30 juin 2018

Véronique Terrieux artiste peintre

Un coup de coeur, en passant rue de Seine, 
Un tableau dans la vitrine de la galerie Grillon. 
Des encres délavée, l'imagination fait le reste.


29 juin 2018

Willy Vlautin, Don't skip out on me


Je suis curieuse de savoir comment sera traduit ce titre  : Don't skip out on me.... l'idée de quelque chose, de quelqu'un qui s'échappe, qui vous glisse entre les doigts ? A voir quand le livre sera publié en français ...
Bientôt j'espère car c'est un sacrément bon bouquin. Bien  dans la ligne des précédents livres de Willy Vlautin : des gens ordinaires - enfin pour l'Amérique - un couple de fermiers, déjà âgés, qui élève des moutons dans un ranch du Nevada, avec l'aide d'un jeune homme dont on apprend peu à peu qu'il est moitié Paiute, moitié irlandais, qu'il a été abandonné puis recueilli par le vieux couple, et qu'il ne rêve que d'une chose : devenir champion de boxe ... mexicain ! Pourquoi mexicain ? Parce que ce sont les meilleurs !

Willy Vlautin a vraiment l'art de créer des personnages à la fois très ordinaires, mais avec un petit quelque chose en plus; il a l'art de les mettre en scène dans des environnements -  un ranch du fin fond du Nevada, Tucson (Arizona) et les villes frontières du Mexique, Las Vegas - qui ont toujours l'air plus vrais que nature. Il a surtout une façon de suggérer que l'humanité, aussi ballotée qu'elle soit par les événements,  aussi perdue qu'elle soit, continue de se battre et d'espérer. Et que si les uns se conduisent de façon infâme, d'autres ont encore assez de générosité en eux pour tendre la main à ceux qui se noient.

Bon, dis comme cela, le livre a l'air terriblement moral. Pas faux. Mais c'est un sacré bon livre ! Dur en surface, mais tendre au coeur.
Et comme Willy Vlautin n'est pas seulement écrivain mais aussi musicien (sous le nom de Richmond Fontaine) voilà ce que cela donne.

28 juin 2018

27 juin 2018

Une escapade parisienne ...

....
commence forcément par la gare de Lyon ...



... se poursuit par l'exposition Fujita au musée Maillol, où le seul tableau qui m'ait vraiment séduite est un tableau ... du Douanier Rousseau !


21 Juin, fête de la musique : l'occasion d'écouter poèmes et chants mystiques persans, puis de poursuivre la soirée avec de la country forcément américaine.  Ecart maximal entre les deux univers. 

A la fondation Cartier, Junya Ishigami, l'architecte qui entend "libérer l'architecture" expose ses maquettes.


Mais les petits personnages qui les font vivre, me fascinent plus encore que les intentions de l'architecte. Surtout quand elles disparaissent dans la végétation. 


Un spectacle de hip-hop pour terminer, conçu par Kyle Abraham

Trois jours seulement, mais agréablement remplis.

18 juin 2018

Ito Ogawa, Le Restaurant de l'amour retrouvé

Je m'aventure depuis quelques mois vers la littérature japonaise contemporaine. Le territoire me paraît pour le moment curieux, bizarre. Ce qui est n'est au fond pas étonnant étant donné l'écart culturel.
Il faut de surcroît tenir compte du hasard qui me fait choisir mes lectures et plus encore de la sélection opérée par les éditeurs français, qui rétrécit forcément le champ des possibles pour le lecteur qui ne maîtrise par la langue et n'a accès à cette littérature que par le biais des traductions.  Une remarque qui vaut pour toutes les littératures étrangères bien entendu !

