tag:blogger.com,1999:blog-191755212024-03-17T16:25:54.062+01:00la route des livresDes livres en pagaille, voici ce que vous trouverez sur "LA ROUTE DES LIVRES". Mais au fil des pages, vous y trouverez bien d'autres choses : des poèmes ou des citations... des photos à l'occasion... des critiques de films peut-être... des récits de voyage...
Qui sait où vous mènera cette route ?NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.comBlogger3600125tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-70209808407431847692024-03-12T22:27:00.000+01:002024-03-12T22:27:07.877+01:00La suite des jours<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCtBBwitjNmOhXcLBiu3MJl8gDtOuRq0ZB825huapd_t0Sv8H2HOdiLKdUmYeAomlsjLKFkeqiklGisNnYMLb06URyWK8eFL8rI7e6dSmJ10jzgJjV2BIodwCCyOgVA-H-0XlsN1utNUstBBZWayh5fQ5YK8BRnWpxXErZRJJ2n_CSe7yUBBZNUQ/s3964/IMG_1678.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2823" data-original-width="3964" height="456" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjCtBBwitjNmOhXcLBiu3MJl8gDtOuRq0ZB825huapd_t0Sv8H2HOdiLKdUmYeAomlsjLKFkeqiklGisNnYMLb06URyWK8eFL8rI7e6dSmJ10jzgJjV2BIodwCCyOgVA-H-0XlsN1utNUstBBZWayh5fQ5YK8BRnWpxXErZRJJ2n_CSe7yUBBZNUQ/w640-h456/IMG_1678.jpeg" width="640" /></a></div><p></p><p style="text-align: center;">Jour gris, jours bleu à Marseillan</p><p><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUOI8Hw3siTPhTySd5jaZZ0dYPaRSTlqQODjBmuhgZhL6cmC29LIOtOOh8Js7PKxvB3Xcmmokie2T3riryyWlhsNeBd5FRKTjkc2jJhP-axPBhNaJ__DPPPbVaa60M0Cx_trnhFyZBTCEobE_TeYCjbC9ekpmZU4-LhmP8TJEFrreN8Ysu8yO43w/s6086/IMG_1746.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="3770" data-original-width="6086" height="396" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiUOI8Hw3siTPhTySd5jaZZ0dYPaRSTlqQODjBmuhgZhL6cmC29LIOtOOh8Js7PKxvB3Xcmmokie2T3riryyWlhsNeBd5FRKTjkc2jJhP-axPBhNaJ__DPPPbVaa60M0Cx_trnhFyZBTCEobE_TeYCjbC9ekpmZU4-LhmP8TJEFrreN8Ysu8yO43w/w640-h396/IMG_1746.jpeg" width="640" /></a></div><br /> <p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-28476954275669573102024-03-05T11:16:00.124+01:002024-03-05T11:16:00.147+01:00Walk up<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjrOVjXMDoyIr4XdntgzVGx4Mu27xNic3xd6z82rif24t_d02VQ8v7jVQ5JoSEvCRlm9V6YjvczXrggSBHQpD6nk4vmqTimiI4sZGKIH5vh8jxY1kBF3ik70q859PIxj6wb5NXbP0rc6b9wlzF_zQ1uIPvW1kl8YA2eY14QxUKrqwsG17eHER2Wg/s1600/5301584.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhjrOVjXMDoyIr4XdntgzVGx4Mu27xNic3xd6z82rif24t_d02VQ8v7jVQ5JoSEvCRlm9V6YjvczXrggSBHQpD6nk4vmqTimiI4sZGKIH5vh8jxY1kBF3ik70q859PIxj6wb5NXbP0rc6b9wlzF_zQ1uIPvW1kl8YA2eY14QxUKrqwsG17eHER2Wg/w640-h360/5301584.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></div><p></p><p>Ce ne sont pas les personnages principaux. Ou alors une version antérieure ... Mais l'image ne rend pas trop mal l'esprit du film : beaucoup de blanc un peu de noir, un lieu clos par des murs (bien qu'on soit en extérieur ), un plan resserré, mais deux personnages à distance que seul le geste de la main droite rapproche, un geste maladroit; de toute évidence les acteurs ne sont pas des fumeurs ! <br /></p><p>Les films de<b> Hong Sang Soo</b> sont décidément bien étranges; celui-ci en particulier, à la fois très visuel mais plutôt statique, lieux exigus, caméra rapprochée toujours centrée sur les personnages, ce qui convient bien à de longs plans avec champ/contre-champ, qui donnent la priorité au dialogue sur le mouvement, presque du théâtre. On pense à Godard, à Resnais à Truffaut, ou Antonioni; on se dit que la Nouvelle vague et l'incommunicabilité c'est du passé déjà lointain, mais que Hong Sang Soo c'est malgré tout le cinéma d'aujourd'hui. Autofiction sans doute puisque le personnage principal est un réalisateur célèbre, perdu dans son passé, entre ses maîtresses, sa fille, l'alcool.... Ellipses temporelles et spatiales : on reste dans le même immeuble, mais la chronologie se brise chaque fois qu'on change d'étage ? <br /></p><p>Au final je ne sais pas si j'ai "aimé" le film, ni si je l'ai compris, mais je l'ai trouvé assez intriguant pour ne pas m'ennuyer. C'est déjà beaucoup. <br /> </p><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-37527421630993272062024-03-04T18:00:00.016+01:002024-03-05T09:08:43.622+01:00John Woods, Lady Chevy<p>Et voilà un roman où l'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Avec un personnage hors du commun : une jeune fille forte et intelligente que ses camarades de classe ont surnommé Chevy "<i>parce qu'elle a le derrière comme une Chevrolet"</i>. Amy fait avec, comme elle fait avec une famille pas vraiment idéale, mais qui essaye de s'en sortir. Pour cela le père a signé un contrat avec une société minière qui lui a acheté les droits sur le sous-sol de son terrain pour exploiter les gaz de schistes. Et nous y voilà ! Dans l'Amérique pauvre, l'Amérique des déclassés, l'Amérique sans éducation, sauf cette jeune fille qui ne rêve que d'être admise dans une grande université pour devenir vétérinaire. Et elle est prête à tout pour y arriver. A tout !</p><p style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiSCRl45GwdXSwd9GnBMScoWBlhb0uOKNRXKnyM0WP3Aa8xBvwTbEcK8vaCmuw5BeVnTSTBoduEor0hljbKwPWnhNYq6OsSwZT_32Z31yNx5p8vYsgQVGFefMp55KkB3x2WPk8fIziMCx7587iKZ29u3jb4QtLQVxR4OF06lwj-qNoEofljiy8UA/s500/9782226450555-475x500-1.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="342" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhiSCRl45GwdXSwd9GnBMScoWBlhb0uOKNRXKnyM0WP3Aa8xBvwTbEcK8vaCmuw5BeVnTSTBoduEor0hljbKwPWnhNYq6OsSwZT_32Z31yNx5p8vYsgQVGFefMp55KkB3x2WPk8fIziMCx7587iKZ29u3jb4QtLQVxR4OF06lwj-qNoEofljiy8UA/w438-h640/9782226450555-475x500-1.webp" width="438" /></a> </p><p style="text-align: left;"><b>Lady Chevy</b> a tous les atouts du roman noir, une intrigue solide dans un contexte social bien documenté et comme assez vite, on se prend de sympathie pour la jeune fille, on tremble pour elle et on aimerait pouvoir lui éviter les pièges dans lesquels elle se fourre. Une espèce de "fatum" qui pèse sur elle jusqu'au dénouement. </p><p style="text-align: left;">On peut éventuellement reprocher à <b>John Woods</b> d'en faire un peu trop, de multiplier les thèmes (écologie, racisme, harcèlement, drogue, homosexualité), travers véniel d'un premier roman, compensé par son habileté à créer un personnage de jeune-fille forte et volontaire, mais parfois ... dérangeante parce qu'elle contraint le lecteur à s'interroger sur ses choix, sur ce qui est admissible ou ne l'est pas pour parvenir à ses fins, et, en fin de compte sur la frontière entre le bien et le mal. Ce n'est pas rien pour un premier roman. J'attends déjà le suivant ... <br /></p><p style="text-align: left;"><br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-61180244401678811752024-03-02T08:21:00.012+01:002024-03-03T11:16:13.037+01:00Dune<p> Pas vu le premier épisode. Mais lu le livre. Il y a longtemps. Vu le 2. Beaucoup baillé ...<br /></p><p>Trop de scènes guerrières. Trop d'images spectaculaires. Pour une intrigue résumée à <i>"il devra choisir entre l'amour de sa vie et le destin de l'univers" </i>comme si les héros choisissaient jamais l'amour ! De là à dire que <b>Dune</b> est un film politique, qui dénonce les totalitarismes, les dictatures (héridaires ou non), le terrorisme, le panurgisme, la crédulité, la soumission sectaire, la violence bref, tous les maux du monde....je veux bien. Mais je pense que personne n'est dupe, surtout pas le réalisateur, <b>Denis Villeneuve,</b> qui reconnaît donner la priorité à l'image et aux effets visuels. Soit ! Mais 2h46, c'est quand même long pour des images, aussi grandioses soient-elles.<br /></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1OzfZE1AOsCKnqVNBv4X-vE9-9xSV5H8Hj9rF52GbOAbUnRBwmLyoAaeme8RKEqVGeoAOX6vj3VAKYrig6p-ZdKTPwWcNoZLpkI9qo-FbBe6mjAPyCVMO2kcKcm3BFnnsqtp-A_xZDIn-kl5tr2oJ_VuJB1nLClT8m7K6-9YCe6pTuPR1QwNhYw/s1600/3833638-1.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="844" data-original-width="1600" height="338" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1OzfZE1AOsCKnqVNBv4X-vE9-9xSV5H8Hj9rF52GbOAbUnRBwmLyoAaeme8RKEqVGeoAOX6vj3VAKYrig6p-ZdKTPwWcNoZLpkI9qo-FbBe6mjAPyCVMO2kcKcm3BFnnsqtp-A_xZDIn-kl5tr2oJ_VuJB1nLClT8m7K6-9YCe6pTuPR1QwNhYw/w640-h338/3833638-1.webp" width="640" /></a></div><br /><br /><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-81592616347884290842024-02-28T11:11:00.003+01:002024-02-28T11:11:55.465+01:00Gouzel Iakhina, Convoi pour Samarcande<p> Ecrivaine russe, originaire de Kazan, <b>Gouzel Iakhina</b> est une romancière
