne suffit pas, Bression et Ayesta ont aussi publié un livre. J'avoue que les photos de ces habitations ou de ces voitures ensevelies sous le kudzu sont assez fascinantes, et terriblement angoissantes car la plante recouvre tout, des habitations qui n'ont pas été détruites, qui ont encore leurs rideaux aux fenêtres, des voitures qui n'ont été ni accidentées ni même cabossées. Leur progression est irrésistible et malgré la beauté des images, ont ne peut s'empêcher aux radiations, invisibles certes, mais tout aussi invasives.




2 commentaires:

lewerentz a dit…

Les photos sont magnifiques - malgré le sujet terrible. Je me demande dans quelle mesure elles ont été mises en scène.

ND a dit…

Sur le site des photographes, il y a une petite vidéo qui explique comment les photos ont été faites. Et oui, elles sont mises en scènes, ne serait-ce que par l'éclairage; le placement des personnages... mais ce sont bien les "vrais" gens dans leur "vrai" environnement.