05 octobre 2018

Asli Erdogan, L'Homme coquillage

Asli Erdogan est certainement une femme admirable, une ardente "défenseuse" des droits de l'homme et de la cause féminine. Il m'est pourtant difficile de faire l'éloge du roman que viennent de publier les éditions Actes Sud : L'homme coquillage.


En effet, j'ai dès les premières pages achoppé sur la traduction et en particulier sur l'usage abusif (et répété par la suite)  du subjonctif imparfait ! "Quand bien même l'eussé-je voulu [...] il m'eût été impossible ... Quelque chose qui sonne faux, même pour une chercheuse en physique nucléaire ! Et un roman daté de 1993.

Malgré mes efforts pour ne pas tenir compte des maladresses de la traduction, le roman ne m'a guère convaincue : il est on s'en doute, largement autobiographique puisque Asli Erdogan s'efforce de traduire son mal être, sa difficulté à s'intégrer dans un monde universitaire qui ne la passionne pas et où,  quoi qu'elle fasse, elle reste doublement étrangère puisque femme, puisque turque. Malgré la sympathie que l'on peut avoir pour les intentions de l'auteur, on est frappé par le caractère à la fois décousu et répétitif du récit, on se lasse des personnages plus esquissés que construits, toujours entre caricature et cliché, sans doute utiles à la démonstrations mais au final peu passionnants. Voilà pourquoi, malgré l'admiration que je porte à la femme, il m' est difficile de dire du bien de ce roman, son premier. Ce qui explique sans doute ses maladresses et ne préjuge en rien des suivants.



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