prolixe : trois gros livres (seul le dernier fait un peu moins de 500
pages !) publiés en 6 ans, mais c'est une écrivaine qui sait à merveille
jouer des ressorts du romanesques, tout en s'appuyant sur des éléments
qui relèvent de l'histoire de l'URSS et ses livres sont du genre qu'on ne lâche plus une fois qu'on les a commencés. <br /></p><p style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-D2GRSkX61nol0flilJkMfUBsPcZ7VOuGWQhObDyoJSbWSM9pleO7dzOijrM9yGo3FB-AgaCum4NlSt0bxf-kpemN9xT_YalN3RQBYH_PPnXZcnzRv2kDW6u9-2zCyQc9jSmIY1uHXrxH8cuz0gItXZMwS3OH4Kz7gasGYml2Z1YyKc0cOTuS-w/s2560/9782882508607.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2560" data-original-width="1670" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh-D2GRSkX61nol0flilJkMfUBsPcZ7VOuGWQhObDyoJSbWSM9pleO7dzOijrM9yGo3FB-AgaCum4NlSt0bxf-kpemN9xT_YalN3RQBYH_PPnXZcnzRv2kDW6u9-2zCyQc9jSmIY1uHXrxH8cuz0gItXZMwS3OH4Kz7gasGYml2Z1YyKc0cOTuS-w/w418-h640/9782882508607.jpg" width="418" /></a></p><p>Le tableau qu'elle fait de l'URSS des années 20 n'a rien de reluisant et l'on retrouve dans ses trois romans ce qui a marqué les premières années, particulièrement chaotiques de la révolution soviétique : crise économique, famines et déportations de populations. </p><p>Dans <b>Convoi pour Samarcande</b> il s'agit de sauver des enfants recueillis dans un orphelinat de Kazan et de les convoyer vers des territoires plus hospitaliers et des cieux plus cléments à 3000 km de Kazan. 500 enfants affamés, apeurés, malades, grabataires... Daiev, jeune vétéran hanté par la guerre civile qui a mis les soviets au pouvoir est chargé de ce convoi, aidé dans sa tâche par l'exigeante commissaire Blanche et le gros infirmier Boug. Les difficultés s'accumulent au fil du voyage qui ressemble de plus en plus à une traversée des enfers. Gouzel Iakhina construit son roman en multipliant les péripéties, alternant échecs tragiques et petite victoires. Elle parvient à donner un nom et une personnalité à la plupart de ses personnages, y compris les enfants et n'oublie jamais, même dans les moments les plus noirs de garder la possibilité d'une trève dans le malheur, d'un contrepoint à la tragédie.</p><p><b>Convoi pour Samarcande</b> se lit comme un roman d'aventures, qui fait passer le lecteur par toutes sortes d'émotions parce qu'il oscille constamment entre le réalisme le plus noir, façon Zola, et le merveilleux voire le fantastique. Quelque chose comme le réalisme magique de la littérature sud-américaine ? </p><p>Les romans de <b>Gouzel Iakhina</b> sont apparemment appréciés en Russie où l'écrivaine a été récompensée par plusieurs prix. Ce qui me pousse à croire que dans un pays où l'on s'efforce constamment de réécrire l'histoire, où depuis toujours les faits ont été falsifiés pour exempter le régime de ses responsabilités, où l'on se méfie des essayistes et des journalistes, la littérature, qui sait mêler l'Histoire à la fiction, est plus à même de faire comprendre ce qui s'est réellement passé et ce que le peuple a vécu. <br /></p><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-42828187430454826392024-02-27T21:19:00.003+01:002024-02-28T11:09:20.862+01:00Bellissima<p> </p><p style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicZyQkMLqmTiCAWYhYCk5r6qYxwV15fCKX25QVWNK4Yo29EC8jYoQag6rQu1MQm3shW8zYuDBgcEWzHbFMF1ACwsDo6H4h71xmanJ58X1q8QWbSwkv81wIKpMbrRetHa4usI9teQXigpeCMmSxkszszgKpbp0ghI9Hz1KYM5Flr7AwVzHrrLnDaA/s970/bellissima.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="647" data-original-width="970" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEicZyQkMLqmTiCAWYhYCk5r6qYxwV15fCKX25QVWNK4Yo29EC8jYoQag6rQu1MQm3shW8zYuDBgcEWzHbFMF1ACwsDo6H4h71xmanJ58X1q8QWbSwkv81wIKpMbrRetHa4usI9teQXigpeCMmSxkszszgKpbp0ghI9Hz1KYM5Flr7AwVzHrrLnDaA/w640-h426/bellissima.jpg" width="640" /></a> <br /></p><p>La Magnani, la Magnani, la Magnani ! L'intensité de son regard, la mobilité de son visage, la puissance de son jeu ... je ne suis pas la première à faire l'éloge de la Magnani, mais revoir ses films c'est toujours la certitude de se retrouver subjuguée par l'actrice, capable de passer du rire le plus tonitruant à la subtilité d'un sourire en coin qui en dit long ; un poing sur la hanche, un regard qui vous cloue, une parole qui claque... Elle est encore et toujours fascinante. </p><p><b>Bellissima</b> n'est que le troisième film de <b>Luchino Visconti</b>, mais la façon dont il met en scène ce personnage féminin, forte en gueule, à la fois naïve et dupe de rien, la façon dont il l'entoure de personnages secondaires, mais tout aussi bien typés, la façon enfin dont il se moque du milieu du cinéma et de ses douteux fantasmes de gloire, milieu auquel il appartient pourtant, me semble annoncer la patte d'un grand réalisateur. Moins baroque, moins fantasque mais pas moins profond. <br /></p><p>Et puis retrouver ce cinéma italien des années 50, qui avait tant à dire sur l'état de la société, est un plaisir qui ne se refuse pas.<br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-18590908163075704342024-02-18T15:57:00.003+01:002024-02-20T18:04:17.408+01:00A man<p><b> A man </b>est un film élégant, à l'image de l'avocat qui mène l'enquête sur la véritable identité de l'homme que Rie, une jeune veuve avec un enfant, a rencontré, aimé, épousé et qui vient de mourir. <b>Kei Ishikawa </b>propose ici en images, une réflexion sur l'identité, sur l'usurpation d'identité et, plus que sur le phénomène des "évaporés" auquel on voudrait réduire le film, sur la difficulté qu'il y a à connaître l'autre et en fin de compte soi-même. C'est bien fait, c'est intelligent, les acteurs sont parfaits dans leur rôle, la mise en scène est d'un classicisme irréprochable. C'est peut-être là son défaut : on ne peut rien reprocher au film, mais on reste sans émotion, alors que le sujet pouvait, aurait dû apporter un peu de trouble, ou d'inquiétude. <br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"> </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKsr8KM5MuEM98CTLXonsR-0zcVQ3VlQoNAEw2WBmFBNgr0ueAPQ2arC4kQEqrgumMSjf7ZLG_Foat71oJZHrfsyHiFkOH4bCNls2b0_4OhC-4cThEQO1ErdCqPDPt-b3YKWGNcqzX05SQVVqmWieAv15NtMVKl449TDQnQJvV2cxT1st5hh62jw/s1600/4460781.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1067" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgKsr8KM5MuEM98CTLXonsR-0zcVQ3VlQoNAEw2WBmFBNgr0ueAPQ2arC4kQEqrgumMSjf7ZLG_Foat71oJZHrfsyHiFkOH4bCNls2b0_4OhC-4cThEQO1ErdCqPDPt-b3YKWGNcqzX05SQVVqmWieAv15NtMVKl449TDQnQJvV2cxT1st5hh62jw/w640-h426/4460781.