Toujours est-il que Le Restaurant de l'amour retrouvé m'a laissée passablement perplexe. Je me suis vite lassée des préparations culinaires de Rinco, lassée de l'abondance des détails qui ralentissent le récit, et de la survalorisation de la nourriture supposée soigner tous les maux, surtout le mal d'amour !
La relation entre la mère et la fille, entre fiel et miel, ne m'a pas beaucoup plus convaincue, trop cousue de fil blanc. Et j'ai trouvé étrange l'insertion de passages relativement cru (le dépeçage du cochon entre autres!) comme autant de notes discordantes dans un récit qui se veut a priori poétique

Mais, peut-être, mes réticences ne tiennent-elles qu'à mes habitudes culturelles ? 

Cat Island Book House

On peut y manger, y boire un café. ou un coca.
On peut y lire, y travailler ou juste se reposer. 
On peut y aller seul ou y retrouver des amis.  
On peut y acheter des livres. 
On peut venir y  écouter un écrivain et faire dédicacer son exemplaire.


Et en plus, on voit la mer ! 


Dommage que Pass Christian (Mississippi) soit de l'autre côté de l'océan !

17 juin 2018

14 juin 2018

Cracking Art à Montélimar


 
Une famille d'escargots qui s'apprête à traverser un boulevard...

 
Deux éléphants qui s'affrontent au milieu d'un rond-point ...


Une volée d'hirondelles à l'extérieur du musée, 


et des ours bleus à l'intérieur ! 

Ooops ! j'ai manqué les lapins ! Déposés, comme les autres animaux, par le collectif "Cracking Art" dans les rues de Montélimar. 
Je veux bien que ces animaux soient posés là pour nous faire réfléchir à notre éloignement progressif du naturel au profit de l'artificiel, mais mettre de la couleur dans la ville et amener un sourire sur le village des passants, c'est déjà pas mal .

https://www.montelimar-agglo.fr/vie-quotidienne/actualites/le-sens-cache-des-oeuvres-cracking-art

13 juin 2018

Pierre Boncompain à Montélimar




 Du bleu. Beaucoup de bleu. Du jaune aussi. Des tableaux très inspirés par Matisse.





 Des tableaux, mais aussi des tapisseries, des céramiques. Des illustrations pour le plus beau des cantiques bibliques, le Cantique des Cantique. Pierre Boncompain est un artistes aux multiples talents.


C'est aussi un collectionneur avisé qui vient de faire don de sa collection au Musée d'Art Contemporain de Montélimar :  beaucoup de dessins de Braque, Picasso, Dufy, Bonnard, deux très belles gravures de Goya, des estampes japonaises...



12 juin 2018

Tanaka Tomoni



Tanaka Tomoni, Coeur (argile), 2006

10 juin 2018

Nicolas de Stael


C'est un tout petit tableau.
Juste quelques cyprès serrés les uns contre les autres. Juste quelques traits de pinceaux.
Un de ces tableaux dont on se dit ... ouais, facile, même moi je pourrais le faire....


Et bien non, parce que la manière de Nicolas de Staël est unique. D'une prodigieuse simplicité en apparence. Mais en apparence seulement. Toujours à la limite du figuratif et de l'abstrait. Le trait simplifié au maximum pour laisser la couleur faire son travail.










C'est à l'Hôtel de Caumont que sont exposés les tableaux que Nicolas de Staël a réalisés entre 1953 et 1954. Un an avant de se suicider.

09 juin 2018

Book in Bar

 




Si j'habitais à Aix, j'y passerais mes journées...


08 juin 2018

Another spooky house


Celle-ci a brûlé, en 1992 ...



07 juin 2018

Caryl Ferey, Norilsk


Caryl Ferey est un auteur de romans policiers, mais bien que sa couleur soit le noir, Norilsk n'est pas un polar, plutôt un récit de voyage un peu déjanté - pas trop - de deux hommes, grands amateurs de bière et d'alcools en tous genres, vers une ville située au Nord du Nord de la Sibérie.

