31 décembre 2018

Something old, something new



Les années passent et le monde change... 
Demain il sera plus rose qu'aujourd'hui. 
Peut-être...

30 décembre 2018

Esprit Japon au musée Hébert


Quelle excellente idée que de laisser carte blanche  à Martine Rey pour illustrer l'esthétique Mingei à travers des oeuvres d'artistes japonais aussi bien que français. 




Le résultat ce sont des objets, vanneries, laques, gravures... d'un raffinement exquis présentés avec la plus grande simplicité. Car la beauté ne demande rien d'autre.








24 décembre 2018

Une affaire de famille

Ah! la famille .... au moment où se multiplient les fêtes de familles, réunions enjouées ou contraintes, chaleureuses ou acerbes, entre miel et vinaigre, le film de Kirokazu Kore-eda est particulièrement réjouissant ! Parce que la "famille" que met en scène le réalisateur n'est en rien banale et l'on met un certain temps à comprendre quels sont les liens qui unissent véritablement les membres de cette prétendue famille, lorsqu'arrive, récupérée par un jour de grand froid sur un balcon du voisinage, la "petite dernière", une petite fille maltraitée et délaissée par ses géniteurs "biologiques".

Presque tous les films de Kore-Eda parlent de l'enfance et de la famille, parlent de la difficulté à associer ces deux mots.  Mais là il va plus loin, en faisant dire à l'un de ses personnages : Peut-on être mère sans accoucher ? ou ce qui revient au même, la femme qui accouche est-elle nécessairement une mère ? Une question qui rejoint la réflexion d'Elisabeth Badinter sur l'instinct maternel et qui concerne aussi bien les mères que les pères.


Cette famille atypique, qui vit d'expédients, d'escroqueries et de petits larcins peut-elle constituer une famille alors même qu'ils n'existe aucun lien de sang entre ses membres qui ne sont unis , aux dires mêmes de Kore-Eda, que par le crime. Choisir sa famille, dit-il encore, cela évite de faux-espoirs. Et l'on comprend que cette critique de la famille et plus généralement de la société japonaise, habituellement si lisse, si normée, puisse déranger tous ceux qui, ici ou là-bas, sacralisent les liens du sang et la bonne morale, incarnée dans le film, par des services sociaux irréprochables qui, au terme de leur enquête,  finissent par restituer la petite fille à ses parents biologiques et ... maltraitants !

23 décembre 2018

Nous les coyotes



Ce n''est peut-être pas un grand film mais c'est un film d'une grande justesse et au final très attachant.
Ils ont une vingtaine d'années et ils ont quitté l'Illinois pour venir à Los Angeles, lieu de tous les rêves et ... de toutes les déconvenues. Et elles ne manquent pas à commencer par l'hébergement qui leur fait défaut et l'entretien d'embauche qui ressemble à une arnaque.
Le duo de réalisateurs, Hanna Ladoul et Marco La Via, réussit un joli coup en faisant à la fois le portrait d'une jeune couple, que l'accumulation de galères en une seule journée est bien près de faire craquer,  et celui d'une ville tentaculaire - ah, les autoroutes de Los Angeles ! - dont le seul atout est d'aboutir à la mer.

22 décembre 2018

Leto

Une histoire d'amour, façon Jules et Jim : Natacha aime Mike, Mike aime Natacha quand survient un troisième personnage, Viktor ?
Un film sur le milieu rock? punk ? soviétique ?
Un film sur Leningrad dans les années 80, avant la perestroïka ?
Oui Leto est tout cela sans oublier un film en noir et blanc avec une esthétique assez inventive, qui glisse parfois du côté de la bande dessinée.
 

Moi je l'ai pris avant tout comme un documentaire, sur un lieu et une époque dont je ne savais pas grand chose et comme une célébration de l'esprit d'ouverture de la jeunesse, dans un pays qui multiplie les contraintes par peur de la liberté.