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></div><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-3321771538153864612024-02-18T15:31:00.002+01:002024-02-18T15:31:42.051+01:00Denis Rouvre<p></p><p> L'exposition présentée en ce moment par le Musée Hébert est étonnante. D'abord parce qu'elle est double et propose un parcours assez classique autour du vêtement au XIXe siècle, dont on perçoit toutes les contraintes. Mais, dans la grande galerie, ce sont les photos de<b> Denis Rouvre</b> qui fascinent : des portraits essentiellement et quelques photos de groupe. Des photos posées, composées, structurées, travaillées, des portraits façon "grand siècle", des scènes d'intérieur dans des décors d'autrefois, des poses, des attitudes, des mises en scène dont chaque détail a soigneusement été élaboré et la mise en lumière particulièrement travaillée. L'impression première est celle d'une galerie de portraits à l'ancienne, bien que les couleurs soient à la fois plus sombre, plus vives, plus contrastées. Ce n'est qu'au plus près de la photo que l'on comprend l'intention du photographe qui a travaillé avec la communauté Emaüs, y a trouvé ses modèles, ses costumes, ses éléments de déco; le reste est affaire de talent. Les personnages de Denis Rouvre sont certes vêtus d'oripeau, mais la photographie les transfigure, les magnifie et leur rend toute leur dignité. </p><p style="text-align: center;"><a href="https://www.rouvre.com/fr/gallery/29/ground-zero ">https://www.rouvre.com/fr/gallery/29/ground-zero </a><br /></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwG_W8XsNxM_IQwYLGoxQr_rZbyFzYnUtIv1cZoyIXrIstxpPz1pdIlTjJtvVIJGFoo4tScb_YIR5dBapB58kwehDv0mATDX6ad1dhvk3QbQx6A58iroZqttIl58d4OP2V1JEaqJt-iXz155jPNDlFbir7G3xHKEmqdJHI1EVG0iDhYzZxjLgf_Q/s1200/image_1469_image_fr.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgwG_W8XsNxM_IQwYLGoxQr_rZbyFzYnUtIv1cZoyIXrIstxpPz1pdIlTjJtvVIJGFoo4tScb_YIR5dBapB58kwehDv0mATDX6ad1dhvk3QbQx6A58iroZqttIl58d4OP2V1JEaqJt-iXz155jPNDlFbir7G3xHKEmqdJHI1EVG0iDhYzZxjLgf_Q/w400-h400/image_1469_image_fr.jpg" width="400" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><p></p><p></p><p style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMEiIicN3Af9A4I-r2y0-YI2RL9B-xB0gbfKYwiAGBWsQuE7bBxtFmXSgOKxDi3rNUT0LzcDQHH6l1ZsBmMU2toS7VpO-5nkTXseSQIN0cKBAG2LvTrlQ0IbyvtZ5bY3mdXlHdNluZ_iYCnXrK6Jp_oGDnsPmeQpjY9CJXdOgzZEwKjRHtJRHgqA/s1200/image_1475_image_fr.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMEiIicN3Af9A4I-r2y0-YI2RL9B-xB0gbfKYwiAGBWsQuE7bBxtFmXSgOKxDi3rNUT0LzcDQHH6l1ZsBmMU2toS7VpO-5nkTXseSQIN0cKBAG2LvTrlQ0IbyvtZ5bY3mdXlHdNluZ_iYCnXrK6Jp_oGDnsPmeQpjY9CJXdOgzZEwKjRHtJRHgqA/w400-h400/image_1475_image_fr.jpg" width="400" /></a><br /></p><p style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQYZcJ0zxZaRzD9P8ye1Hph4JiDnlpQT5cyQhtkxhKeINAZdFcYDhUdf1qBWP2_Ko4dgGL9f1bt04wVa0CcHMmgzUN2ScIOCwuBMQ-MXJGjEnd8BtrO7RSUIVoAV8bfxYiQP-BWDvzxEO_DgwJt_ls_K2F91cR4-dAgzjSKlDMvMzfB-CSxX0DLQ/s1200/image_1482_image_fr.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1200" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhQYZcJ0zxZaRzD9P8ye1Hph4JiDnlpQT5cyQhtkxhKeINAZdFcYDhUdf1qBWP2_Ko4dgGL9f1bt04wVa0CcHMmgzUN2ScIOCwuBMQ-MXJGjEnd8BtrO7RSUIVoAV8bfxYiQP-BWDvzxEO_DgwJt_ls_K2F91cR4-dAgzjSKlDMvMzfB-CSxX0DLQ/w400-h400/image_1482_image_fr.jpg" width="400" /></a></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfFzNbrIGjpCuw8jgWhu0isArJbKaty_0xdEcrA3C5KFZeYzopv16IcupwYk3Q5tgS6OsklHD9s9O7RsH-gYQdWjzqE0h7lwLPtXJ919F55CeirgTsU5OztNzVC3tAFtBsD7VbhOjitfO07BQ6jtC3ZEkI-bOgjpXAYwZWALEDXzU7FA6KGcCp0w/s1920/image_1473_image_fr.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1200" data-original-width="1920" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhfFzNbrIGjpCuw8jgWhu0isArJbKaty_0xdEcrA3C5KFZeYzopv16IcupwYk3Q5tgS6OsklHD9s9O7RsH-gYQdWjzqE0h7lwLPtXJ919F55CeirgTsU5OztNzVC3tAFtBsD7VbhOjitfO07BQ6jtC3ZEkI-bOgjpXAYwZWALEDXzU7FA6KGcCp0w/w640-h400/image_1473_image_fr.jpg" width="640" /></a></div><br /><p>PS. Ne pas se contenter des quelques images empruntées au site de Denis Rouvre. Ces photos il faut aller les voir "en vrai". L'exposition sera en place jusqu'au 23 Septembre.</p><p><a href="https://musees.isere.fr/expo/musee-hebert-denis-rouvre-photographies?musee=17">https://musees.isere.fr/expo/musee-hebert-denis-rouvre-photographies?musee=17</a></p><p><br /><br /></p><p><br /></p><p> </p><p> </p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-9961189247631823502024-02-15T09:14:00.107+01:002024-02-18T14:21:01.684+01:00Anne Sinclair, 21 rue de la Boétie<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgU8QrvwsEfmUX9UHA_pwv8zksC7UmHh293CmkxqbLITuRSdFwxmBlTxy2Gu_LycAYGzXYR7O9xICafYrFyDU8MfcW0Kw_h8x2p54mmikp3VH0WlWKgVmFnC9UDNUBwMABjNd19JKo3JxsJhzFSTtJjQVlwqncNrO0WFbPsjflTZcmG8nRtC51dQQ/s435/9782253173311-001-T.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="435" data-original-width="269" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgU8QrvwsEfmUX9UHA_pwv8zksC7UmHh293CmkxqbLITuRSdFwxmBlTxy2Gu_LycAYGzXYR7O9xICafYrFyDU8MfcW0Kw_h8x2p54mmikp3VH0WlWKgVmFnC9UDNUBwMABjNd19JKo3JxsJhzFSTtJjQVlwqncNrO0WFbPsjflTZcmG8nRtC51dQQ/w248-h400/9782253173311-001-T.jpeg" width="248" /></a></div><br /> Un livre choisi au hasard sur une de mes PAL - a vrai dire choisi surtout pour son petit nombre de pages entre deux monstres de plus de 800 page, oui les livres se choisissent parfois comme cela - et me revoilà plongée dans les histoires de la guerre. Celle de 40. <p></p><p>Il s'agit d'un récit largement autobioraphique, Anne Sinclair, à qui l'administration demandait de faire la preuve de sa quadruple ascendance française se replonge dans son histoire familiale, centrée autour de son grand-père maternel : Paul Rosenberg, marchand d'art, collectionneur averti et passionné qui a contribué a faire connaître et apprécier les grands peintres de la fin du XIXe et du XXe siècle, les impressionnistes d'abord, les cubistes ensuite, ami de Picasso, de Matisse et de bien d'autres. Mais la guerre contraint le galeriste à l'exil, ses biens sont spoliés ... </p><p>Paul Rosenberg, vu par sa petite fille est un personnage d'importance, pas toujours sympathique d'ailleurs. En lisant le livre d'Anne Sinclair on s'aperçoit qu'il n'est pas si facile de trouver le bon point de vue et le ton juste pour raconter une histoire qui relève de l'intime autant que de l'essai historique ou du récit journalistique. Une hésitation qui rend la lecture parfois un peu chaotique. </p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-60188860026900926012024-02-15T08:42:00.004+01:002024-02-16T09:17:59.449+01:00Sorj Chalandon, Enfant de salaud<p><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgU-Puxc56Nau_hNz3cmElgnJJmICPtapX2soUKR-9duFQogbb15sJFeB7vIAznZUVeWtU3ak_9Ov3SGlWh8cGZxqKHoOrTFXjJqaS4KLihdF_LvwlVe3rC1i8CN1-whKkOJUHHxY7eJPmd59QiGkFFIWwZLjF5ETstNJUAaXBWLCid601OCNim3g/s435/9782253936824-001-T.jpeg" style="clear: left; float: left; margin-bottom: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="435" data-original-width="269" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgU-Puxc56Nau_hNz3cmElgnJJmICPtapX2soUKR-9duFQogbb15sJFeB7vIAznZUVeWtU3ak_9Ov3SGlWh8cGZxqKHoOrTFXjJqaS4KLihdF_LvwlVe3rC1i8CN1-whKkOJUHHxY7eJPmd59QiGkFFIWwZLjF5ETstNJUAaXBWLCid601OCNim3g/w248-h400/9782253936824-001-T.jpeg" width="248" /></a>Lire <b>Enfant de salaud</b>, c'est se plonger deux fois dans la boue : celle du procès de Klaus Barbie, que l'auteur a suivi en tant que chroniqueur judiciaire et celle de la vie de son père qui pendant la guerre de 40 n'a cessé de changer de camp, opportuniste ou mythomane, sans doute les deux. </p><p>Présenté comme un roman, le livre s'appuie sur des faits indéniables, mais l'écrivain se donne la liberté de manipuler la vérité, comme il se donne la liberté de mêler son histoire intime (la relation à son père) avec l'histoire officielle, enregistrée, documentée. Au final c'est assez perturbant parce que les doutes et les soupçons finissent par s'immiscer partout, dans toutes les pages, entre toutes les lignes. Plus on avance dans le roman, plus on s'interroge; on se demande s'il est jamais possible de savoir exactement ce qui s'est passé, de connaître la responsabilité (la culpabilité?) de chacun. D'autant que le roman n'est pas seulement une construction intellectuelle : le récit à la première personne permet de faire partager des émotions, que ce soit devant la tentative désespérée du fils pour établir une relation vraie avec son père, devant l'évocation de la rafle des enfants d'Izieu ou des sévices infligés par les nazis à leurs prisonniers, ou devant la morgue de Barbie et les agissements de Jacques Vergès, son avocat. Le "roman" de Sorj Chalandon est en tout cas un roman troublant.