Si vous rêvez sable blanc, mer bleu et cocotier, ce livre n'est pas pour vous. Mais si vous vous intéressez à ces lieux dont les conditions météorologiques et l'isolement géographique feraient fuir n'importe quel être doué de raison, vous aimerez peut-être ce livre. Parce que la curiosité pousse à se demander comment on peut vivre à Norilsk, la ville la plus froide du monde et la plus polluée, qui compte pourtant plus de 100000 habitants dont la plupart travaillent à la mine. Ancien goulag, devenu complexe industriel énorme, et à ce titre toujours ville interdite : il faut un laisser-passer spécial du FSB et elle n'est de toute façon accessible que par avion ou par bateau... Pas de route !
On comprend que Caryl Férey et son compagnon de voyage ne s'y attardent pas, mais quelques jours - et surtout quelques nuits puisqu'en hiver le soleil ne se lève pratiquement pas - suffisent pour se faire une idée de ce que peut-être la vie là-bas et leur récit est édifiant !

P.S. C'est à Norilsk que Jacques Rossi, auteur du Manuel du Goulag et de Quelle était belle cette utopie a été interné depuis sa condamnation en 1937 jusqu'en 1958.

A voir en complément, le reportage photographique d'Elena Chernyshova
https://www.lensculture.com/articles/elena-chernyshova-days-of-night-nights-of-day#slideshow



06 juin 2018

Ernest Gaines, L'Autobiographie de Miss Jane Pittman


Et bien voilà, je les ai désormais tous lus, les livres d'Ernest Gaines du moins ceux qui sont traduits en français et publiés chez Liana Levi. Et chaque livre confirme mon intérêt pour cet auteur, toujours étonnée, toujours charmée, toujours émue par ses nouvelles autant que par ses romans.

L'Autobiographie de Miss Jane Pittman est un des premiers romans de Gaines puisqu'il a été publié aux Etats-Unis en 1971, soit quelques années seulement après la loi sur les droits civiques.
L'histoire se passe bien entendu en Louisiane, dans cette contrée rurale dont l'auteur est originaire. Et Miss Jane Pittman est une très vieille dame de 108 ou 109 ans, un peu plus peut-être, en tout cas assez vieille pour avoir connu l'esclavage et la guerre de Sécession, assez vieille aussi pour savoir qu'en 1955, dans un bus de Montgomery  une femme nommé Rosa Parks a refusé de  céder son siège à un homme blanc, affirmant ainsi son refus de la ségrégation.

L'autobiographie de Jane Pittman est bien sûr un prétexte pour raconter 100 ans de l'histoire afro-américaine, 100 ans entre la fin de l'esclavage et la loi sur les droits civiques ! 100 ans de l'histoire américaine racontée du point de vue des Noirs : c'est le projet d'Ernest Gaines, qui le fait à sa façon, c'est à dire en romancier.

Il met en place une petite communauté noire, dans un lieu fictif et pourtant totalement réaliste. Il fait parler ses personnages comme parlent ou plutôt parlaient les noirs de la campagne. Pour un peu on entendrait leur accent, un peu traînant, syllabes avalées et grammaire parfois simplifiée. (Merci à la traductrice Michelle Herpe-Voslinsky). Mais c'est surtout la voix de Jane que l'on entend, cette gamine qui, lorsqu'elle a appris que les siens étaient libres, a décidé de fuir vers l'Ohio.  En fait elle ne quittera pas la Louisiane. le pays est trop grand. Et elle est bien trop petite.

Jane Pittman est un personnage étonnant : aussi naïve qu'intelligente, curieuse, généreuse, mais surtout déterminée avec un sens inné de ce qui est bien et de ce qui est mal. C'est à travers son regard que l'on voit vivre cette petite communauté rurale de Louisiane, que l'on comprend leurs difficultés, leurs peurs, leurs espoirs, le pari sur l'éducation et l'importance de la religion. C'est à travers son regard que l'on voit la haine, l'injustice, la violence que subissent les gens de son espèce, bref tout ce qui fait  (faisait?) de la condition noire un enfer. Jane Pittman est une femme entrée en résistance dès l'enfance, une femme forte, qui semble indestructible en dépit de la misère, en dépit de l'âge. Un très beau personnage, qui met remarquablement en valeur cette longue prise de conscience des Noirs et la trop lente conquête de leurs droits civiques.