Kirill Serebrenikov, le réalisateur, est actuellement assigné à résidence, poursuivi pour détournement de fonds, bien qu'il s'en défende et accuse le gouvernement de l'ostraciser pour raisons politiques.

21 décembre 2018

Bernard Venet

Cela fait un certain temps déjà que j'ai un faible pour les amas de ferrailles de Bernard Venet. L'exposition rétrospective que lui consacre le Musée d'Art Contemporain de Lyon m'a donné l'occasion de découvrir son point de départ, mais aussi de voir ce que donnent ses oeuvres à l'intérieur d'un musée alors qu'elles semblent plutôt faites pour l'extérieur.





 J'avoue que les formules mathématiques m'ont laissée perplexe malgré les couleurs, mais que les lignes entremêlées m'ont paru déjà presque familières.




 Et qu'au final, les amoncellement de poutres métalliques dont la position finale tient autant du hasard que de la volonté de l'artiste, m'ont semblé avoir tout à fait leur place dans un musée, malgré leur encombrement. Mais n'est ce pas le propre de l'art contemporain que de prendre souvent beaucoup de place ?


20 décembre 2018

Haïkus Pensées de femmes



 Haïkus : ces courts poèmes japonais, si subtils malgré leur apparente simplicité. Ceux qui sont ici proposés ont été écrits par des femmes. Rêves, désirs, chagrins des femmes japonaises... les mêmes que les nôtres évidemment.  Et bien sûr, comme dans tout haïku, la nature, les saisons, le passage du temps

Mon amie reçoit son bien aimé, 
et moi, la requête des impôts. 
Pluie sur les tussilages. 
Amari Ôki

A chaque page son poème et une illustration parfaitement choisie. Un petit livre délicat, raffiné - et souvent drôle -  à l'image de la civilisation japonaise, ou plutôt de ce que nous en imaginons. 


Haïkus. Pensées de femmes , Seuil, 2018
CollectifTraduit par : Dominique ChipotTraduit par : Makoto Kemmoku

 

19 décembre 2018

Michelle Obama

Oui c'est un gros livre : plus de 500 pages quand même ! Mais il se lit facilement et rapidement. 
Oui on croit que l'on sait déjà tout du parcours de cette femme, tant on a déjà lu et vu de reportages. Mais ce n'est pas tout à fait vrai. Car plus que les faits reportés, c'est l'intention du livre qui importe. 

L'autobiographie de Michelle Obama est avant tout un témoignage édifiant. Un livre écrit pour montrer aux petites filles, noires ou blanches que le parcours de Michelle est celui d'une petite fille ordinaire, née dans un milieu modeste de Chicago, qui n'a eu de cesse d'avancer dans la vie, de réussir à l'école, puis dans ses études universitaires, son parcours professionnel... 

Une belle illustration du Yes we can dans sa version individuelle : "si je veux je peux!" Michelle est certes intelligente mais surtout volontaire, ambitieuse et même franchement arriviste. Elle est aussi soutenue - et c'est sans doute le point important - par des parents exigeants et déterminés soucieux de permettre à leurs enfants de progresser dans l'échelle sociale. 
 L'histoire de Michelle Obama n'a rien d'un conte de fé et elle a soin de montrer ses faiblesses, ses erreurs, les obstacles qu'elle a dû surmonter autant que ses atouts majeurs : le travail et la détermination.

Enfin Devenir est aussi une plongée dans la société américaine, quelle que soit sa couleur, une façon de mieux comprendre son fonctionnement, les codes qui la régissent, et le mélange très particulier d'individualisme et de solidarité communautaire.


Voilà bien des raisons de lire l'autobiographie de Michelle Obama. Avec au coeur le regret de ce que l'Amérique a perdu en élisant son 45e Président.