<br /></p><p> </p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"></div><br /><br /><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-4592485807814350972024-02-14T11:04:00.003+01:002024-02-14T11:04:00.134+01:00Le Condorcet de Badinter<p style="text-align: center;"> <a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjv3fyw35vyf4yaOjJ2kl35pJIWCLkMjUf_2wfEUn7IGraxrtB_nko7rVYAhPkucQn9M1yyb4JX-e5VU4wCEeL3021s1kY0zLa1r2vAahOb1pP-jCIsOfS4pzO2dEOEJgYMOVIISStLqPEfS7i1xSKs4opAoHVh8zg_-Hm1tC6L7_-8ZBl7nPUcnQ/s1197/9782213024080-T.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1197" data-original-width="780" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjv3fyw35vyf4yaOjJ2kl35pJIWCLkMjUf_2wfEUn7IGraxrtB_nko7rVYAhPkucQn9M1yyb4JX-e5VU4wCEeL3021s1kY0zLa1r2vAahOb1pP-jCIsOfS4pzO2dEOEJgYMOVIISStLqPEfS7i1xSKs4opAoHVh8zg_-Hm1tC6L7_-8ZBl7nPUcnQ/w418-h640/9782213024080-T.webp" width="418" /></a></p><p> </p><p> Le livre d'Elisabeth et Robert Badinter, <b>Condorcet</b>, <b>Un intellectuel en politique</b> est sorti en 1989. Dans la cohorte de tous les livres qui ont marqué le bicentenaire de la Révolution. Mais celui-ci est du genre qui ne s'oublie pas. Car, s'il s'agit bien d'une biographie, elle est non seulement précise et bien documenté, qualités que l'on est en droit d'attendre de tout ouvrage historique, mais elle met en oeuvre des qualités littéraires qui en font un ouvrage extrêmement agréable à lire. </p><p>En lisant le livre des Badinter, j'ai beaucoup appris sur l'auteur de <b>L'Esquisse d'un tableau historique de l'esprit humain - </b>oeuvre majeure du XVIIIe siècle que j'ai toujours eu à coeur de faire connaître - beaucoup appris sur le démocrate, le féministe, l'humaniste qu'était Condorcet, mais j'en ai appris presqu' autant sur le couple Badinter qui de toute évidence partageait les idées et les valeurs du philosophe. En parlant de Condorcet, c'est un peu d'eux-mêmes qu'ils parlaient. En filigrane, à demi-mots, avec pudeur bien sûr, mais il est évident qu'ils poursuivaient les mêmes combats et qu'ils étaient du même côté, celui du respect de l'être humain. Après tout, lorsqu'en 1793 il a fallu décider de la culpabilité du roi et du châtiment à lui infliger, Condorcet a voté pour "la peine la plus élevée à l'exception de la mort," refusant lui aussi qu'un homme soit coupé en deux. </p><p><br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-22380898031074361372024-02-11T08:19:00.000+01:002024-02-13T21:42:47.142+01:00L'Homme d'argile<p> L'art ou plutôt les artistes, leur vie privée, leurs méthodes de travail... Anselm (Kiefer), Bonnard, Dali, Ricardo (Cavallo)... en quelques mois cela fait beaucoup de films sur des peintres, comme si l'art, la peinture en particulier, était devenu le nouveau hochet des cinéastes. </p><p>Le film d'Anaïs Tellenne, <b>L'Homme d'argile </b>échappe à cette tendance parce que ce n'est ni un biopic ni un documentaire sur un artiste connu, mais une fiction sur la relation qui peut s'établir entre un artiste (en l'occurrence une femme) et son modèle (en l'occurrence un homme). Raphael, dont la laideur massive inspire Garance est un être frustre, naïf. Connue pour ses installations et sesprovocations artistiques, Garance se lance ici dans la sculpture et travaille l'argile avec une sensualité évidente. Le film joue sur l'ambiguïté de ces deux regards qui se croisent et s'entremêlent avec des intentions bien différentes : elle porte sur son modèle un regard d'esthète alors que lui, amoureux transi, la dévore des yeux.</p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSYr70S7zZCxCPSrT2CWX4m-YAUU5yuOQtsLywAWn7fjzY6gn1odb3kT1i15uLo_zNZXFa5Pk9_nQ5_UEm2BbbFjvyzlVdbPEuoR4GV8J7w5GaWQNde4M6QyQKQt0x0HwZE5xePTPAs1zEsYy0RGdDN1Bif6dMZC5NnZRGLKjazjTNUx0glxtedw/s1528/1338657.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1075" data-original-width="1528" height="450" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSYr70S7zZCxCPSrT2CWX4m-YAUU5yuOQtsLywAWn7fjzY6gn1odb3kT1i15uLo_zNZXFa5Pk9_nQ5_UEm2BbbFjvyzlVdbPEuoR4GV8J7w5GaWQNde4M6QyQKQt0x0HwZE5xePTPAs1zEsYy0RGdDN1Bif6dMZC5NnZRGLKjazjTNUx0glxtedw/w640-h450/1338657.webp" width="640" /></a></div><br />Peu de dialogues, beaucoup de scènes nocturnes, de scènes d'intérieur où tout se joue, le possible et l'impossible, dans l'intimité de la création artistique qui abolit les différences. A l'extérieur la réalité n'en paraît que plus triviale. Indifférent à l'âge comme aux conditions sociales, l'art permet de voir la beauté là où elle n'existe pas et d'entrecroiser brièvement deux mondes que tout oppose. Pour un premier film, c'est plutôt réussi. <br /><p></p><p><br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-29319787241226764472024-02-08T00:08:00.007+01:002024-02-10T11:03:49.224+01:00La zone d'intérêt<p> Je crains que beaucoup ne fassent la grimace en découvrant le sujet du film. Oui, il s'agit encore de la guerre et du nazisme. Oui il s'agit bien des camps d'extermination. Mais le point de vue adopté par Jonathan Glazer est particulièrement intéressant. Parce que oui, nous sommes bien à Auschwitz, mais en dehors du camp, de l'autre côté du mur. Du camp lui même, on n'aperçoit d'ailleurs que le haut des bâtiments, ou parfois - rarement - la longue cheminée d'où sort une fumée grise <br /></p><p>Jonathan Glazer est un réalisateur habile, qui non seulement utilise toutes les ressources du cinéma, effets visuels ET sonores, mais sait aussi innover comme dans cette séquence initiale où l'on ne voit rien d'autre sur l'écran que du gris, un gris moche, un gris sale. Comme une mise en condition du spectateur qui se retrouve au plan suivant au bord d'une rivière, les herbes sont hautes, on est en été, maillots de bain, rires, gambades... les corps, très blonds, très blancs sont plus ou moins dénudés, déjeuner sur l'herbe ... des références picturales, ou cinématographique.; une autre séquence dans un jardin fleuri, au début de l'été, une jeune mère attentive penche son bébé vers les fleurs pour lui en faire respirer le parfum. Un vrai chromo, avec quelque chose d'un peu trop ordonné, des couleurs un peu froides qui empêchent d'adhérer pleinement à cette image du bonheur en carte postale. </p><p>Le film distille un malaise qui ne fait que s'accentuer lorsque la mère de famille essaye un manteau de fourrure dont on a vite compris la provenance, lorsqu'elle ricane avec son mari ou refuse de le suivre dans sa nouvelle promotion parce qu'elle aime trop sa maison, son jardin, sa piscine ... Monstrueuse cette femme qui refuse de voir, de savoir ou plutôt qui sait et approuve ? Monstrueux son mari dont le seul souci est le gain en efficacité, qui lui permet d'augmenter la rentabilité du processus d'extermination, chef d'entreprise efficace, fonctionnaire zélé ? Monstrueux ces gens ? Non. Ce film ne fait que montrer la banalité du mal, au sens où l'entendait Hanna Arendt, en posant la question de l'absence ou de l'annihilation du sens moral. Chez certains individus ? Dans une population entière ? Dans certaines conditions? Je ne pense pas que <b>La Zone d'intérêt</b> apporte la moindre réponse, la moindre explication à ces question qui malgré les apparences n'ont rien perdu de leur actualité. Au spectateurs de poursuivre la réflexion avec les éléments que le cinéaste lui a donnés.