Oui,  Ernest Gaines est un très grand écrivain et L'Autobiographie de Miss Jane Pittman, un très beau roman.  Comme tous les romans de Gaines parus chez le même éditeur. D'ailleurs, maintenant que j'ai lu tous ses romans en traduction, il est peut-être temps que j'aille chercher ceux qui n'ont pas encore été traduits, s'il y en a, ou que je relise ceux qui ont déjà été traduits. En version originale cette fois, pour mieux les savourer.





05 juin 2018

Végétation méditerranéenne




Agave americana marginata 

04 juin 2018

03 juin 2018

02 juin 2018

La mer encore




Yôko Ogawa, Instantanés d'Ambre

Subjuguée par le roman de Yôko Ogawa, que je viens de lire, je découvre soudain que cette écrivaine a déjà une bonne douzaine de romans traduits en français, et que je suis passée à côté d'une oeuvre majeure de la littérature japonaise. Honte sur moi.

Instantanées d'Ambre est un roman étrange, et totalement fascinant, à partir d'une histoire presque  banale parce qu'on en a déjà lu une version approchante dans la rubrique des faits divers: une mère contraint ses 3 enfants à vivre dans un lieu clos à l'écart du monde, en l'occurrence une vieille villa entourée d'un jardin un peu sauvage. Ils sont libres d'aller et venir, à condition de ne pas franchir les limites de la propriété sous menace d'être attaqué par un chien maléfique, celui-là même qui a déjà causé la mort de leur petite soeur.
On entre ainsi dans le roman, avec une certaine appréhension, celle de tomber sur un récit plombant chargé d'explications lourdement psychologiques.  Et bien pas du tout ! On entre au contraire dans un univers plein de fantaisie et de poésie car ce qui importe c'est la façon dont l'imagination permet aux enfants de transformer leur univers. A commencer par leur identité puisqu'ils se prénomment désormais Opale, Agathe et Ambre, l'enfant du milieu, celui dont le regard a justement la couleur de l'ambre et dont la main dessine inlassablement, dans les marges d'une encyclopédie, la totalité de leurs souvenirs. Il suffit alors de feuilleter les pages d'une certaine façon pour les faire revivre...

Instantanées d'Ambre est un livre envoûtant, un livre qu'on rêve plus qu'on ne lit, surpris à chaque page par la créativité des enfants qui est, bien entendu, celle de l'auteur.

01 juin 2018

Isabelle Autissier : Soudain, seuls



La couverture du livre fait peut-être rêver, mais ce que vivent les deux personnages du roman tient définitivement du cauchemar. Le pire qui puisse arriver à un couple de trentenaires partis sur un voilier faire le tour du monde. Du côté du Horn les îles désertes sont nombreuses et fascinantes parce que pour la plupart, indemnes de toute présence humaine. Rien de plus tentant que de jeter l'ancre, de débarquer sur l'île avec l'annexe pour une excursion de quelques heures. Oui, mais dans ces latitudes la météo change très rapidement, une mauvaise tempête et les voilà incapables de regagner le bord; pire ! lorsque le ciel redevient bleu, le bateau a disparu. Naufragés sur une île déserte aride et glacée avec pour tout viatique 3 barres de céréales et 2 pommes !

Le roman d'Isabelle Autissier est bien sûr une histoire de survie : à l'instar de ceux qui l'on précédée, l'écrivaine raconte par le menu comment Louise et Ludovic font face aux difficultés matériels, mais elle s'intéresse plus encore à leur réactions psychologiques et à l'inévitable dégradation de leur relation.

Malgré l'originalité du sujet et la richesse des descriptions, ce roman ne m'a pas totalement emportée. Quelque chose de trop sage dans l'écriture peut-être, quelque chose qui fait parfois glisser le roman du côté du documentaire plutôt que de la littérature. Dommage.