18 décembre 2018

Dan Chaon, Une Douce lueur de malveillance

Une douce lueur de malveillance est le troisième livre de Dan Chaon, en tout cas le troisième que j'ai lu. Et je reconnais dans celui-ci la reprise de certains thèmes plus ou moins obsessionnels : des frères, demi-frères plutôt, séparés par la vie, l'adoption, la disparition, la recherche d'identité, tout un  fouillis psychologique plus ou moins morbide.
Je reconnais aussi la recherche d'une forme singulière, proche du polar, mais pas tout à fait.

Une douce lueur de malveillance met en scène un psychologue dont les parents ont été sauvagement assassinés. Accusé du meurtre son demi-frère vient d'être innocenté par des tests ADN après avoir fait 30 ans de prison. Tel est le point de départ que Dan Chaon n'a de cesse de complexifier, passant sans cesse d'un personnage à l'autre, d'une époque à l'autre, jouant sur l'éclatement de la famille à la suite de la tragédie, sur la reconstitution d'événements enfouis depuis longtemps dans la mémoire, sur les psychés perturbés des uns et des autres. Y compris l'ancien flic qui accompagne la pseudo enquête du psychologue.

Dan Chaon est certainement un auteur intéressant, et Une Douce lueur de malveillance une étonnante anamnèse, mais la structure de ce roman, compliquée à outrance, ne serait-ce que par la mise en page, m'a paru un brin trop cérébrale pour être tout à fait convaincante.

17 décembre 2018

Paris en noir et blanc


Pas vraiment en noir et blanc car à bien y regarder.... il y a un peu de bleu dans le ciel et un peu de jaune sur le trottoir luisant.

Si je savais utiliser Photoshop, j'essaierai de glisser les silhouettes  de la deuxième photo dans la première ... mais ça, je ne sais pas le faire. Dommage ! Peut-être...














16 décembre 2018

Grayson Perry à la Monnaie de Parie




Du Musée de la monnaie, je n'ai eu qu'un rapide aperçu, suffisant quand même pour avoir envie d'y retourner pour découvrir cet étonnant bâtiment. 

Mais ce jour-là, pressée par le temps je ne me suis souciée que de l'exposition consacrée à Grayson Perry, un artiste britannique pour le moins excentrique. Il est vrai qu'anglais et excentrique font souvent figure de pléonasme ! 

 

Toujours est-il que ce monsieur, qui adore se travestir, est un artiste aux talents multiples passant entre autres de la céramique à la tapisserie avec le même entrain, la même imagination, le même regard irrévérencieux sur le monde qui l'entoure. 


La classe supérieure à distance

L'exposition était intitulée Vanité, identité, sexualité et il y a dans les oeuvres de Grayson Perry largement matière à réflexion sur ces trois thèmes. Et si le spectateur se sent un peu bousculée dans ses certitudes, tant mieux ! 


 Expulsion du jardin d'Eden numaro 8 (détail)

La masculinité, la société de consommation, Dieu, les classes sociales .... dans ce joyeux pêle-mêle, chacun trouvera à sourire, ricaner ou grincer des dents. Mais avant de porter un jugement définitif sur le bonhomme, il faut prendre le temps de s'asseoir devant la vidéo et de l'écouter. En tout cas, pour ma part, j'ai trouvé l'exposition extrêmement revigorante !

 

15 décembre 2018

Galerie Polka : Joël Meyerowitz


Joël Meyerowitz est le deuxième photographe exposé en ce moment à la galerie Polka. Un photographe de rue particulièrement habile dans le maniement de la couleur ...


... et dans cette aptitude à saisir l'événement banal ou le détail insolite. L'essence même de la photographie de rue je crois. Ce qui fait que l'on se dit "Cette photo là j'aurais pu la faire ! ". Mais non ! Parce que ce détail là, cet événement, nous l'avons vu, mais il ne nous a pas arrêté. Lui, oui.

Cubisme : Henri Laurens

Henri Laurens est avant tout sculpteur, mais des oeuvres présentées au Centre Pompidou à l'occasion de l'exposition sur le Cubisme, j'ai surtout retenu les dessins, gravures, collages, bref les oeuvres en deux dimensions.