<br /></p><p style="text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnoDyhkezLkUWFInUVKYw6EDdWUijXejJrO3wUGomEqaVVKzsBSFDCLTcGeXPgaB0OPOKVyg5N72DwbHwfZOXwZsgHd2w42xEGK682JwUwjL_f4dvk8tq012opmQjs6OJWzOqm4siaC104bGNJaVldoIEToj8yrH6xniwPkmVbiRr5AvCzI75LYg/s1569/3678937.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1569" height="440" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgnoDyhkezLkUWFInUVKYw6EDdWUijXejJrO3wUGomEqaVVKzsBSFDCLTcGeXPgaB0OPOKVyg5N72DwbHwfZOXwZsgHd2w42xEGK682JwUwjL_f4dvk8tq012opmQjs6OJWzOqm4siaC104bGNJaVldoIEToj8yrH6xniwPkmVbiRr5AvCzI75LYg/w640-h440/3678937.webp" width="640" /></a></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-78116690255378365002024-02-07T06:45:00.001+01:002024-02-07T06:45:00.144+01:00Laurent Gaudé, Salina<br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs99d7_C15YHKZrwDC60wWlE0WWOhJ6LqbGil3drXEamxnpzu84DkCDlyGk2SpfXytNLXbzuo9NAvs0BVdJLzLLVyu5gobcz34JRn61RMLvcWxr8sqF6UPaRzXjcerK_WSkFmbCZA92gqi60plZi-H6iMGOPaspevuMchOgcVM_hDwTdZTP-wcxg/s749/9782330141004.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="749" data-original-width="468" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjs99d7_C15YHKZrwDC60wWlE0WWOhJ6LqbGil3drXEamxnpzu84DkCDlyGk2SpfXytNLXbzuo9NAvs0BVdJLzLLVyu5gobcz34JRn61RMLvcWxr8sqF6UPaRzXjcerK_WSkFmbCZA92gqi60plZi-H6iMGOPaspevuMchOgcVM_hDwTdZTP-wcxg/w400-h640/9782330141004.jpg" width="400" /></a></div><p></p><p> C'est un chant, c'est un poème, c'est une épopée. C'est le dit de
Salina raconté par son fils. Son troisième fils. C'est une histoire
d'amour et de haine, de violence et de tendresse. Une histoire comme un
conte cruelle, un récit que ne connaît que la démesure. </p><b>Salina les trois exils</b> est un livre envoûtant, qui se lit d'une traite, mais ne se raconte
pas. Laurent Gaudé (Le Soleil des Scorta, La Mort du roi Tsongor) est un
écrivain hors du commun dont les textes se disent et s'écoutent autant
qu'ils se lisent parce que sa parole est musique. <p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-42656564410979000152024-02-06T06:32:00.001+01:002024-02-06T06:32:00.234+01:00La tête froide<p> Encore une histoire de migrants ? Oui, mais celle-ci est bien d'aujourd'hui. Et elle est vue du côté des passeurs avec toute l'ambiguïté que cela suppose. Parce que lorsqu'il s'agit de faciliter le passage clandestin d'individus d'un pays à l'autre, rien n'est simple vraiment. </p><p>Marie vit dans la précarité - un bungalow dans un camping - quelque part du côté de Briançon. Pour payer son loyer elle fait de la contrebande de cigarettes, aidée par un ami policier qui lui indique la route à prendre pour éviter les contrôles. Une nuit, elle porte secours à deux clandestins en détresse et la voilà prise dans un engrenage dont il lui sera difficile de sortir. Parce qu'il n'est pas beaucoup plus difficile de passer des cartouches de cigarettes que des clandestins, et que cela rapporte beaucoup plus. Or Marie a besoin d'argent, et Souleymane, son premier clandestin, qu'elle a fini par héberger, également. </p><p>L'intérêt du film de Stéphane Marchetti repose entièrement sur cette ambiguïté qui nous interdit de juger. Trancher entre le bien et le mal n'est jamais facile et on ne cesse de se demander ce qui l'emporte chez cette femme : le besoin d'argent c'est certain qui permet de passer par-dessus les barrières morales et les dangers, l'empathie, l'altruisme, générosité ... Il faut dire qu'avec Florence Loiret Caille, le réalisateur a trouvé une interprète à la mesure de cet enjeu. Elle est tour à tour revêche, âpre, ardente, renfrognée, forte, généreuse, altruiste, paumée, déterminée, attachante, énervante ... <br /></p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHsA3EE2DnWi2xh7Kx0lXE9pwhjZgXRcWU1AwBOc9fBCpAIDCLchYfrTcCcjSYcmMoxbIE2WdRnVfvcqo065eHUHWKAwndB3Oxl1mpIVBZCJCjN8otxu_oMjh-uX5I-AcTpLJS1aHDjLnZw-L6KwRek7r7j-AUIOVDBgKoId3LzR5uTYLReqAmgw/s1600/0517382.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="670" data-original-width="1600" height="268" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhHsA3EE2DnWi2xh7Kx0lXE9pwhjZgXRcWU1AwBOc9fBCpAIDCLchYfrTcCcjSYcmMoxbIE2WdRnVfvcqo065eHUHWKAwndB3Oxl1mpIVBZCJCjN8otxu_oMjh-uX5I-AcTpLJS1aHDjLnZw-L6KwRek7r7j-AUIOVDBgKoId3LzR5uTYLReqAmgw/w640-h268/0517382.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></div><br /><br /><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-66443637110405409392024-02-05T10:07:00.001+01:002024-02-05T12:30:30.756+01:00Natacha Appanah, Traits et portraits<p style="text-align: right;"><br /></p><p style="text-align: left;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0DWgvTccVMpGFgh8FwsJddnqOESY8EJKQFhj3DyCSDSrugT66ZEpvhEa82D7aCJoeVP3FRsA6qMtPXigomwXLxz3ru-e5STDGQBH_5jeOIln5j0oKZatUvL7Dw-aa06b55IOyTesynNzSyzNw12MfMyq3rMkI852_uQts0zPwo2wlFthAjiCOfQ/s456/D23626.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="456" data-original-width="312" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEh0DWgvTccVMpGFgh8FwsJddnqOESY8EJKQFhj3DyCSDSrugT66ZEpvhEa82D7aCJoeVP3FRsA6qMtPXigomwXLxz3ru-e5STDGQBH_5jeOIln5j0oKZatUvL7Dw-aa06b55IOyTesynNzSyzNw12MfMyq3rMkI852_uQts0zPwo2wlFthAjiCOfQ/w274-h400/D23626.jpg" width="274" /></a>Pur hasard, mais juste après avoir lu Les Exportés de Sonia Devillers, je tombe en bibliothèque sur <b>La Mémoire délavée </b>de <b>Natacha Appanah</b>, cette écrivaine mauricienne dont on dit grand bien depuis un certain temps et que je n'avais pas encore lue.</p><p style="text-align: left;">Comme dans <b>Les Exporté</b>s il s'agit d'une histoire familiale, qui s'inscrit dans une histoire d'immigration. Les lieux, les moments, sont différents, mais il s'agit toujours de retrouver dans quelles conditions s'est effectué cette translation d'un pays à l'autre et l'impact que ce déracinement a eu sur les générations qui l'ont vécu et même au delà. Parce qu'une histoire familiale ainsi bouleversée n'est jamais claire pour ceux qui viennent après; elle est pleine de non-dits, de fausses-pistes, un flou dont certains s'accommodent, mais que d'autres cherchent au contraire à élucider. </p><p style="text-align: left;">Dans une langue souvent lyrique, voire poétique, avec beaucoup de tendresse Nathacha Appanah raconte l'enfance, mais aussi la vieillesse, raconte comment les "engagés", ces coolies venus d'Inde pour travailler dans les plantations de l'île Maurice se sont adaptés, se sont soumis aux conditions imposées par les propriétaires. Parce que l'histoire familiale est aussi une histoire sociale. Une histoire qui ramène forcément le lecteur au présent. <br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-20018731346363578342024-01-30T08:11:00.013+01:002024-01-30T09:05:04.579+01:00Sonia Devillers, Les Exportés<p><b></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSFmCrgUOfGEaDQyIbJwUnOX5lkJs7tHFXpypgIL7ZnmVLJonC0RUhs-08rsG0oz6o6tzpHDDXRR-6elbkQOyH1Y2Q5i0Dww1cOmdT2cFtVLW99-2CWgoyQ6hX4tf-plDvHADgnm9hC44PzmTYjpr5V34S6186fMjMUXLRUi8n0sm5ZRJsuxNsKg/s316/51CwUaxE-nL._SX195_.jpg" style="clear: right; float: right; margin-bottom: 1em; margin-left: 1em;"><img border="0" data-original-height="316" data-original-width="195" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgSFmCrgUOfGEaDQyIbJwUnOX5lkJs7tHFXpypgIL7ZnmVLJonC0RUhs-08rsG0oz6o6tzpHDDXRR-6elbkQOyH1Y2Q5i0Dww1cOmdT2cFtVLW99-2CWgoyQ6hX4tf-plDvHADgnm9hC44PzmTYjpr5V34S6186fMjMUXLRUi8n0sm5ZRJsuxNsKg/w247-h400/51CwUaxE-nL._SX195_.jpg" width="247" /></a></b></div><b><br /> Les Exportés</b> n'est pas un roman. Plutôt une biographie qui penche du côté de l'essai historique<br /><p></p><p>Journaliste, <b>Sonia Devillers</b> entreprend de raconter l'histoire de ses grands-parents qui, avec leurs deux filles, ont quitté la Roumanie en 1961 pour se réfugier en France. 