14 décembre 2018

Galerie Polka : Toshio Shibata

La galerie Polka expose en ce moment un photographe japonais : Toshio Shibata qui photographie essentiellement des ponts, des barrages, des architectures utilitaires remarquables par elles-même autant que par l'environnement dans lequel elles se situent, mais que la photo magnifie !


Cela donne des images, à la limite de l'abstraction, pas totalement dépourvue de leur fonction de représentation, mais presque ...


13 décembre 2018

Les Carmen-s de Jose Montalvo

Un spectacle époustouflant et profondément émouvant, drôle et très engagé, féministe et totalement humaniste. Un plaisir pour l'oeil autant que l'oreille. Une grande admiration pour le chorégraphe et ses danseurs à qui le mélange de classique, de flamenco et de hip-hop semble donner un surcroît d'énergie !


Un spectacle tout à fait revigorant. Et oui !  Il y a une Carmen en chacun de nous, un être assoiffé de liberté qui n'aspire à rien d'autre qu'à être son meilleur "moi".

12 décembre 2018

Dorothea Lange (bis)

En plus du travail de la photographe sur l'exode rural et la misère des années 30, l'exposition du Jeu de Paume expose les photos que Dorothea Lange a réalisées dans les camps d'internement des Japonais - ou, plus souvent, des Américains d'ascendance japonaise -  après Pearl Harbor. Des photos qui, à l'époque, avaient été censurées.



https://www.lemonde.fr/culture/article/2009/06/27/ces-images-de-japonais-internes-que-l-amerique-ne-voulait-pas-voir_1212499_3246.html


Dorothea Lange


Qui ne connaît "Migrant mother", la photo devenue iconique de Dorothea Lange. Elle seule justifie sans doute un passage au Musée du Jeu de Paume pour y découvri comment cette image a été choisie parmi d'autres de la même femme et de ses enfants abrités sous une tente lors de la longue route vers la Californie.



Pourquoi celle-ci plutôt que celle-là ?  


La réponse est bien entendu dans le cadrage et l'angle choisi. Ce qui fait souvent à mes yeux l'essentiel d'une photographie !  Mais avant de trouver le "bon" cadrage, il faut parfois tâtonner, comme le montrent la série autour de cette mère migrante, proposée dans l'exposition

Et puisqu'on parle de cadrage, voici une autre photo, étonnante, qui montre le souci "graphique" plutôt que documentaire de Dorothea lange.


Mais ma photo préférée est peut-être celle-là : une superbe contreplongée employée à contre-sens pourrait on dire.  Alors que la contre-plongée est supposée écraser les personnages,  celle-ci exalte au contraire la vitalité et l'exubérance de cette jeune femme saisie au moment de son entrée à l'usine.


11 décembre 2018

Zao Wou Ki

Entre la Chine et l'Occident.



 Des tableaux immenses exposées actuellement  au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris




10 décembre 2018

Japonisme par-ci, japonisme par-là


A Paris ou en province, ce ne sont pas les expositions sur le Japon qui manquent cette année puisque , sous l'intitulé Japonisme, la France et le Japon ont décidé de célébrer ensemble 160 années de relations entre le Japon et l'Occident. Une année entière pour se familiariser avec les arts traditionnels japonais, ou plus précisément avec le regard que les Occidentaux ont porté sur ces arts.




On admire le savoir-faire, la sophistication des objets...

la récurrence des couleurs et des motifs déclinés sur les étoffes ...




ou les céramiques.


Et l'on se réjouit qu'à côté des objets en laques, des porcelaines, des kimonos de soie....


soient exposés, quelques fois, des objets qui correspondent à une esthétique plus moderne, plus inventive.


Une façon d'échapper au risque de saturation, parce que de musée en musée le discours finit par être un peu répétitif.