1961, la guerre froide, les pays de l'Est sous domination soviétique... on a une vague idée de ce qui se passait derrière le rideau de fer, mais que sait-on précisément de la Roumanie, de la façon dont elle a vécu la guerre, que sait-on de sa population juive ? </p><p>Autant de questions qui trouvent leur réponses dans le livre de Sonia Devillers, le coeur du récit restant le sort de ses grands-parents, et la façon dont ils ont réussi à sortir de leur pays, produits d'exportation dont la valeur était calculée en nombre de porcs ou autres animaux d'élevage que le gouvernement roumain récupérait contre autorisations de sortie payées évidemment par les candidats à l'exil. Par l'intermédiaire d'un passeur intéressé financièrement plus que bienfaiteur, bien qu'il ait permis à beaucoup de quitter la Roumanie. <br /></p><p><b>Les Exportés</b> est un livre de bon journalisme, dont les informations chiffrées, documentées et sourcées sont complétées par l'évocation plus personnelle de la famille de Sonia Devillers. C'est un livre à la fois édifiant et émouvant, sur les dessous de l'Histoire, une Histoire dont on ne connaît les détails, que lorsque les documents officiels ont été déclassés. Longtemps après ... <br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-57799046189705605132024-01-29T08:06:00.000+01:002024-01-29T08:06:35.932+01:00Lance Weller, Les Marches de l'Amérique<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2SLaM2567l65FJ-p1Q2jTs7HNn2scrpOekhq1HmHxAXasiRAgziLdbVJgSpZyj7Y5HmpdbZlBX2-fntkdoze3p8CxxdkMIeqSDEZNmPjVU3fN7_tFh_kchv_HknsYkBFGABmJ9sdFn-Go0quNC5D0aT2e4yh2hGkXtjFWyprjPlwnG8zbs71A7Q/s510/312.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="510" data-original-width="340" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi2SLaM2567l65FJ-p1Q2jTs7HNn2scrpOekhq1HmHxAXasiRAgziLdbVJgSpZyj7Y5HmpdbZlBX2-fntkdoze3p8CxxdkMIeqSDEZNmPjVU3fN7_tFh_kchv_HknsYkBFGABmJ9sdFn-Go0quNC5D0aT2e4yh2hGkXtjFWyprjPlwnG8zbs71A7Q/w426-h640/312.jpg" width="426" /></a></div><p></p><p>Autant être prévenu, le livre de Lance Weller est un livre aussi brutal que violent, centré autour de trois personnages dont on aurait souhaité qu'ils n'aient aucune ressemblance avec quiconque, mais dont on sait bien qu'à défaut d'être vrais, ils sont vraisemblables. Que des gens comme eux il y en a eu, il y en a, et il y en aura à chaque fois que l'histoire trébuche. <br /></p><p>Trois personnages donc, une femme et deux hommes. Les deux hommes, qui se connaissent depuis l'enfance, sont en fuite et errent inlassablement dans les "marches" de l'Amérique, ces territoires à l'Ouest du Mississippi, à l'Ouest des Rocheuses et du Pecos où la loi états-unienne ne s'appliquait pas encore, où l'on parlait de territoires, de frontières et de guerre, surtout de guerre : guerre de conquête contre le Mexique, guerre contre les Indiens et même guerre civile. Au cours de leurs pérégrinations, Tom et Pigsmeat rencontrent Flora, une jeune esclave, belle et rebelle, dont le propriétaire a commencé par abuser sexuellement avant de la prostituer.<br /></p><p>Les personnages de Lance Weller ne sont pas des tendres, ils n'hésitent ni à se battre ni à tuer, non par goût, mais parce que c'est nécessaire, parce que la survie dans les marches de l'Amérique impose la violence. On aimerait se rassurer, en lisant le roman comme on regarde un western, en se disant que les bons finissent toujours par l'emporter sur les méchants. On aimerait se rassurer en se disant qu'il s'agit d'une fiction, en admirant le talent de l'écrivain dont la plume ne recule devant rien, en râlant même contre la mode littéraire qui impose la dislocation de la chronologie avant de se dire que d'une certaine façon elle repose le lecteur soumis à tant d'horreurs. Mais il faut bien reconnaître que Lance Weller dit la vérité sur l'histoire de l'Amérique, une histoire dont il faut sans doute s'imprégner pour mieux comprendre l'Amérique d'aujourd'hui. <br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-31237929630383860552024-01-26T08:58:00.080+01:002024-01-26T08:58:00.146+01:00Past lives<p> Je n'aime pas qu'on m'explique trop les choses et du coup j'ai trouvé le film de <b>Céline Song</b> un peu trop laborieux, surtout au début. Il est vrai aussi que Greta Lee, qui tient le rôle de Nora en fait un peu trop.</p><p>Le sujet pourtant est intéressant qui essaye de comprendre pourquoi nos vies prennent un certain cours, qui aurait pu être tout autre si ... et tout est dans ce si. En suivant deux personnages, amis d'enfance, sur une vingtaine d'années, plus précisément en mettant en scène trois moments clefs de leur histoire, la réalisatrice suggère que la relation entre Nora et Hae Sun est moins impactée par les accidents de la vie (l'immigration) que par les attentes de chacun. Par leurs différences culturelles bien sûr - l'une s'est américanisée, l'autre est resté coréen-coréen, mais plus encore par leurs personnalités : l'ambitieuse qui veut à tout prix "faire quelque chose de sa vie" et l'autre plus réservé, dont les élans sont moins exubérants mais l'attachement plus profond. Alors forcément il y a un peu de mélancolie, puisque l'histoire d'amour reste du côté de ce qui aurait pu être, mais ne sera pas. Et c'est sans doute mieux ainsi puisque demeure entre les deux personnages l'amitié. Qui vaut mieux que les amours ratés. </p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5rtrEv94t3NebRcAc1pZZtnv8nf9G3NJXTBRsj-VkkfoSBIBvXidlQVOeSx1DR0N_C_1Pxu2H3Y2VkaduYpYOEUv6FZgLFTC5OdnVIqzI2yVvVjffSHs35SwqVibu_ADlM1o9aHagcS6LuNRcdVxJbO1Br6m1NfIY5E11dHslDAthShtWj9bO3Q/s1600/5870710.webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="860" data-original-width="1600" height="344" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi5rtrEv94t3NebRcAc1pZZtnv8nf9G3NJXTBRsj-VkkfoSBIBvXidlQVOeSx1DR0N_C_1Pxu2H3Y2VkaduYpYOEUv6FZgLFTC5OdnVIqzI2yVvVjffSHs35SwqVibu_ADlM1o9aHagcS6LuNRcdVxJbO1Br6m1NfIY5E11dHslDAthShtWj9bO3Q/w640-h344/5870710.webp" width="640" /></a></div><br /><br /><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-10913607413929787792024-01-23T17:36:00.001+01:002024-01-23T17:36:27.538+01:00Le Ciel rouge<p> Trop contente d'avoir pu voir le film de <b>Christian Petzold, Le Ciel rouge</b>, auquel le festival Télérama a donné une deuxième chance. Le point de départ est hyper simple : une maison de vacances au bord de la mer Baltique. L'herbe est sèche, et personne ne s'inquiète de l'incendie qui monopolise pompiers et hélicoptères puisque le vent souffle de la mer. Quatre trentenaires se retrouvent là, un peu par hasard : Nadja la seule fille du groupe, David le maître-sauveteur, Félix supposé rendre un dossier pour entrer aux Beaux-arts et son ami Léon, écrivain venu là pour écrire. </p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7w_FEvIi-SI6hyphenhyphen9Us0UY7a1H8KNLy9x2ca1qB8d8nKpdooaZ58NDzJs0HktmwKWy700jDI8cTahj9Bre4R5pBuRPz5eb-HDcqM63Af5pCTsRlBg1ykn1ugC2CxbP5WkhqMhRzz21i73nXVzCcv1IqE1ZeoyGHJYyvZaNxvLUJtLcZK9yLm6ty7A/s1354/5229760.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1354" height="510" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj7w_FEvIi-SI6hyphenhyphen9Us0UY7a1H8KNLy9x2ca1qB8d8nKpdooaZ58NDzJs0HktmwKWy700jDI8cTahj9Bre4R5pBuRPz5eb-HDcqM63Af5pCTsRlBg1ykn1ugC2CxbP5WkhqMhRzz21i73nXVzCcv1IqE1ZeoyGHJYyvZaNxvLUJtLcZK9yLm6ty7A/w640-h510/5229760.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></div> <p></p><p>Ce que décrit le film c'est le jeu des affinités, des attirances aussi bien que des rejets, le grand jeu de la séduction entre jeunes gens libres de leur vie amoureuse. Après tout ce sont les vacances ! Mais le seul à ne pas jouer le jeu de l'insouciance, c'est Léon, trop centré sur lui-même, sur l'écriture de son roman, sur ses doutes pour s'intéresser aux autres. Le personnage n'est pas particulièrement sympathique, mais particulièrement bien vu, sans que les autres soient pour autant moins bien traités par le réalisateur. Difficile de ne pas penser au grand roman de Goethe, Les Affinités électives - deux, puis trois, puis quatre personnages, les interrogations, les doutes, l'allant de la jeunesse - mais dans une version d'aujourd'hui. </p><p>Ces jeunes gens sont à un moment de leur existence où tout est encore possible, mais ils doivent faire des choix, s'engager, renoncer, tenter leur chance. Puiser au fond d'eux même pour trouver qui ils sont et ce qui importe vraiment pour eux. Voilà ce qui les rend émouvants, bien qu'ils fassent partie des privilégiés et ne se soucient guère de l'incendie en cours. Le monde brûle et nous regardons ailleurs... Pourtant je ne crois pas que le propos du film soit vraiment politique; c'est plutôt un regard porté sur la jeunesse. Une certaine jeunesse. <br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-54449780279210641822024-01-21T10:43:00.001+01:002024-01-21T10:43:00.135+01:00Robert Seethaler, Le Café sans nom<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwS92nXtERP8eDwg00OLDEjNqjsQJxsw3JOYG2qOgN98H4Mk6fGKYpJx-loba-QWsNnEaRfS6cP4QQ4YCfhc7RalzzIDCpNBCEGEqfSVDJR5r0AhT1LTJAZGcBlSC63Vd5D-ig_wQXdCGf54-wysntvc6y8tIkputmrSi03F7zuG64OInDd_izfQ/s2162/Le-Cafe-sans-nom.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2162" data-original-width="1654" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjwS92nXtERP8eDwg00OLDEjNqjsQJxsw3JOYG2qOgN98H4Mk6fGKYpJx-loba-QWsNnEaRfS6cP4QQ4YCfhc7RalzzIDCpNBCEGEqfSVDJR5r0AhT1LTJAZGcBlSC63Vd5D-ig_wQXdCGf54-wysntvc6y8tIkputmrSi03F7zuG64OInDd_izfQ/w490-h640/Le-Cafe-sans-nom.webp" width="490" /></a></div><p><br /> C'est le deuxième roman de Robert Seethaler que je lis. Et je me retrouve assez vite dans un univers familier, celui d'un monde choral, mais contrairement au précédent, Le Champ, les personnages de ce nouveau roman sont bien vivants. Et puis l'on est passé d'une petite ville à la grande Vienne, que ceux qui la connaissent n'auront pas de mal à reconnaître. </p><p>Cela commence par un personnage, Robert Simon, un journalier qui travaille au marché des Carmélites, et se lance dans un projet risqué : reprendre la gestion d'un vieux café. On est en 66, et jusqu'à sa fermeture 10 ans plus tard, Robert voit graviter autour de son café toute une population de petites gens, dont l'auteur suit l'évolution. Pas d'intrigue centrale, pas de suspense mais une jolie fresque viennoise. Robert Seethaler a l'art de créer des personnages qui dès les premières lignes sonnent juste, il sait les différencier, restituer leur personnalité, leur état-d'esprit, et même leur façon de parler. Un lieu, une époque, des vies qui vont rarement en ligne droite. Plus on avance dans la lecture de ce roman, plus on a l'impression de faire partie des habitués du café, assis toujours à la même place, à regarder le monde et le temps passer et ce n'est pas désagréable du tout. <br /></p><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-58704075761882375542024-01-18T10:29:00.002+01:002024-01-20T10:53:33.111+01:00L'innocence<p>Presque tous les films de <b>Kore-eda</b> parlent de la famille, qu'il s'agisse d'une famille tout à fait traditionnelle ou plus souvent d'une famille atypique, au moins pour le Japon. Dans <b>L'Innocence</b>, il s'intéresse à deux enfants qui vivent chacun dans une famille où manque l'un des deux parents : mère célibataire pour cause de veuvage ou père célibataire pour cause de divorce. Le glissement vers parent absent/enfant perturbé fait un peu cliché, mais reste une problématique intéressante, que le réalisateur choisit de développer à partir d'un cas de harcèlement scolaire. Ou plus précisément une suspicion de harcèlement. </p><p>Pour mieux montrer l'écart entre les faits et l'interprétation des faits, Kore-eda juxtapose les trois points de vue, celui de la mère, celui du professeur incriminé, celui des enfants et glisse de l'un à l'autre sans avertir le spectateur qui se retrouve un peu largué jusqu'à l"épisode final qui dramatise la situation avant de finalement l'éclairer. </p><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1ZH_0B7yBcB17NgUUMn31tD6-LrosxzQroWeKnNeFwVodepmzyJD7xCe9k9MNKDUzjBeJAJKzQUXBbqQLwmhGxJIzuDaAhgbylYUwbMg0AsoQSr9xHkcDppw6BMvRvGM4ansuUa7to6CTxP4AKqsO7cAHmwjoTfSXTDQjqfQjglJkXShm4BBEDg/s1440/4531975.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1440" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEi1ZH_0B7yBcB17NgUUMn31tD6-LrosxzQroWeKnNeFwVodepmzyJD7xCe9k9MNKDUzjBeJAJKzQUXBbqQLwmhGxJIzuDaAhgbylYUwbMg0AsoQSr9xHkcDppw6BMvRvGM4ansuUa7to6CTxP4AKqsO7cAHmwjoTfSXTDQjqfQjglJkXShm4BBEDg/w640-h480/4531975.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></div><br />A qui donner raison ? Pour qui prendre parti ? Les histoires de famille sont toujours plus complexes qu'elles n'en ont l'air et le réalisateur ne fait rien pour les simplifier, au risque de perdre un certain nombre de spectateurs en chemin. Mais l'intérêt d'un film comme d'un roman ne réside-t-il pas dans sa capacité à intriguer les spectateur, à stimuler son intelligence, à lui donner à penser, plutôt que de lui donner à voir ce qu'il connaît déjà. <br /><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-70336378106935921552024-01-17T08:40:00.005+01:002024-01-17T10:51:10.248+01:00Perfect Days<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyNPOUwEs0dnw-p1mihfXyHlRGjBKME2UrJgWYOsOPAnQMN4VRmn3iRRNf4vP-lNU8Uyq1HmQ92jDry8f3kNuBBGomqbgm1HLDlA3_7CQ-ThERfI21gRssJcWvLXFRTRQh47VFB2umS2tQpLGXbU90nPI-hKfrYgvkNMxxD7uWWiRwdyu6Lkkoxw/s1440/1859281.webp" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1080" data-original-width="1440" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiyNPOUwEs0dnw-p1mihfXyHlRGjBKME2UrJgWYOsOPAnQMN4VRmn3iRRNf4vP-lNU8Uyq1HmQ92jDry8f3kNuBBGomqbgm1HLDlA3_7CQ-ThERfI21gRssJcWvLXFRTRQh47VFB2umS2tQpLGXbU90nPI-hKfrYgvkNMxxD7uWWiRwdyu6Lkkoxw/w640-h480/1859281.webp" width="640" /></a></div><br /> On pourrait dire qu'il y a deux films dans <b>Perfect days.</b> Le film d'un occidental qui pose un regard étonné et admiratif sur le Japon ou plus exactement sur les habitudes d'hygiène des Japonais, tout en prenant bien soin de ne choisir que les toilettes les plus "design" de la capitale et de souligner la maniaquerie (ah, le coup du miroir coudé ! ) de celui qui a la charge d'en maintenir la propreté. C'est le côté un peu documentaire et finalement assez drôle du film avec, en complément quelques personnages "hors normes" comme pour casser le côté trop policé de la société japonaise. <p></p><p>Mais le propos de Wim Wenders est heureusement plus subtil quand il s'attache à la personnalité d'Hirayama, l'employé chargé du nettoyage. Un homme dont le quotidien est parfaitement structuré et totalement répétitif, un homme d'habitude, soucieux de bien faire ce qu'il fait. Il n'y a pas de sot métier, n'est ce pas, il n'y a que de sottes gens et Hirayama est loin d'être un sot. C'est un homme qui sait se contenter de ce qu'il a, qui choisit avec soin ses livres et la musique qu'il écoute, attentif à la croissance des jeunes pousses d'arbre qu'il transplante avec soin, qui avec son appareil argentique et des photos tirées en noir et blanc, essaye de capter un éclat de lumière à travers le feuillage, qui porte le même regard attentif sur les arbres que sur les gens. Un homme heureux ? Un homme sage ? En tout cas le film de Wim Wenders pousse le spectateur à s'interroger sur le sens de ces deux mots : bonheur /sagesse. Hirayama écoute des chansons des années 50 ou 60 sur un vieux lecteur de cassettes; il n'écoute pas la radio, ne regarde pas la télévision. Hirayama lit des auteurs classiques, il ne lit pas les journaux. Il s'intéresse - un peu - aux gens, il ne s'intéresse pas au monde. Faut-il à ce point rétrécir son univers pour être heureux ? Faut-il chercher dans l'indifférence au monde la clef de la sagesse ? C'est sans doute le mérite du film de poser la question. A chaque spectateur de chercher la réponse qui lui convient. <br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-10363356644193485742024-01-16T10:29:00.001+01:002024-01-17T08:39:38.433+01:00Si seulement je pouvais hiberner<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0eHcbe4sqXxDYOsFboeU1OqrA5LNnYAbkK1jzmKv0A0rXRb8pz4oTrlTzAXtJjhgFzCZ6-HjwfoRUJ4_jRQ2j8uzAM-ZJyAgI5qLh4JSoY96UxcWoLvmQNRNojohP9s3zp6BVTBxQXRK_tMrRyKDnXIBT0XjIvp8inVxS4HgZZtil8S1sAK2Rrw/s1600/2866892.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="835" data-original-width="1600" height="334" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg0eHcbe4sqXxDYOsFboeU1OqrA5LNnYAbkK1jzmKv0A0rXRb8pz4oTrlTzAXtJjhgFzCZ6-HjwfoRUJ4_jRQ2j8uzAM-ZJyAgI5qLh4JSoY96UxcWoLvmQNRNojohP9s3zp6BVTBxQXRK_tMrRyKDnXIBT0XjIvp8inVxS4HgZZtil8S1sAK2Rrw/w640-h334/2866892.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx.jpg" width="640" /></a></div><br /> Trois bouilles rieuses. Oui mais à Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, l'hiver est rude et dans la yourte où vit Ulzii, il fait particulièrement froid. La mort du père et la perte du troupeau ont contraint la famille à se réfugier au portes de la capitale; la mère a sombré dans l'alcoolisme et décide de retourner tenter sa chance "au village" avec le plus jeune de ses quatre enfants, laissant les trois autres se débrouiller seuls. C'est à Ulzii qu'il revient de trouver comment permettre au trio de survivre à l'hiver tout en poursuivant ses études, parce qu'étudiant brillant, il peut passer les championnats qui lui permettront de gagner une bourse.<p></p><p>Cela fait beaucoup sur les épaules d'un adolescent. La réalisatrice, Zoljargal Purevdash suit au plus près ce jeune garçon, persuadé que seule l'éducation pourra le sortir et sortir sa famille de la misère. Oui le film est un plaidoyer de plus pour l'école, il y en a eu d'autres, mais celui-ci m'a paru particulièrement juste et attachant. Ulzii est un enfant que la vie a fait grandir trop vite, il est responsable de son frère et de sa soeur, responsable de leur survie, sans autre aide que celle d'un voisin compatissant. Et le soutien d'un professeur qui croit en ses capacités. </p><p>Un peu de bienveillance et d'humanité pour contrer la rudesse d'un hiver mongole. La rudesse du monde. <br /></p><p><br /></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-19175521.post-76475710238570999372024-01-15T07:58:00.002+01:002024-01-15T07:58:48.808+01:00Kent Nerburn, Ni loup ni chien<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8u90cCPJR1CX_HW7L8QnY5oH0jgcqkOwySAsubLQ6nmhrsPQyoU5HDfbnzknMEwS4CjXxi1aBFrreK-LOLQztIscIIABA9XCk9K2styNj6DKLpIqRfepeUlM-5cPDF2nnfszlxFg6IHOiJYlOcAjZF2QupUSL6FHczGsDyUohPYTKH25308USWw/s600/niloupnichiencouvsite-e1704389509488.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="600" data-original-width="419" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg8u90cCPJR1CX_HW7L8QnY5oH0jgcqkOwySAsubLQ6nmhrsPQyoU5HDfbnzknMEwS4CjXxi1aBFrreK-LOLQztIscIIABA9XCk9K2styNj6DKLpIqRfepeUlM-5cPDF2nnfszlxFg6IHOiJYlOcAjZF2QupUSL6FHczGsDyUohPYTKH25308USWw/w446-h640/niloupnichiencouvsite-e1704389509488.jpg" width="446" /></a></div><p><br /> La couverture est prometteuse : une vieille Buick qui roule dans la prairie, sans même suivre une piste. Le livre de <b>Kent Nerburn</b> est bien un récit de voyage : trois hommes et un chien embarqués dans une bagnole, quelque part dans les grandes plaines de l'Ouest américain, plus précisément du côté des Dakota parce que c'est dans cette région où les réserves indiennes sont les plus nombreuses... Mais <b>Ni loup ni chien</b> est beaucoup plus que cela : c'est un voyage au coeur de la culture indienne. </p><p>Kent, le narrateur a été choisi par Dan, un vieil indien qui se sait proche de sa mort et veut écrire un livre, un peu comme on écrit un testament. Il commence par tester celui qu'il a choisi pour être sa plume parce qu'il ne veut surtout pas d'un Nième essai anthropologique ou sociologique écrit par un Blanc selon des critères de Blancs. Ce sont finalement les conversations entre les deux hommes, ou plutôt les moments ou le vieil indien décide de parler, qui constitueront l'ossature du futur livre. Le voyage est chaotique, la relation entre les deux hommes tout autant, pendant que le troisième homme Grover sert de chauffeur et accessoirement de tampon entre l'écrivain blanc et le vieil Indien. </p><p>Ken Nerburn est un auteur habile, qui s'est depuis longtemps intéressés aux "peuples américains autochtones", et en choisissant de donner à son livre non pas la forme d'un essai mais celui d'une longue balade en territoire indien, il divertit le lecteur autant qu'il l'instruit. Il dénonce le comportement de prédateurs des colons, leur ignorance et leur manque de respect, leur avidité pour les biens matériels, s'irrite des déformations des historiens et se moque des "wannabee" qui se réclament d'une ascendance indienne. Les trois personnages sont bien campés et je n'oublie pas le chien, membre à part entière du quatuor. On s'amuse souvent des facéties du vieil indien autant qu'on s'émeut lorsqu'il raconte ce qui s'est passé à Wounded Knee. </p><p>Une chose est certaine, on en apprend plus sur l'Amérique et les Indiens en lisant le livre de Kent Nerburn qu'en allant voir ce que Scorsese a fait du livre de David Grann (La Note américaine). La critique de Killers of the flower moon publiée par Kent Nerburn sur son site est sans appel.<span style="font-size: x-small;"><a href="https://kentnerburn.com/"> https://kentnerburn.com/ </a></span></p><p><span style="font-size: small;">PS.<b> Ni loup ni chien</b> a été publié en France en Mai 2023, mais le livre est sorti aux Etats-Unis en 1994, Il a été adapté au cinéma en 2016, mais je ne crois pas que le film soit sorti en France. <br /></span></p><p></p>NDhttp://www.blogger.com/profile/15964711165356318799noreply@blogger.com0